lundi 31 décembre 2012

Voeux

A celles et ceux qui de temps en temps viennet se promener sur ce "blog",
à celles et ceux qui le liront par hasard,
à celles et ceux dont il m'arrive, pour toutes sortes de raisons, de croiser la route quelquefois joyeuse et quelquefois pentue de l'aventure humaine,

je souhaite de tout coeur une belle année 2013. J'assure chacune et chacun, du plus profond du coeur, de ma prière pour eux et pour les leurs.

Et je livre à tous ces voeux qui furent autrefois, lors d'une autre année bien lointaine déjà, ceux de ma chère Marie Noël :

L'année a passé. Les jours bons et mauvais ont coulé.
          Béni soit Dieu!
Pour les jours de beau temps, les minutes de bonheur, pour les heureux hasards, les bonnes aventures, les douces espérances; pour le chant, la prière, les livres, les paysages,
          Béni soit Dieu!
Pour les jours de pluie, les minutes de douleur, les heures sombres qui ont enrichi dans la faiblesse, dans les ténèbres, la force et les clartés de notre âme,
          Béni soit Dieu!
Béni soit Dieu pour tous ceux que nous avons rencontrés et qui nous ont aimés.
Béni soit Dieu pour tous ceux que nous avons aimés et qui ne nous ont pas aimés, car, en eux, nous avons eu la joie divine de nous donner pour rien.

                                                                       Marie Noël, 31 décembre... 1922.

mercredi 26 décembre 2012

Merci au Roi pour son discours de Noël

Certains "éditorialistes du Nord du Pays", comme on dit, seraient donc fâchés du traditionnel discours royal de Noël... Le Souverain aurait exagéré et surtout ils ne digèrent pas la comparaison, même furtive, entre notre époque, ses tentations, et celles des années trente...
Oui oui oui...
Certaines indignations ne manifestent-elles pas qu'on a, au contraire, touché juste?
Oui, des discours et des attitudes politiques existent en Flandre (et, pour ce qui concerne la Belgique, uniquement en Flandre) qui sont populistes, démagogues, et rappellent ceux du nazisme et du fascisme, nés dans des contextes analogues de crise économique, nourris des mêmes phobies et des mêmes mensonges (remplacez les Juifs d'alors par les Musulmans d'aujourd'hui, et on y est). Et oui, on a bien vu à quoi cela conduit, de façon inévitable!
Que voudrait-on? Que le Chef de l'Etat ne dise rien, qu'il soit une potiche? Autant je ne suis guère favorable, chez nous, à un système présidentiel à la française (ou à l'américaine), autant le compromis démocratique belge, qui permet à un Souverain non élu de dire de temps en temps son point de vue sur l'état du pays, et avec l'aval du Gouvernement, autant ce régime, oui, me semble parfaitement correct, et capable peut-être de faire entendre parfois une voix tout ensemble éthique et au-dessus de la mêlée. Si le Roi n'est plus là que pour dire des platitudes, genre "Joyeux Noël et Bonne Année à tout le monde" alors en effet, il ne sert pas à grand-chose. Mais heureusement la Constitution belge (modèle de démocratie dans le monde, ne l'oublions pas) lui donne le droit et le devoir de parler et de mettre en garde. Je comprends que cela embête un certain nombre de personnes.
Moi, ça me rassure.

