lundi 30 mai 2011

Vers un christianisme critique et exigeant

J'ai eu la joie, samedi soir, de passer quelques belles heures avec des couples amis de ce doyenné. Trentenaires (ou jeunes quarantenaires), parents, ils voulaient "m'interroger" sur la foi chrétienne, qu'ils connaissent par tradition de près ou de plus loin. Je les remercie d'avoir dit leurs questions, qui sont celles de beaucoup : sur l'institution, jugée arbitraire, incompréhensible, moralisatrice, injuste; sur le décalage entre des formes désuètes de la foi et sa pratique liturgique; sur la question du mal - qui reste "la" question, on aura beau dire et beau faire, et, au coeur du coeur, "le" mystère. Je n'avais pas - je n'ai pas - de réponse toute faite, en prêt-à-porter. Ce sont des questions que je partage, moi aussi, quelquefois plus troublé qu'autre chose. Mais je remercie de tout coeur ces jeunes ménages pour leur souci de vérité, de franchise, et leur volonté de dialogue : voilà comment on progresse ensemble dans la foi, dans son intelligence, dans sa mise en oeuvre pour le bien commun.
Nous étions loin des querelles de clocher ou des petits barons qui revendiquent leur "pouvoir" sur ceci ou cela, nous étions loin aussi des doctrinaires de tout poil qui se veulent quelquefois "plus catholiques que le pape" - et donc ne le sont pas du tout.
Nous étions dans la vérité de la parole échangée, dans la vérité de l'entretien.
Dans la vérité tout court.
Dieu, que cela fait du bien!

vendredi 27 mai 2011

L'Eglise, toute nuée de ses différences

On ne connaît pas l'Eglise. On la prend au mieux pour une chose désuète, au pire pour une Institution vieillotte qui ne mérite pas de survivre. On ne sait pas qu'elle est un Corps, le Corps du Christ. Qu'elle est une Présence, la Présence du Christ. Qu'elle est un Sacrement, le Signe efficace du Christ aujourd'hui.
Dans une série de réunions tenues cette semaine, et de tous ordres, j'ai vu de près cette ignorance. D'aucuns - ici, dans le doyenné, et certains exerçant des responsabilités financières importantes -, estiment que l'Eglise n'est pas leur affaire, que ses projets pastoraux ne les regardent pas, "du moment qu'eux ils gèrent bien ce qu'on leur confie", qu'ils n'ont pas à se soucier de "ceux qui mettent encore leurs mains dans des bénitiers" (sic), etc., etc. Méfiance sans doute compréhensible par certains côtés (l'Institution Eglise est loin d'être impeccable, évidemment), mais qui manifeste aussi une méconnaissance de son mystère et du service qu'eux-mêmes, ces responsables, rendent ou doivent rendre.
A l'autre extrémité, des crispations : des prêtres, ainsi frustrés de voir autour d'eux s'organiser - ou plutôt se désorganiser - la communion ecclésiale, se replient sur leur "pouvoir" sacramentel ou autre et, dans les petits domaines qu'on leur laisse encore, deviennent d'impériaux tyrans. C'est ridicule.
Le ciel est décidément orageux.
Et, pour dissiper les éclairs, une seule issue : parler, parler encore, trouver des lieux de concertation, de formation, de dialogue, de rencontre. Ne pas couper les ponts, ne rien casser. prendre du temps.
C'est évidemment usant, parfois, et pour tout le monde.
Mais c'est la seule voie évangélique...

