Je poursuis avec persévérance la lecture des Mémoires de Saint-Simon : tome VI, Louis XIV est mort (en 1715, je vous l'apprends, au cas où vous n'auriez pas reçu d'avis de décès), place au Régent, nous voici en 1717...
Je suis frappé par les attaques récurrentes de ce catholique bon teint contre le pape : non pas pour des motifs doctrinaux ou moraux (comme aujourd'hui) mais pour des motifs politiques. Qu'il (le pape) ne se mêle pas de la façon dont la France gouverne "ses" affaires! C'est ce qu'on appelle le "gallicanisme" et qu'on oppose quelquefois à la tentation adverse de l' "ultramontanisme" (quand on ne jure, même en France, que par le pape : voyez encore cela aujourd'hui).
Derrière le souci de protéger l'indépendance politique de la France face à l'Eglise Romaine, il y a autre chose qu'une tactique politique. Il y a, je crois, une certaine incompréhension (Saint-Simon me pardonnera) de ce qu'est l'Eglise, qui souhaite être la présence du Christ aujourd'hui - son "sacrement". Et cela, en toute liberté. Qui ne supporte dès lors pas qu'on ("on", je veux dire : les médias, la culture ambiante, la pensée dominante, et bien entendu les gouvernants) lui dise ce qu'elle doit faire ou être, ce qu'elle doit dire ou taire - et tant mieux si ça plaît, et tant pis si ça déplaît, et souvent ça déplaît, ce qui est plutôt bon signe, voir le Christ lui-même, qui n'a pas toujours plu, c'est le moins qu'on puisse dire.
Difficile, ça! Très difficile!
Mais la liberté, que c'est bon!
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