vendredi 31 décembre 2010

Voeux

Tandis que nous nous acheminons doucement vers le 1er janvier 2011, je tiens ici à exprimer mes voeux de bonne, heureuse et sainte année à tous les lecteurs de ce blog. Que l'année à venir soit pour chacun d'entre eux une année de paix et de joie.
Ici, dans les paroisses du doyenné d'Enghien, elle sera aussi une année de travail et de renouvellement pastoral : le projet "renaissance", vécu en lien avec le diocèse, va nous permettre de rapprocher encore nos douze paroisses et de sceller davantage leur collaboration.
Beaucoup de chantiers nous attendent, aussi : je pense à la question des pauvretés, qui devient criante à Enghien - en particulier, les difficultés de logement. Je pense à la liturgie, où des efforts de collaboration et de renouvellement sont urgents. Je pense à la catéchèse, où nous devons poursuivre dans la direction des "assemblées catéchétiques" que l'Avent a vu fleurir. Je pense à la pastorale des jeunes et des mouvements, où une équipe de coordination devrait voir le jour. Je pense à la pastorale des malades, où nous devrons aussi renforcer les coopérations. Bref, du pain - du beau pain - sur la planche!
Nous ne devons pas non plus rester enfermés sur notre "territoire" : élargissons nos voeux et notre prière à notre diocèse et à l'Eglise universelle, aux efforts de purification auxquels elle doit consentir surtout en Belgique. Songeons à notre pays et à sa gouvernance, prions pour que les responsables publics prennent et assument les tâches que le vote démocratique leur a confiées. Pensons au monde entier, aux pays en guerre, aux minorités persécutées (les chrétiens d'Irak, on le comprendra, nous tiennent particulièrement à coeur), à l'Afrique sub-saharienne et à sa pacification politique autant qu'à son développement, à la promotion partout des droits et de la dignité des êtres humains, aux efforts à fournir pour mieux respecter notre terre, cet habitat commun si menacé et si flétri...
Mais je sais que l'enthousiasme ne manque pas, alors, vraiment et de tout coeur : bonne et sainte année, et merci à chacun(e) pour tout le travail déjà accompli ensemble!

mercredi 29 décembre 2010

Des nouvelles de ma nièce

Comme j'ai évoqué ici l'état de santé de ma nièce suite à son accouchement le 16 décembre dernier - état plus que préoccupant, septicémie, coma, etc. - je tiens maintenant à remercier de tout coeur ceux et celles qui se sont manifestés d'une façon ou d'une autre pour me dire leur attachement et leur prière.
Et je tiens à donner quelques nouvelles : depuis la veille de Noël, ma nièce a quitté les soins intensifs et se trouve, avec son bébé et le papa, dans une chambre de maternité. Elle est encore soignée de tout près (perfusion d'antibiotiques, contrôles sanguins quotidiens, etc.), mais remange et remarche tout doucement. Elle ne devrait pas quitter l'hôpital bruxellois où elle se trouve avant plusieurs semaines, et un suivi médical sera organisé lors de son retour à la maison, mais elle est vraiment en bonne voie. Le bébé, lui, (un magnifique petit garçon qui s'appelle Théo, nom prédestiné!) va tout à fait bien!
Je crois en la puissance de la prière, et, en l'occurrence, je crois que cette puissance de partout manifestée a été au moins aussi efficace que les traitements!
Ensemble, rendons grâce à Dieu pour ce beau cadeau de Noël!

mardi 28 décembre 2010

Pour évaluer l'action pastorale...

Ce mot de Bellet, dans le récent - et succulent - petit livre de lui que des amis m'ont offert pour Noël, me donne un bon principe de départ pour évaluer maintenant nos activités pastorales :

"On trouve des gens qui disent ce qu'il faut faire,
ce qu'il faudrait faire,
ce qu'il aurait fallu faire, ce qu'il ne faut pas faire.
C'est, souvent ou quelquefois, très bien vu.
Et il y a des gens qui font.
Ce n'est jamais très bien fait.
Mais du moins, c'est fait."