jeudi 20 décembre 2012

Non à la bêtise idéologique

La réforme souhaitée par l'actuel ministre compétent (?) de l'Enseignement Supérieur en Communauté Wallonie-Bruxelles pue l'idéologie. Sous prétexte de rationaliser géographiquement cet enseignement, elle vise en fait à diminuer l'influence, jugée par certains trop importante, de l'UCL, "institution catholique". Dès lors, il conviendrait, par exemple, de faire passer l'implantation bruxelloise de ladite UCL sous gestion de l'ULB, plus proche géographiquement... etc. Quand on sait que "ladite" implantation comprend les Facultés de Médecine... on saisit  les rententissements éthiques, évidemment. Là, c'est ni plus ni moins la liberté d'enseignement (et même de conscience) qui est en jeu, et j'approuve notre Principal du Collège Saint-Augustin, ici à Enghien, lorsqu'il met en ligne une lettre publique au susdit ministre, pour contester cette proposition : assez d'idéologie, s'il vous plaît, les problèmes sont trop sérieux dans la société pour les régler par ce biais!
L'acharnement anticlérical de certains sbires maçonniques, en Belgique, est désespérant, alors que, de bonne foi, les catholiques dans leur très grande majorité essaient de vivre dans un dialogue institutionnel apaisé.
La France n'est pas toujours un modèle en tout (surtout en ce moment, tiens, ni à gauche, ni à droite) mais je veux néanmoins dire cet exemple : la facon dont Monsieur Delanoë, Maire de Paris, athée affiché, déclarait récemment sur KTO avoir souhaité que le Parvis de la Cathédrale Notre-Dame s'appelât - et c'est le cas depuis quelques années maintenant - "Parvis Jean-Paul II". "On peut, disait-il, n'être pas d'accord sur quelques éléments avec ce qui a été prôné par ce pape, et néanmoins reconnaître, parce que c'est du bon sens et simplement la vérité,  qu'il a été, au XXème siècle, l'un des plus grands hommes que la terre ait portés, en matière de promotion des Droits de l'Homme, de réconciliation, de paroles de paix."
Quel homme politique belge, franc-mac etc., oserait s'il vous plaît tenir à la télé, publiquement, de pareils propos? Ah! Quel chemin reste à faire! Du côté de certains cathos coincés et stupides, certes, mais aussi du vôtre, Messieurs (et Mesdames), du vôtre...

lundi 17 décembre 2012

Non aux politiques d'austérité

Dîné ce soir à Bruxelles,  à sa demande du reste, avec Paul Washer, que je n'avais pas vu depuis trop longtemps. J'ai beaucoup d'admiration pour cet homme de 90 ans, pour son intelligence, son érudition et sa passion intacte à l'égard de l'économie et de la finance. Petit-fils d'Ernest Solvay, il a été pendant longtemps l'un des dirigeants du groupe Solvay, et plusieurs années son "Chief Financial Officer". Je suis heureusement surpris de l'analyse sans concession que cet homme propose de la crise financière actuelle, et des solutions que l'Europe entend lui apporter : selon lui, les politiques d'austérité sont vouées à l'échec et ne pourront que favoriser un chômage toujours croissant - en particulier, le chômage des jeunes, et donc leur désespérance. Il en a, dit-il, toujours été ainsi dans le passé. En outre, et contrairement à ce que pensent l'Allemagne et Madame Merkel, le brusque assainissement des finances publiques n'encourage pas les investisseurs et ne rétablit pas la confiance. Il faut, certes,  veiller à éviter les gabegies et les toxiques dans les banques, mais il faut surtout promouvoir une politique décidée de relance économique par des investissements d'Etat (et notamment dans les services publics si... fatigués de nos pays, par exemple les chemins de fer). L'historien qu'il est rappelle que, après la guerre, les Etats-Unis ont, en trois ans seulement,  relancé leur économie et ainsi amenuisé leur endettement  (qui était de 100%)  - avec le plan Marshall en prime, qui a permis à l'Europe de repartir. Il ajoute qu'il faut évidemment dégraisser l'Union Européenne  et ses pays membres du trop grand nombre de fonctionnaires, qui sont souvent une charge sans retombées... Et que l'euro, qui doit bien sûr être maintenu, devrait perdre au moins 20% face au dollar, pour une meilleure  compétitivité des échanges.
C'est évidemment un discours "libéral", mais soucieux aussi de préserver les acquis de la sécurité sociale, d'un enseignement de qualité, etc., précisément grâce à une croissance relancée par de nouveaux investissements publics (et donc de nouveaux emprunts). Je lui fais observer que c'est le propos tenu par Jean-Claude Guillebaud semaine après semaine dans ses chroniques du "Nouvel Observateur", et que ni l'homme ni l'hebdomadaire ne passent pour être "de droite". "Devant la crise traversée, dit-il, ces classements sont obsolètes. Si l'on veut qu'il y ait de l'argent pour aider les personnes, il faut créer de la richesse."
Bon, moi je ne suis pas économiste. J'écoute, j'enregistre - et je rapporte aussi bien que possible,  ici, ce que pense un homme dont j'admire l'expérience et, encore une fois, l'intelligence, dans des domaines qu'il connaît infiniment mieux que moi.
Et j'espère que ceux et celles qui s'y connaissent, et qui ont des décisions à prendre en ces domaines, débattront avec sérieux  de ces questions et des enjeux humains qui y sont liés.
Nous avons aussi beaucoup parlé de la mort, à laquelle il pense, dit-il, mais en désirant pouvoir se battre encore pour convaincre tous ceux qu'il croise de la justesse de ses thèses. Ce qui ne l'empêche pas de croire plus qu'avant à l'éternité - elle s'impose aujourd'hui à cet "ulbiste" agnostique comme une évidence devant l'aspiration profonde du coeur de l'homme.