dimanche 22 mai 2011

Redevenir semblables aux enfants

J'ai eu ce matin la joie de célébrer à deux reprises, à 9h30 dans une paroisse rurale, puis à 11h00 à Enghien, des premières communions d'enfants assez nombreux (une quarantaine au total). Frappé par le sérieux de ces enfants, par une petite fille qui se disait "stressée de recevoir Jésus", par les gamins intimidés... Par les parents émus, aussi, ces parents qu'on a si beau jeu de fustiger "parce qu'ils ne pensent qu'à photographier leurs mômes". Bon, ce n'est pas faux, mais j'ai bien vu que si on les recadre, si on laisse sa chance au rite eucharistique, si on favorise l'intériorité (comme, des deux côtés, les catéchistes y avait admirablement préparé les enfants), alors... quelque chose se passe, qui touche tout le monde, qui rejoint chacun au plus profond, dans des strates qu'il n'aurait peut-être pas imaginées en lui.
Comment mieux illustrer la parole évangélique d'aujourd'hui ("Je suis le chemin, la vérité, la vie"), que par ces enfants qui, communiant à l'éternel Amour, ont fait de lui, en effet, et quoi qu'il leur arrive désormais, "le chemin, la vérité, la vie"? S'en souviendront-ils? Aux générations de chrétiens qui nous suivront de le leur rappeler, lorsque leurs temps seront rudes...

vendredi 20 mai 2011

Au bonheur de Proust

Futile, dira-t-on, la lecture de Proust... Pourquoi passer son temps avec les états d'âme de ce monsieur?
A l'objection, j'oppose une page, qui fit hier soir mon bonheur :

"Depuis que j'en avais vu dans des aquarelles d'Elstir, je cherchais à retrouver dans la réalité, j'aimais comme quelque chose de poétique, le geste interrompu des couteaux encore de travers, la rondeur bombée d'une serviette défaite où le soleil intercale un morceau de velours jaune, le verre à demi vidé qui montre mieux ainsi le noble évasement de ses formes et, au fond de son vitrage translucide et pareil à une condensation du jour, un reste de vin sombre mais scintillant de lumières, le déplacement des volumes, la transmutation des liquides par l'éclairage, l'altération des prunes qui passent du vert au bleu et du bleu à l'or dans le compotier déjà à demi dépouillé, la promenade des chaises vieillottes qui deux fois par jour viennent s'installer autour de la nappe, dressée sur la table ainsi que sur un autel où sont célébrées les fêtes de la gourmandise, et sur laquelle au fond des huîtres quelques gouttes d'eau lustrale restent comme dans de petits bénitiers de pierre; j'essayais de trouver la beauté là où je ne m'étais jamais figuré qu'elle fût, dans les choses les plus usuelles, dans la vie profonde de natures mortes." (M. PROUST, A la Recherche du temps perdu. A l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pléiade, I, p. 869).

"J'essayais de trouver la beauté là où je ne m'étais jamais figuré qu'elle fût" : n'est-ce pas une tâche commune et actuelle, celle du narrateur de La Recherche, et la nôtre? Cette capacité de voir le monde avec le décalage de l'artiste, du peintre en l'occurrence, n'est-ce pas ce qui nous introduit au mystère même de la vie? Ce qui, même dans les circonstances les plus banales - une table pas encore débarrassée des reliefs d'un repas -, nous renvoie à la contemplation du monde? Et, par là, à la beauté, qui nous ouvre au mystère de Dieu et dont Dostoïevsky pouvait dire que c'est elle qui "sauvera le monde"?