(M. BELLET, Minuscule traité acide de spiritualité, Bayard, 2010, p.96)

vendredi 24 décembre 2010

Eloge du silence dans un monde de bruit

La Parole de Dieu est devenue enfant! Ô paradoxe, puisque l'étymologie latine du mot "enfant" nous fait ainsi traduire le terme : "Celui qui ne sait pas parler." Voici donc la Parole devenue muette. Consentant à apprendre le langage des hommes, et pour cela à les observer, à balbutier, à écouter. Oeuvre du silence auquel Dieu consent, et hors lequel toute Parole est impossible. Dieu à l'écoute des hommes...
Notre Eglise vient de subir bien des troubles, elle, le Corps actuel de ce même Enfant, elle, le Corps du Verbe : Noël n'est-il pas pour elle l'occasion de réapprendre l'écoute, le silence, à consentir aux balbutiements et à renoncer à tout discours arrogant ou péremptoire? Elle y gagnera en crédit, et deviendra ainsi plus conforme à ce qu'elle est dans le dessein du Père.
Mais de même qu'une famille est bouleversée par la naissance d'un enfant, surtout d'un premier-né, notre monde serait aussi bien inspiré de se remettre à l'écoute de cet Enfant. Lorsque paraît le nouveau-né, le temps se réorganise, les priorités changent, le coeur de la vie est désormais dans ce berceau qui semble remplir toute la maison. Notre monde n'aurait-il pas besoin, lui aussi, de veiller Celui qui vient à lui désarmé et de remettre en ordre, à partir de lui, ses priorités?
Hommes à l'écoute de Dieu...
Heureux et saint Noël à tous!

mercredi 22 décembre 2010

Porter nos chagrins devant la crèche

Ce matin, j'ai eu la joie de célébrer une longue prière puis la messe de dix heures pour préparer à Noël les enfants de nos écoles paroissiales. Quel beau moment, préparé avec soin par les instituteurs et institutrices, et vécu avec calme, silence, sérieux même, par ces élèves. A l'issue de la messe, je vois une petite fille en pleurs : en réponse à ma question sur l'origine de sa tristesse, elle me dit : "Il y a quinze jours, on a enterré ici mon grand-père et c'est toi qui faisais la messe, déjà. Alors ça me rappelle de mauvais souvenirs..." Je lui ai pris la main et nous sommes allés tous les deux devant la crèche, pour déposer là nos chagrins. "Jésus comprend tout, lui ai-je dit, il comprend que tu aies du chagrin pour ton grand-père. Et ton grand-père lui-même va venir te consoler avec Jésus."
Moi aussi - ça je ne l'ai pas dit à cette petite élève - j'avais du chagrin à déposer devant la crèche : ma nièce qui a accouché jeudi dernier d'un beau petit garçon est depuis samedi en soins intensifs, "entre la vie et la mort", comme on dit, victime d'une infection septicémique. Chaque jour, nous voilà, ma famille et moi, suspendus au téléphone et liés à un réseau incroyable de prière pour elle!
Cette petite fille, ce matin, sans le savoir, m'a aidé à porter mon chagrin devant la crèche d'où nous attendons tous notre salut!

vendredi 17 décembre 2010

La prière d'un grand Belge

Reconnaîtrez-vous l'auteur de cette prière?

"Merci, Seigneur, de tout ce que tu me donnes. Pardon d'être si craintif, d'avoir si peu de foi.
Avant-hier je me suis promené dans le parc et j'avais une telle colère en moi, qui - je m'en rendais compte - n'était que partiellement justifiée. Il y avait comme une espèce de débordement d'angoisse et d'indignation devant certaines réactions. Pardonne-moi, Jésus, de si mal souffrir.
Lorsque tout va bien et que je lis l'histoire des saints, je me sens attiré par leur générosité et leur joie de souffrir pour toi et avec toi. Et dès que la croix, même petite, se présente, d'abord je ne la reconnais pas et ensuite je me plains de l'endroit où elle me fait mal. Après tant d'années de grâces et de merveilleux exemples autour de moi, j'en suis aux balbutiements.
Mes maux de dos, etc... ce sont évidemment des préoccupations, mais je manque chaque fois l'occasion de m'abandonner en toi... C'est toi, le Roi, après tout! Pardon Jésus de me comporter comme un enfant très mal élevé."

