samedi 31 octobre 2020

Au revoir, Josse!

 J'apprends à l'instant le décès de Joseph Heugens, que tous ses amis appelaient "Josse". Historien de métier, il avait été mon professeur au Collège de Bonne-Espérance, avant de devenir le Président de cette vénérable institution. Mais surtout, c'est lui et son épouse Colette qui m'ont fait connaître les Focolarini et la richesse spirituelle du charisme de Chiara Lubich. Eux-mêmes focolarini mariés, ils ont été un moment envoyés en Grèce (à Rhodes en particulier, je crois) pour y encourager ce Mouvement. 

 Josse était un gentleman comme on n'en voit guère, extrêmement délicat et bienveillant. Il a rejoint Colette dans l'amour éternel de Dieu. Cette année, la solennité de la Toussaint s'illumine encore d'une nouvelle lumière...

jeudi 29 octobre 2020

Liberté, liberté chérie...

 J'écris ces lignes au soir d'une rude journée, une journée qui aura une fois de plus endeuillé la France et les Catholiques de France. Evidemment, nous condamnons tous la barbarie qui engendre ces drames - et comme Belge, et monarchiste, je ne vois pas de contradiction à redire ici mon attachement à la République laïque. Certes, le Royaume de Belgique est une monarchie, mais il est au fond une "monarchie républicaine" en laquelle le Peuple est le vrai souverain ("Tous les pouvoirs émanent de la Nation", stipule, je crois, notre Constitution, "tous les pouvoirs", c'est-à-dire aussi les pouvoirs du Roi.) Dans ce cadre, les citoyens sont libres, absolument libres, de confesser ou non une foi religieuse, dans des modes et des rites compatibles avec les choix des autres citoyens. Ce principe est incontestable, inviolable.

 Reste la question des modalités de cette liberté. Peut-elle s'exercer en choquant délibérément des convictions religieuses importantes, en les blessant volontairement? C'est la question du blasphème, souvent médiocre et médiocrement inspiré d'un humour simplement potache, mais dont les répercussions ne sont sans doute pas assez prises en compte : ne pas blesser autrui est sans conteste le premier soin qu'on lui doit - comme le disaient les anciens médecins, primum non nocere, "d'abord, ne pas nuire"... En encourageant la liberté de pensée, d'expression, de presse, etc., ne devrait-on pas mieux l'assortir d'une recommandation de ce type, "d'abord, ne pas blesser"?

 Cela vaut également, puisque tout nous arrive en même temps, pour le "reconfinement" probable qui va,  lui aussi, brimer pour un temps nos libertés d'association, de libre circulation, de culte, etc. La liberté, aussi vaste soit-elle en son principe, ne doit-elle pas toujours être accompagnée d'une recommandation : celle, ici encore, de "ne pas nuire", de ne pas faire du tort à l'autre?

Liberté, liberté chérie, je veux, comme disait le poète Eluard, "partout écrire ton nom", mais sans faire de toi une idéologie de plus -  c'est-à-dire, au contraire, avec prudence et respect.

samedi 24 octobre 2020

Reconfinement...

 Dans une lamentable pagaille d'annonces (une honte!),  tombe ce midi l'info d'un reconfinement presque complet pour la Région bruxelloise. Je comprends cette mesure, qui touche entre autres les cultes (comme lors du premier confinement) - la situation des hôpitaux de la Région est catastrophique. Mais je reprends mon interrogation du précédent post sur ce blog : à côté de ces décisions nécessaires, où sont celles qui devraient protéger l'avenir? Rien sur le refinancement des soins de santé, rien sur la revalorisation par exemple des salaires en milieu hospitalier ou sur l'accroissement du nombre de lits, rien, pas un mot. Rien non plus sur la revalorisation des métiers de l'enseignement, en particulier dans le fondamental. Rien, bien entendu, sur l'avenir des métiers de la culture, comme si l'on pouvait sacrifier tout ce secteur (essentiel) de la vie sociale sans l'ombre d'une esquisse de solution  (et pouvez-vous me dire ce qu'est une société sans théâtre, sans musique, sans littérature, etc.? - que saurions-nous sans cela de notre passé, sans cela qui forge notre présent? )  Or, nous  voyons bien - cette crise sanitaire nous le révèle si nous ne le savions pas déjà - que ces professions sont le maillon qui permet de "tenir" : si le burn-out se généralise chez les infirmiers et infirmières, si les institutrices et instituteurs viennent à manquer (comme c'est le cas maintenant), si les institutions culturelles ferment leurs portes,  notre société s'écroule, elle devient un rien du tout, une carcasse vide.  Il faut être aveugle et sourd pour ne pas en tenir compte.

Je comprends donc parfaitement les urgences sanitaires qui conduisent à protéger au maximum les citoyens, mais j'attends d'un Gouvernement de plein exercice (et dont l'accouchement a tout de même été assez long pour qu'il soit maintenant un enfant bien formé qui fasse pleinement son boulot) qu'il gère non seulement le présent, mais l'avenir à plus ou moins brève échéance. Dans l'incertitude présente, je crois que des annonces positives - et des réalisations, car il ne suffit pas d'annoncer, évidemment - allant en ce sens, rendraient du moral à tout le monde.

Gouverner, c'est prévoir.

vendredi 16 octobre 2020

Le rôle d'un gouvernement dans une crise sanitaire

 Apprenant les nouvelles mesures prises par le Gouvernement Belge pour lutter contre la Covid19, je (me) pose une question, une seule mais de taille, sur le rôle d'un Gouvernement :


- un Gouvernement doit-il tenter d'empêcher les gens de devenir malades?

- un Gouvernement doit-il tenter de soigner au mieux les gens qui sont malades?


Chacun donnera sa réponse...

vendredi 9 octobre 2020

Henriette...

 Dans la nuit d'avant celle-ci, vers la fin de la nuit, Henriette s'en est allée, victime elle aussi de la pandémie de Covid19. Depuis quelques mois, elle était fragilisée non seulement par son âge mais aussi par une autre maladie qui la ralentissait - ce qu'elle avait du mal à accepter. 

Henriette! Quel bonheur de l'avoir connue! J'ai rarement vu femme plus engagée dans son siècle, dans sa Ville, dans son monde, plus acharnée à faire vivre l'Evangile comme il doit être vécu - avec une attention si particulière aux personnes âgées, aux personnes fragiles, aux personnes précaires. Elle était capable de remuer ciel et terre pour trouver un logement, un statut, un salaire convenables pour un loustic croisé en rue. Mais c'était toujours avec un grand sens des responsabilités et un souci de transparence vis-à-vis des autorités locales, comme le CPAS.

Henriette! Fidèle à la messe du mercredi, à 10h00, qu'elle complétait souvent par un long recueillement dans l'église. 

Henriette! Fidèle aux siens, à son époux, à ses enfants et petits-enfants.

Vous allez dire : "Vous voilà en train de canoniser quelqu'un, comme vous le faites toujours avec les morts!" Eh bien... oui. Il n'y a pas dans l'Eglise que les grandes canonisations romaines. Il y a aussi place pour la reconnaissance locale, modeste et sincère, d'une sainteté plus cachée mais aussi réelle que celle des grands. Henriette n'était sans doute pas parfaite - heureusement, la perfection est assommante! Mais elle a vécu son baptême jusqu'au bout, de façon exemplaire, et elle nous laisse à tous un exemple éloquent de vie chrétienne.

Qu'elle prie pour nous, maintenant - nous en avons tant  besoin!