mardi 17 mai 2011

Le symptôme DSK

La justice américaine n'hésite pas : elle met en tôle, préventivement, et comme elle ferait de n'importe quel justiciable, l'un des hommes les plus puissants du monde, le "grand argentier" de la planète. Personne ne sait si DSK est vraiment coupable - il est présumé innocent, mais on peut se dire que, si la juge a été pareillement expéditive, c'est que de forts soupçons de culpabilité pèsent sur ses épaules. Des Français s'indignent, crient au complot - chez eux (chez nous?) pour sûr, cela ne se serait pas passé ainsi : on aurait minimisé, voire occulté l'affaire, on l'a fait pour d'autres, on le fait encore.
Tout cela me semble symptômatique d'une oligarchie qui, dans nos pays démocratiques, risque de prendre le pas sur la véritable démocratie : le système sarkozyste, en France, conjugue les pouvoirs politiques et financiers et les concentre aux mains d'un groupe finalement restreint de personnes peu à peu déconnectées de la vie réelle, de la vie des gens, et qui agissent d'abord, quoi qu'ils en disent, pour protéger leurs avantages, et surtout pour ne pas eux-mêmes payer le prix de la crise financière. La nomenklatura socialiste française, du reste, participe à ce système, DSK en tête : il faut être inconscient pour louer des chambres d'hôtel à des prix exorbitants, rouler en Porsche (même prêtée par un copain), se balader en costumes qui coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars, et prétendre devenir le Président de la République Française, au nom de "la gauche" et pour aider enfin les petites gens. Inconscient et, pire, indécent, tout intelligent qu'on soit : cela signifie que, à gauche comme à droite, on a perdu le sens commun.
Qui en profite? Les extrêmes, les nationalistes : le FN de Mme Le Pen, en France; la NVA de Mr De Wever chez nous : chevaliers blancs auto-proclamés de la défense des petits et des humbles, ils prônent des solutions plus indécentes encore, comme le rejet des populations immigrées, la diminution des allocations de chômage ou le repli sur soi et sur son identité prétendument "nationale" (d'où les interminables problèmes communautaires chez nous). Ce nationalisme à vomir est haïssable. Il est favorisé par les comportements de l'oligarchie sus-nommée.
Que faire?
Que dire?
Ceci, que les chrétiens peuvent partager avec d'autres : que le pouvoir est un service. Que seul doivent primer le bien commun et l'intérêt général. Qu'il faut en finir avec la théâtralisation honteuse de ce pouvoir (le fameux "bling bling" de la richesse dite "décomplexée"). Qu'il faut apprendre à écouter les personnes modestes et fragiles et se mettre résolument à leur service.
Que l'économie est au service des personnes, et de ces petites gens en particulier et que les compétitions économiques entre les zones monétaires ("euro", "dollar", autres) ne sauraient conduire à un appauvrissement des plus faibles (comme les Grecs, les Portugais, etc.) Et, en un mot, que l'on ferait bien de renouer avec les vertus de modestie, de tempérance et d'humilité, surtout quand on est sollicité pour servir son pays d'une façon ou d'une autre.
L'enseignement social de l'Eglise ne dit pas autre chose depuis plus de cent ans - Jean-Paul II, surtout, récemment béatifié, l'a admirablement proposé dans des textes qui devraient être lus et relus par tous les hommes de bonne volonté.
Sinon, j'entends gronder la révolte dans les rues. En 1788 aussi, les oligarques dormaient en paix. Et leur réveil fut brutal.

samedi 14 mai 2011

Celui qui entre par la porte

Il est en effet convenable d'entrer par la porte, et non pas d'escalader, lorsqu'on est invité chez quelqu'un, par un autre endroit (cf. Jn 10, 1). Ce que l'évangile de Jean nous rappelle, ce dimanche, n'est pas seulement une question de savoir-vivre. C'est le rôle même du Pasteur.
Il n'y a qu'un Pasteur : Celui qui entre par la porte. Par la grande porte de la Résurrection, le Christ. Il est à la fois le passeur et le pasteur, celui qui fait avec lui passer à sa suite dans le Royaume : c'est l'une des titulatures bibliques du Dieu d'Israël, le "berger du peuple", que le Christ ici s'attribue : "Celui qui entre par la porte, c'est lui le pasteur, le berger des brebis." Il y a là toute la délicatesse du vrai berger, qui nourrit, soigne, fortifie le troupeau, et ne s'en sert pas pour s'en enrichir - ou à des fins encore moins avouables (on a vu ce que cela peut donner, y compris chez nous!)
L'Eglise, sans pasteur, n'existe pas. Elle serait un agglomérat désordonné, une nébuleuse d'asbl courant en tous sens, avec des buts sans doute louables - elle ne serait pas "le Peuple de Dieu", l'Israêl d'aujourd'hui, conduit par Dieu lui-même dans des terres fertiles et fécondes.
Le Christ est le Pasteur, le Berger. Le seul.
Comme toujours, dans l'Eglise, certains sont "signes", "sacrements". De leur pauvreté même, ils disent quelque chose : les époux, de la fragilité de leur union, disent la grandeur de l'Alliance irrévocable.
Les évêques, les prêtres, les diacres, de la misère même de leur quotidien, disent la présence du Pasteur au devant de son Peuple, pour le guider. En sont-ils dignes? Oh, pas toujours, et pas souvent! En sont-ils moins "signes"? Ils rappellent, en tous les cas, que l'Eglise ne survivra pas comme Peuple de Dieu sans se laisser guider par le Christ, et par lui seul, le Ressuscité, vers le Royaume qu'il a prêché dans son pèlerinage terrestre, incarné en Jésus de Nazareth : un Royaume de justice, d'égalité, de fraternité, où la lettre de la Loi ne l'emporte pas sur le coeur.
Autrefois, l'évêque, le prêtre, étaient tout, faisaient tout, étaient trop, faisaient trop : le troupeau n'avait rien à dire. Aujourd'hui, quelquefois, le troupeau dit tout, fait tout, et l'évêque, le prêtre, sont des distributeurs automatiques de sacrements et de bénédictions - sans que l'on garde le sens de leur mission : aller vers le Père, suivre le Christ unique Pasteur, marcher ensemble.
Difficile d'être entre les deux.
Indispensable.
Sinon, gare aux voleurs, "qui ne viennent que pour voler, égorger et détruire", tandis que le vrai Pasteur est là seulement "pour que les hommes aient la vie, en abondance." (cf. Jn 10, 10)

