vendredi 21 décembre 2018

Pour conclure, pour ouvrir...

Les échéances récurrentes, comme ce que la société civile appelle les "fêtes de fin d'année", Noël et le Nouvel An, nous invitent à des bilans et des prospectives.
Le monde ne va pas bien : regains de tensions un peu partout, famines endémiques, crise prolongée en RDC, conflit toujours irrésolu au Proche-Orient, Europe déchirée - et déchirée sur une question qui devrait l'unir : celle des migrants et des migrations. Récriminations, chez nous et en France, contre des gouvernements qui ne parviennent pas à honorer leurs engagements salariaux, qui ne se décident pas non plus à franchir le pas d'une vraie transition écologique dont tout le monde, pourtant, souligne l'urgence. Populismes plus ou moins rampants - ils envahissent les réseaux sociaux, qui ressemblent de plus en plus souvent à un ramassis de  propos de comptoirs. Pas  brillant, tout ça, pas brillant…
L'Eglise ne se porte pas mieux :l'institution catholique, je l'ai dit dans un précédent post, se dépêtre mal de la crise pédophile, les silences complices des plus hauts dignitaires sont mis au jour, aux USA, en Australie, en France, un peu partout, révélant les préférences morbides de ceux qui ont choisi et couvert la faute dans l'espoir d'éviter le scandale. Comme disait Churchill pour d'autres histoires, ils auront donc les deux : la faute et le scandale. Avec comme espoir celui d'une réforme en profondeur de ce "machin catholique" que le brave pape François tente avec persévérance de dépoussiérer et de rendre à l'Evangile.
Avons-nous d'autres espoirs? Oui. Les communautés chrétiennes, chez nous, ne se portent pas mal : je relève, pêle-mêle, le regain d'intérêt suscité par les Mouvements de Jeunesse (Scouts, Patros) et les liens accrus entre eux et la vie paroissiale (voir le succès, à Enghien comme à Silly, des célébrations du 11 novembre dernier); la vitalité de nos écoles (fondamentales et secondaire : saluons au passage les Directrices et le Principal qui s'en vont, et tout le travail qu'ils ont accompli au service de la jeunesse et de l'enseignement : ils sont notre fierté. Accueillons leurs successeurs et soutenons-les pour que la tâche soit poursuivie!) J'observe la mise en place du nouveau Conseil de Pastorale, qui à la fois colle au terrain (et même aux terrains) et à la fois est un lieu d'écoute où c'est le bien commun qui est recherché, et non la défense crispée d'intérêts particuliers. Je félicite la persévérance de l'Equipe d'Animation Pastorale, qui s'attache à mettre en œuvre, sans précipitation mais de façon déterminée, les orientations pastorales choisies, en liturgie, en catéchèse, dans le service aux personnes plus fragiles. J'admire les Conseils de Fabrique, qui s'attachent à la restauration et à la promotion du patrimoine ecclésial - églises, presbytères - dans un esprit de collaboration avec les Communes et les Autorités publiques. Les Concerts de Noël, qui ont récemment rassemblé plus de quinze cents personnes, ont été des modèles de qualité musicale.  Beaucoup de bonnes choses se font, des personnes découvrent ou redécouvrent la fraîcheur de la foi chrétienne et des partages qu'elle peut susciter, des communautés chaleureuses qu'elle est capable de former. J'en rends grâce.
Je l'ai dit ailleurs et dans d'autres messages : "nous ne perdons pas courage",  comme dit Paul dans la Deuxième Lettre aux Corinthiens, nous portons en nous ce que Bernanos appelait, pour sa part, "l'invincible espérance".
La lumière de Noël, que nous accueillons ces jours-ci, même si elle semble bien fragile, est capable de faire reculer la ténèbre du monde. C'est cela, notre espérance et, en effet, elle est invincible : rien ne viendra la renverser.
Heureux Noël à toutes et tous, et bonne année nouvelle. Lumière et paix dans les cœurs, dans les familles, et, sur la terre, "aux hommes de bonne volonté".