mercredi 30 septembre 2015

Prière d'humeur - et d'humour - à la Sainte Vierge

(Pour ceux qui l'ignoreraient, "relou" est un terme de verlan - argot - qui signifie "lourd", c'est-à-dire, "enquiquineur"...)

Un séminariste me partage cette prière adressée à la Sainte Vierge, "Notre-Dame des Relous", une prière que je trouve à la fois pleine d'humeur et d'humour, dont il me semble que chacun de nous peut être à la fois le sujet et l'objet :

PRIERE A NOTRE-DAME DES RELOUS

"Tendre Mère des fâcheux de toute sorte qui, par votre indulgence ineffable, pouvez supporter avec miséricorde tous les boulets de la terre, prenez en pitié nos pauvres cœurs excédés. Nul n'a jamais pu vous faire sortir de vos gonds, et jamais vous n'avez manifesté la moindre lassitude, malgré l'armée de casse-pieds qui a dû se bousculer à votre porte, sans oublier tous ces enquiquineurs qui, jour après jour, depuis votre bienheureuse montée au Ciel, refusent de vous accorder le moindre repos. Enseignez à nos cœurs la même patience face à ces emmerdeurs qui nous cernent de toutes parts. Donnez-nous la force de les endurer en silence, voire même celle - surhumaine - de les bénir. Tout spécialement ce chieur de... (ici, nommer secrètement la personne qui nous empoisonne), afin de ne pas nous laisser sombrer dans la critique à son égard. Et si votre bienveillance maternelle se laissait toucher par notre misère, de grâce, prenez-nous en pitié : Notre-Dame des Relous, délivrez-nous de tous les relous (mais vite.) Amen."

(Prière, paraît-il, composée par un certain Edmond Prochain)

lundi 28 septembre 2015

Riches et épuisantes : les réunions!

Passé la journée à Tournai - c'était la rencontre désormais bisannuelle des doyens. Excellente conférence de Mgr Jean-Luc Hudsyn (évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, pour le Vicariat du Brabant-Wallon) sur la miséricorde - thème de l'année sainte que le pape a décidé d'ouvrir partout dans l'Eglise et sur laquelle il nous faudra revenir dans nos paroisses. Après la messe - admirable photo en ligne, sur le site du diocèse (!) -,  déjeuné avec lui et Mgr Harpigny, notre évêque, qui a longuement raconté son récent voyage au nord de l'Irak, la désolation des camps et sa crainte de les voir se prolonger indéfiniment ("comme les camps de Palestiniens que je visitais déjà dans les années '70", dit-il). Avons évoqué, tout ensemble, ce que l'Eglise locale peut apporter comme concours aux pouvoirs publics, la peur quelquefois compréhensible de nos concitoyens devant l'afflux de réfugiés alors que nos pays se sentent dans une situation économiquement précaire. Bref, nous avons parlé de la vie, de sa fragilité, de son intensité, aussi, et de l'espérance que notre foi au Christ, au Ressuscité, nous invite à garder à travers tout, et par le biais de gestes concrets.
J'étais heureux de revoir Mgr Hudsyn - que je connais de longue date : nous avons ensemble travaillé, dans une autre vie, pour une formation théologique adressée au plus grand nombre.
Entre deux coups de fourchette, des questions concernant notre doyenné Enghien-Silly ont trouvé des réponses que je crois positives.  Des dossiers avancent...
Après-midi consacrée au Synode des Jeunes, à la problématique difficile de la communication dans le diocèse, au renouveau de la catéchèse, aux annonces diverses : j'avoue qu'à mon âge (eh oui) mon attention "post-prandiale" s'émousse et que j'ai quelquefois piqué du nez.
Oui, riches mais épuisantes journées de réunion...
Et, jeudi, c'est le Conseil Presbytéral : on remet ça! La semaine sera complète, comme on dit!

dimanche 27 septembre 2015

Comment bien mourir?