lundi 9 mai 2011

Réflexions pastorales et assimilées

Jours plutôt difficiles.
Une trachéite tenace, pas grave mais incommode.
Partout, l'impression que chacun dans notre société cherche son "dû".
A l'Université, cet après-midi, des étudiants peu contents de leurs jours d'examen. Ce n'est pas moi qui décide, mais c'est moi qui subis les remontrances.
A la paroisse ce soir, des reproches parce qu'un groupe a été bousculé dans des questions de locaux (en même temps, si je ne les avais pas bousculés, ils n'auraient guère pris conscience qu'il faut bouger, donc, je ne suis pas trop mécontent du résultat). Chacun voit "midi à sa porte", et le rôle du prêtre, on ne le sait pas beaucoup. Au mieux, on s'imagine qu'il inaugure les chrysanthèmes (comme disait De Gaulle), qu'il fait potiche (mettons : cela revient un peu au même, les potiches servent à mettre les fleurs susdites); au pire, qu'il dirige tout, en dictateur. (De Gaulle, encore : "J'ai toujours défendu les libertés constitutionnelles et, quand elles étaient menacées, je me suis battu pour les restaurer. Pourquoi voulez-vous qu'à soixante-huit ans j'entame une carrière de dictateur?" - réponse à un journaliste imbécile qui lui avait demandé : "Allez-vous respecter les libertés constitutionnelles?")
Oh! La patience qu'il faut pour redire aux uns et aux autres ce qu'est l'Eglise, qui n'est pas une asbl parmi d'autres (même si elle agit par le biais d'asbl), ou un ramassis d'intérêts particuliers. Oh! La difficulté d'apprendre à dire "nous" plutôt que "je" - chacun dans son coin.
J'ai mon âge. Je fatigue. Bon, mais je râle, aussi, cela compense et, parfois, redonne de l'énergie.

Vu hier une grande dame du Royaume, que j'aime tant. Parlé avec elle longuement de tout cela, de l'unité des personnes et des coeurs, à laquelle elle a tout donné - sans rien regretter, jamais. J'aime de tout coeur cette femme si fragile physiquement, si éveillée spirituellement, une boule d'énergie. Elle en a connu, des épreuves, et celle d'un doyen à côté sont si dérisoires (ou si attendues, somme toute) qu'on est immédiatement réconforté. Nous avons convenu d'une chose, elle et moi : la vie chrétienne a un but unique, et double cependant. Elle nous initie, tout ensemble, à la liberté et à la vérité. Dire la vérité rend libre. Etre libre permet de dire la vérité. A tout le monde. A chacun.