vendredi 14 décembre 2012

Le départ de Clémentine

Entourée de ses enfants, Clémentine - bientôt 93 ans - s'est éteinte dans l'après-midi, ici à Enghien. Elle était la maman de Marianne, l'une des secrétaires qui m'assistent, avec un si grand dévouement, dans mes tâches de doyen. Clémentine vivait depuis des années chez sa fille, où je lui avais conféré, il y a deux mois presque jour pour jour, l'onction des malades. Je ne résiste pas à redire encore l'anecdote de ce jour-là : après les prières et l'onction, elle marmonnait quelque chose que je n'arrivais pas à comprendre. Marianne, plus habituée, tendit l'oreille et traduisit : "Elle dit : vous donnerez une tasse de café à Monsieur le Doyen!" Je ne connais pas de propos qui résume plus parfaitement une vie, une "attitude" foncière qui fut celle de toute son existence, et qui consistait à penser aux autres, à les recevoir et même à les servir. J'ai reçu ce mot comme l'un des remerciements les plus émouvants que j'aie jamais entendus dans ma vie de prêtre, et dans ma vie tout court. Clémentine avait cette foi simple et droite que rien n'ébranle, qui est toute de disponibilité et de confiance.  Sa présence dans la Communion des Saints sera désormais, et toujours,  un réconfort pour les siens, qui ont tant veillé sur elle, et... pour moi!

mardi 11 décembre 2012

L'accueil de Germain, candidat diacre

Hier soir à Tournai, j'ai concélébré l'eucharistie durant laquelle notre évêque a accueilli Germain et Pascal, deux hommes mariés (et accompagnés de leurs épouses respectives) comme candidats à l'ordination diaconale. Germain est de Petit-Enghien, bien connu depuis toujours par les paroissiens de chez nous, très actif dans la catéchèse et la formation. C'est moi qui, peu après mon arrivée ici, lui ai suggéré d'entreprendre le cheminement qui le conduira à être ordonné dans environ deux ans, si tout va bien, et depuis deux ans déjà, avec courage et enthousiasme, Germain se forme aux principales matières de la théologie. J'étais très heureux de cette célébration d'hier soir, toute simple (dans la chapelle du Séminaire), très familiale au fond. Dans son homélie, l'évêque a conjugué les saveurs joyeuses du temps de l'Avent et les enthousiasmes d'un parcours qui avance pour répondre à l'appel du Christ, pour faire que l'Eglise soit davantage fidèle à sa vocation sacramentelle en ce monde, "signe et moyen" du salut pour tous.
A la vérité, le Christ ne cesse d'appeler à sa suite des baptisés qui veulent s'unir intimement à lui pour manifester sa présence dans le monde. Nous avons la joie d'accompagner également Simon, séminariste de notre diocèse, en stage chez nous - lui se prépare à devenir prêtre. Cela nous invite à rendre grâce pour le don de l'amour, qui est éternel.