Rencontré, aujourd'hui, une vieille amie - elle a quatre-vingt-six ans, et nous nous connaissons depuis longtemps, ce qui justifie à double titre cette qualification - à laquelle on a annoncé, voici quelques mois, un cancer incurable. Elle a du reste tourné le dos  à toute forme de soins invasifs, ne recourant plus qu'à l'homéopathie... Encore en bonne forme, quoiqu'amaigrie, elle a déjà fait appel aux soins palliatifs - dont elle n'a pour l'heure nul besoin, mais afin qu'ils se tiennent prêts le moment venu - et elle continue à vivre aussi pleinement que possible sa vie de femme aimant les beaux-arts et la musique, sa vie de mère et de grand-mère attentive aux siens, en particulier, donc,  à ses petits-enfants (elle en avait huit hier soir encore à sa table.)
Femme discrète, d'une humilité parfaite, elle dit que la vie l'a comblée - alors que d'autres souligneraient les épreuves qui n'ont pas manqué -  et qu'elle a tout ce qu'il faut pour "partir tranquille."
Pourtant, elle souhaitait me voir parce que... elle n'est pas si tranquille que ça.
Sa question était simple : "Comment faire pour mourir?"
Comme si j'avais la réponse, tiens!
Déjà, en parler comme nous l'avons fait, cet après-midi, de façon détendue et quelquefois rigolote - je lui ai rappelé la nécessité biologique de la mort, et d'une certaine manière son bienfait : imaginez ce qui se passerait si nous ne mourions pas, où mettrait-on tant de monde? On voit bien que la mort des individus est la garantie de survie de l'espèce... Oui, en parler comme cela, c'est déjà une sorte de réponse.
Pourtant, comme tout ce qui est important chez les êtres humains (la naissance, la souffrance, l'amour, la conjugalité...), cette réalité biologique ouvre aussi l'espace d'un mystère - et d'abord d'un scandale : chacun de nous est unique, et dans la mort s'efface apparemment cette unicité absolue.
Ne pas connaître le moment me semble aussi un test d'humanité : plutôt que de programmer sa mort par injection létale tel jour à telle heure, il y a la question de savoir comment vivre cette attente de l'inévitable - c'est inévitable pour tout le monde, mais ma chère vieille amie, elle, sait - les médecins le lui rappellent volontiers, ce pourquoi du reste elle ne les consulte plus guère - que, pour elle, cet inévitable est pour bientôt. Que faire du sursis?
Je crois, et voilà ce que je lui ai murmuré, du bout des lèvres : s'en fiche. Vivre chaque matin heureux de se réveiller vivant, et se coucher chaque soir dans l'action de grâce pour les instants traversés. Aimer ceux que l'on croise encore, leur donner tout, sans réserve, puisque la seule vie réussie est la vie donnée aux autres. Prier, non pas tant réciter des formules, mais jeter en Dieu, comme un petit enfant  peureux, ses plus grands moments d'angoisse.
Quel bonheur, cette rencontre qui était tellement pleine de vie, quelle joie dans nos embrassements...
Au retour, en voiture, je me disais que nous avions l'un et l'autre, longuement, respiré la saveur de l'existence humaine, son prix, son parfum d'éternité. Et que, ce que j'avais murmuré ainsi du bout des lèvres, je devais bien me le dire à moi-même : je serai - du reste, je le lui ai rappelé en riant, pendant que nous nous disions au revoir -  peut-être mort avant elle, qui sait?!
Il n'y a rien d'autre à vivre que l'instant présent. Est-elle de Thérèse de Lisieux, cette formule qui me revient en tête : "Tu le sais, Seigneur, que pour aimer, je n'ai que maintenant..."?

lundi 21 septembre 2015

Des évêques belges en Irak

Comme je l'ai annoncé aux messes de ce week-end, trois évêques belges rentrent aujourd'hui du Nord de l'Irak, où ils ont accompli une intense - et dangereuse - mission pastorale en visitant les personnes déplacées par la guerre, pour les encourager et leur apporter également, via Caritas, une aide matérielle concrète. Il s'agit de Mgr De Kesel, évêque de Bruges, de Mgr Lemmens, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, responsable du Vicariat du Brabant Flamand et de Mgr Harpigny, évêque de Tournai (notre évêque).
Je conseille à chacune et à chacun de visionner ce petit reportage, qui permet de se rendre compte des ravages de la guerre et de la nécessité qu'elle crée d'une entraide effective entre ses rescapés et nous - qui vivons, par rapport à cela, dans un confort exceptionnel :

http://deredactie.be/permalink/1.2445583

dimanche 20 septembre 2015

Un Dimanche à Enghien...