Après, bon, on peut se dire que, si l'on a accueilli pour soi-même d'abord cette liberté et cette vérité, on a fait son devoir, de conversion personnelle (la plus difficile), et d'annonce évangélique.
Et, pour le reste, "Dieu pourvoit"'.

mardi 3 mai 2011

Guy Lafon sur KTO

La technique permet bien des choses : notamment, de capter la chaîne catholique française, KTO, sur la télé! Ce soir, j'y retrouve avec joie le Père Guy Lafon, prêtre du diocèse de Paris (81 ans), qui fut l'un de mes professeurs à l'Institut Catholique de Paris, entre 1984 et 1986 - il y enseignait alors la théologie dogmatique et, en particulier, l'anthropologie chrétienne. Je revois et réentends cet homme avec bonheur : la façon dont il a traversé la culture contemporaine ("post-moderne", et notamment la pensée structuraliste) pour faire parler la foi chrétienne et en dire une pertinence étonnante, cette façon, oui, m'a toujours séduit. Ses textes, ses cours, ses conversations, ont beaucoup contribué à ma formation (ou ma déformation?) théologique et, plus généralement, intellectuelle.
Oh! L'importance de la théologie dans une vie de foi. Non pas seulement pour les prêtres, mais pour tous : l'importance d'apprendre à rendre raison de sa foi, à ne pas s'en laisser compter. Il ne s'agit pas ici de dire que tous les baptisés doivent devenir docteurs en théologie, non, mais de souligner combien cet aspect de la foi ne saurait être négligé, sauf à verser alors dans le "fidéisme" ou dans la bondieuserie, qui ne conduisent nulle part, sinon à des déceptions. Chacun à son niveau et à son âge a le devoir de grandir dans la foi, aussi de ce point de vue de l'intelligence qu'il en a. Ici encore, quel chantier!

dimanche 1 mai 2011

Nous sommes l'Eglise

Diversité des tâches et des sentiments.
Hier soir, à Silly, une grande assemblée multiforme pour célébrer les confirmations de quelque quarante jeunes, autour du Vicaire Episcopal - la vie chrétienne, disait ce dernier, est toujours à reprendre, nous sommes tous des saint Thomas et avons besoin de croître et de croître encore dans la foi. Ensuite, nous fûmes gentiment reçus pour le dîner dans une famille de catéchistes, de jeunes parents accueillants, enthousiastes à l'idée de participer à la vie de l'Eglise. Un beau moment de rencontre, de joie toute simple.
Ce matin, une modeste procession de campagne : Saint Marcoult, une chapellenie, pas même une paroisse, mais les gens sont attachés à leur "arbre de Mai", à leur saint Patron, et j'étais heureux de porter avec eux et au milieu des campagnes le Saint-Sacrement.
Ce midi, un déjeuner avec de vieux amis de mes parents, un beau (et bon!) déjeuner d'anniversaire avec des personnes que j'aime de tout mon coeur.
Cet après-midi, une visite à des amis, "incroyants" (comme on dit : je ne supporte plus guère ces catégories), qui ont perdu un grand fils voici quelques années, dont un autre fils est handicapé mental et physique, et un autre encore... fêtait son anniversaire. Le papa est un ami de l'enseignement primaire de mon village, nous nous connaissons depuis cinquante ans! J'admire ces personnes, leur courage à travers les épreuves, j'apprécie hautement leur amitié. J'étais content de les embrasser, de leur dire ma proximité, mon estime et, chose rare avec eux, nous avons parlé de la foi, de la vie spirituelle.
Et le tout dans la reconnaissance intérieure pour Jean-Paul II, ce nouvel intercesseur, qui fut le pape de ma jeunesse et a, je crois, tellement fait pour tellement de chrétiens et d'autres êtres humains...
Parfois, le soir, on est fatigué. Mais, souvent, quelle belle fatigue. Quelle richesse des rencontres, quel don de l'amour de Dieu. En voiture, rentrant ce soir sur Enghien, j'avais le coeur chantant. On peut le dire aussi, non, que certains jours le Seigneur nous comble?
(C'est une réserve pour les jours où nous sommes simplement enquiquinés...)