jeudi 6 décembre 2012

La foi de Julien Green

A la demande de mon collègue et ami Jean Leclercq, j'interviendrai ce lundi (si tout va bien : même si je suis décidé à ne plus voyager qu'en train à partir de ... cette nuit, pensons à la neige qui m'angoisse toujours!), j'interviendrai, donc, à l'Institut Supérieur de Philosophie, à Louvain, sur les liens entre foi, littérature et sexualité chez Julien Green. J'ai une admiration immense pour ce grand écrivain, né (de parents américains) et mort très âgé à Paris (1900-1998), et que j'ai eu la chance de rencontrer en 1989. Cet homme converti au catholicisme à la mort de sa mère (il avait 16 ans), a trouvé dans sa foi "nouvelle" et dans la littérature une manière de gérer son homosexualité qui était pour lui un épouvantable tourment. Pratiquement tous ses romans parlent de cela, d'une façon directe ou à peine détournée, et son "Journal" (publié de son vivant en Pléiade, ce qui est un fait unique) reste une mine de description de soi, de ses "états d'âme", qui le rend comparable aux textes de certains grands mystiques (Thérèse d'Avila) et, par ailleurs, donne des renseignements précieux sur le XXème siècle littéraire.
J'ai relu, pour lundi, quelques grandes oeuvres de Green (notamment le superbe Chaque homme dans sa nuit, roman de 1960, auquel j'ai pensé à donnant un titre à mon petit essai Un homme, la nuit, portant sur Nicodème). On est dans un monde éblouissant de vérité, de sincérité, et en même temps de foi dans ce que la foi révèle de terrible et de décisif au coeur de l'homme. Quand j'ai cinq minutes, au cours de la journée, je rédige mon  texte pour lundi. Mais il y a tant à dire... Il faudra condenser, condenser...
Julien (né en réalité Julian) Green était de l'Académie Française (premier étranger - il était resté américain - à y avoir été admis). Il y avait succédé au non moins grand François Mauriac.

lundi 3 décembre 2012

Le doyenné d'Enghien, présent aux JMJ de Rio

Je suis heureux de pouvoir annoncer que deux jeunes de nos paroisses nous représenteront tous, et tous les jeunes du doyenné en particulier, aux prochaines "Journées Mondiales de la Jeunesse", organisées en juillet 2013 à Rio. Ils peuvent pour cela compter sur le soutien financier du doyenné, que permet l'état relativement "sain" de nos budgets...
Ce sera pour eux - et pour nous tous - une expérience très importante : je ne crois pas que, dans une vie humaine, on ait souvent l'occasion de rencontrer des centaines de milliers de jeunes du même âge que soi, venus de tous les horizons du monde, et la chance de faire connaissance plus en profondeur au moins avec quelques-uns d'entre eux. Pouvoir ouvrir son coeur et son intelligence à d'autres cultures, à d'autres économies (souvent plus fragiles et plus pauvres que la nôtre), à d'autres points de vue sur tous les sujets, faire l'apprentissage de cette différence qui constitue notre humanité toute nuée de ses diverses races, opinions, aspirations, c'est une joie unique.
Sébastien et Valentin, qui auront tous les deux dix-huit ans en juillet (âge minimum requis) vont donc nous représenter à Rio, vivant pour eux et pour nous cette expérience décisive. Je les remercie déjà d'avoir accepté. Ils savent que c'est aussi, pour eux, une sorte de mission : porter témoignage, au retour, auprès de nous tous, de ce qu'ils auront vécu;  partager avec tous, ainsi, les richesses qu'ils auront découvertes.
Ils seront donc là, en quelque sorte, nos émissaires, nos représentants.
Déjà notre prière les accompagne!