Au soir d'un dimanche, il convient de rendre grâce, de remercier...
Je veux d'abord dire la première rencontre avec un séminariste, Eloi, qui vient entreprendre un stage pastoral chez nous, une "insertion" comme on dit. Eloi, né au Cameroun, est originaire de Mons et entame à Namur sa première année de formation théologique (après une année de propédeutique et deux de philosophie). Nous avons ensemble pris le petit-déjeuner, avant que je ne l'entraîne vers les activités de ce dimanche, à savoir :
- la messe dite des "Jubilaires" : comme chaque année, nous avons accueilli et fêté, pendant la messe, les couples qui célèbrent cinquante, soixante, soixante-cinq ans de vie conjugale. Quel bonheur de recevoir leur présence, leur témoignage, l'attestation, parmi les leurs, d'une fidélité qui nous fait du bien à tous, parce que nous savons qu'ils l'ont vécue à travers des épreuves et des difficultés que beaucoup d'autres connaissent.
- l'inauguration de la nouvelle Salle "Vita", qui complète un ensemble paroissial comprenant, au centre d'Enghien, l'école Saint-Nicolas et la Salle Pax : principalement destinée aux filles du Patro, cette salle très bien conçue va permettre beaucoup de rencontres et d'animations pour tous les paroissiens et, évidemment, au-delà aussi. C'est un vrai cadeau  - auquel, je le dis franchement, j'avais d'abord été réticent (le coût!) - mais je vois bien que leurs concepteurs avaient raison. J'ai béni, et de grand cœur, ce bâtiment, qui doit permettre de favoriser davantage encore la vie - comme son nom l'indique et lui en donne vocation - de nos paroisses.

Doyen heureux, ce soir, donc, rempli de gratitude envers tant d'initiatives généreuses!

mardi 15 septembre 2015

Notre-Dame des Douleurs

Le hasard, sans doute, a fait que j'ai reçu depuis quelques jours bien des confidences douloureuses. Des situations de famille très fragiles, des jeunes en plein désarroi, des deuils déchirants ou le récit de grandes souffrances physiques.
Et le hasard, sans doute, fait que je m'astreins à relire en parallèle, pour une conférence à faire à Louvain début novembre, l'intégrale des romans de Bernanos. Je dis bien : relire - je dois en être à ma cinquième ou sixième lecture en quarante ans! Bernanos est fasciné par l'existence du Mal (la majuscule est volontaire), par sa réalité quasiment métaphysique, comme une entité invisible mais présente, et décrit dans ses romans ses manifestations quotidiennes, loin des diableries de nos imaginations, mais tellement habituelles! Et non pas simplement dans la mesquinerie ou les petites rancunes, qui sont certes de vilaines choses mais au fond très vite méprisables. Non : dans le grand combat du cœur humain pour ou contre l'Amour, pour ou contre la Grâce de Dieu. Dans ce combat, sans avoir rien de doloriste, Bernanos sait bien qu'il y a une économie de la souffrance, que celle-ci constitue une traversée nécessaire pour accueillir l'Amour, et qu'il n'y a pas d'autre chemin.
Et aujourd'hui, toute la journée, après la fête célébrée hier de la Sainte-Croix, la mémoire de "Notre-Dame des Douleurs", du Stabat Mater  : "Au pied de la croix se tenait (debout : stabat) sa Mère...", et l'Eglise qui nous invite dans sa liturgie à contempler la douleur de cette femme, non pour s'en repaître évidemment, mais pour la prendre chez nous, dans notre cœur, comme Jésus invite alors "le disciple aimé" (tout disciple, donc, vous et moi) à le faire : "Voici ta Mère", lui dit-il. Comme s'il y avait, dans cette souffrance ou plutôt dans la manière de l'assumer, de la traverser, un engendrement nécessaire à l'humanité même de l'homme.
Dans cet esprit, recueilli ce soir les paroles et les enseignements de Christian Cannuyer, excellent connaisseur du Proche-Orient, venu expliquer à Enghien, pour l'Université des Aînés,  les tenants et aboutissants de la situation explosive dans ces régions dévastées.  Comme il est important de mieux comprendre d'où vient la violence, d'en saisir les motivations prochaines. En même temps, comme il est important de savoir que cette violence, ce déferlement de haine, de guerres, d'exils et d'exodes, dépassent la responsabilité humaine, mais s'inscrivent  dans ce grand combat contre le Mal, que Bernanos a si bien vu, si bien décrit dans ses romans. L'être humain en est souvent complice, mais n'en est pas l'auteur absolu - l'auteur absolu, c'est l'Adversaire, le Satan de la Bible, le jaloux accusateur de l'homme. Le séducteur, qui portera toujours sa lutte contre les hommes aimés de Dieu, et parce qu'ils sont aimés de Dieu - ce que cet autre-là ne supporte pas. Un Adversaire qui a beau se débattre - il est toutefois déjà vaincu - voilà l'espérance admirable des chrétiens.

jeudi 10 septembre 2015

Force de la douceur

L'islamisme radical et ses manifestations violentes ne sont jamais qu'une barbarie de plus dans l'histoire de l'humanité - qui n'en est pas avare : voyez le nazisme, par exemple, et combien il a pu ensanglanter l'Europe il n'y a pas si longtemps, d'une façon encore bien plus horrible que le terrorisme actuel. Pour rappel, les nazis étaient majoritairement des chrétiens, catholiques ou protestants, au moins d'origine. Le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'ont guère honoré leur baptême... Il est aussi malhonnête intellectuellement de confondre aujourd'hui Islam et Daesh que christianisme et nazisme il y a septante ans...
La question est : comment combattre cette violence? Sans doute y a-t-il le moyen des armes. Mais cela ne va pas assez loin. Il appartient à chacun de cultiver son fonds propre. Les chrétiens combattront d'abord par la douceur et la miséricorde, en témoignant jusqu'au martyre s'il le faut, comme ils le font déjà : telles sont leurs armes spécifiques. Ils pardonneront à leurs bourreaux et prieront pour eux, sachant que c'est là le moyen le plus conforme à leur vocation en ce monde. Ils se garderont de toute haine, même s'ils doivent combattre militairement. Evidemment, ils se garderont aussi de tout amalgame, de tout racisme, de toute xénophobie. Ils se réjouiront de pouvoir accueillir chez eux l'étranger et lui feront les honneurs de leur pays, assurés qu'en lui, c'est le Christ qu'ils accueillent ("J'étais un étranger, et vous m'avez accueilli.") En un mot, ils cultiveront la force de la douceur, accomplissant ainsi l'une des béatitudes : "Heureux les doux, ils recevront la terre en héritage."
Sommes-nous chrétiens?

dimanche 6 septembre 2015

Les oreilles et la bouche

Comme le sourd-muet de l'évangile, se laisser toucher les oreilles et la bouche par le Christ, de sorte qu'elles en soient assainies. Réapprendre à écouter - soi-même, d'abord, autrui, et Dieu, surtout, qui ne cesse de parler sans s'imposer jamais. Réapprendre  à parler, sur fond de cette écoute, ce qui suppose aussi de réapprendre à se taire.
Quel programme!

jeudi 3 septembre 2015

L'icône et le changement

La photographie du petit garçon mort noyé sur une plage de Turquie n'est pas seulement une image, mais une icône : elle a fait passer bien des personnes de l'autre côté de leurs représentations mentales, de leurs craintes, de leurs idées toutes faites. Comme les icônes peintes dans la foi chrétienne orthodoxe, elle est devenue un lieu de conversion, de bouleversement. Sauf à être inhumain, on ne peut pas ne pas être profondément touché par ce qui n'est plus une illustration du drame migratoire, mais le drame lui-même enfin devenu visible.
Il est essentiel que les citoyens de l'Europe en aient le cœur brisé, car sans cela, c'est l'avenir spirituel de ce continent qui serait impossible - c'est-à-dire son avenir tout court. Il est essentiel que les citoyens de l'Europe apprennent à accueillir les autres, et arrêtent de se prendre ou de se penser pour les plus malheureux du monde. S'ils le peuvent encore, s'ils n'ont pas oublié la portée de ce geste, il est essentiel qu'ils apprennent à partager, car la réalisation de soi est dans le partage.
Du reste, il n'y a dans ce geste aucun danger : l'accueil de l'autre, s'il est conduit avec rigueur autant qu'avec enthousiasme, promeut une société, et ne la détruit pas. Il l'enrichit : le partage multiplie les biens, contrairement à ce que pensent les égoïstes.
Plus encore que les idéologies ou les théories, ce sont les mentalités qui pourront être revigorées par cet afflux de réfugiés. De la plainte ("Nous sommes malheureux, nous sommes sans travail, nous sommes pauvres" - tu parles!, etc.), passer au décentrement de soi, qui est le commencement du bonheur : "Il y a plus malheureux que moi", cet étonnement devant l'autre, vécu comme une surprise au fond bienfaisante. J'ai l'impression que les Européens, souvent, sont comme ces adolescents refermés sur eux-mêmes, "addicts" à leurs jeux vidéos et leurs réseaux sociaux, et dont le seul coup de pied au cul - le seul salut - consiste en la nécessité tout à coup où ils sont d'aider plus pauvre qu'eux, ici ou ailleurs dans le monde. Alors, ils comprennent quelque chose de la vie...
C'est ce que l'on peut espérer de mieux de cette crise importante pour l'Europe et pour le monde, en souhaitant qu'elle ne laisse intacts ni nos vieux réflexes ni les crispations sur nos avoirs...

mardi 1 septembre 2015

La mort de Louis XIV...

Louis XIV est mort... il y a très exactement trois cents ans aujourd'hui, le 1er septembre 1715, vers huit heures du matin, au Château de Versailles, gagné par une gangrène purulente probablement due à un diabète qu'alors on ne diagnostiquait pas. Il avait reçu quelques jours auparavant son arrière-petit-fils, le futur Louis XV,  âgé de cinq ans - tout le reste de sa famille était mort!
Etrange personnage : stature impressionnante, volonté de grandeur - avant De Gaulle, on peut dire qu'il s'était fait, lui aussi, "une certaine idée de la France". Et au fond les Français ont besoin, de façon récurrente - mettons une fois par siècle - de se trouver un homme providentiel. Grandeur des arts et de la culture (architecture, peinture, musique, opéras, théâtre, danse, sculpture, etc.), grandeur territoriale, grandeur de l'étiquette pour mettre à sa botte une noblesse dont la Fronde lui avait appris à se méfier.
Mais misère du peuple, famines, désolation des guerres et injustices liées à un régime qui fut certainement le plus autoritaire qu'ait connu la France (sauf  la Terreur) : on est avec Louis XIV au sommet de la monarchie absolue de droit divin - sur ce dernier point, il était le premier à réfuter la "séparation de l'Eglise et de l'Etat", lui qui  s'arrogeait tout naturellement le droit de nommer les évêques de son Royaume, d'où d'incessantes querelles avec les papes qui se succédèrent pendant son règne.

A Vêpres, ce soir, la liturgie nous fait chanter le psaume 48 : parlant des puissants et des riches de ce monde, il annonce avec sagesse que "à l'aurore, ils feront place au juste; dans la mort s'effaceront leurs visages : pour eux, plus de palais!"

Leçon d'histoire - qui relativise nos pouvoirs d'ici-bas!