Alors? Je suis sûr que vous l'avez reconnu. Non? C'est une note du Roi Baudouin Ier, datée de février 1989 (citée dans L. SUENENS, Le Roi Baudouin, une vie qui nous parle, Bruxelles, FIAT, 1995, pp.125-126).
Et c'est mon cadeau pour cette dernière semaine de l'Avent!

samedi 11 décembre 2010

La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres

Avant-hier soir, coup de sonnette : un gentil ménage, tout jeune, que j'ai aidé - plutôt que la paroisse a aidé par mon intermédiaire - en apurant ses dettes à la banque. Monsieur, tout jeune, a retrouvé du travail. Ils me disent : "Nous sommes venus vous remercier. Grâce à vous (j'ai rectifié : grâce à la paroisse, aux chrétiens d'ici), nous voilà repartis." Emotion : ils sont rares, ceux qui remercient. Nous causons. Ils veulent être concrets dans leurs remerciements, et leur "maladresse" même est touchante : "Vous ne vous présentez pas aux élections. On ne peut même pas voter pour vous..." Eh non...
Le don de Dieu est gratuit, sans contrepartie, sans retour : et c'est bien là ce qui a touché ce ménage.
Jésus, dans l'évangile de Matthieu entendu ce dimanche, pour attester devant Jean-Baptiste qu'en lui le salut est arrivé : "Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres." (Mt 11, 4-5).
Aujourd'hui aussi!

lundi 6 décembre 2010

Saint Nicolas

La paroisse d'Enghien est dédiée (dédicacée, même) à saint Nicolas, que nous avons fêté aujourd'hui. Après la messe paroissiale, j'ai eu la joie de retrouver des membres du Pouvoir Organisateur des Ecoles Paroissiales d'Enghien, les directrices et directeur des trois implantations primaires(plus de mille élèves rien que sur Enghien ville) et nous avons fêté le grand Saint, non seulement parce qu'il est "le patron des écoliers", mais parce que c'était l'occasion, offerte par les directions - remarquables - de ces établissements de faire gentiment le point, autour d'un verre d'amitié, et autrement que dans un conseil d'administration.
Encore une fois, on va dire que je me répète, je vais laisser ma joie s'exprimer. Je vois ici des personnes vraiment soucieuses du bien commun, des enfants, des petites gens (nous en avons parlé), de l'accueil des plus démunis comme de l'excellence de l'enseignement (nous en avons parlé aussi), soucieux de ne pas perdre le caractère chrétien de ces écoles en maintenant des liens forts avec la Paroisse, je vois des personnes par ailleurs déjà (sur)chargées de travail s'investir dans la gestion de ces écoles paroissiales pour qu'elles "tournent" comme il faut...
Je remercie tout le monde et, dans ma prière, ma pauvre prière, je rends grâce et je demande que mes confrères aient une tâche aussi allégée - je ne dis pas aussi légère, car elle est lourde - que moi, qui suis tant aidé, et de tant de manières, et par tant de personnes.
Et, encore une fois, qu'on ne vienne pas dire que l'Eglise en Belgique ne vaut plus rien! J'inviterai ces médisants à venir voir Enghien, et ses paroisses, dont je suis un pasteur fier, et heureux!
(Une remarque, sur le célibat des prêtres : je deviens jaloux de mes paroisses, comme je suppose qu'un mari peut l'être de sa femme. Qu'on n'y touche pas! C'est la prunelle de mes yeux...)

samedi 4 décembre 2010

Jean Baptiste

Le deuxième dimanche de l'Avent nous met en contact direc (et rude) avec la figure prophétiquqe de Jean Baptiste. L'évangile de Matthieu, que nous lisons, nous le présente en effet comme "portant un vêtement en poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage et traitant les gens, surtout les responsables religieux de son époque (Pharisiens et Sadducéens) d' 'engeances de vipères'..." Ah! le sympathique personnage! Il ferait beau voir qu'aujourd'hui, en une époque où la parole est réputée libre, quelque prophète osât ainsi une pareille invective!
Pourtant, il y a de quoi appeler à la conversion : nous sommes à la veille, partout en Europe, de mesures drastiques d'économie qui vont bien entendu être répercutées sur les petits et moyens salaires et handicaper leur pouvoir d'achat, déjà mis à mal, pour préserver la compétitivité de l'euro. Nous voyons en même temps combien nos "démocraties" peinent à assurer un accueil au minimum décent, par ces frimas, aux étrangers qui sont venus chez nous chercher de quoi ne pas crever de faim. Les discours xénophobes, voire racistes, continuent de gagner de l'écoute et sont relayés dans des partis politiques qui se hissent au pouvoir (aux Pays-Bas, en Suède...) Nous n'arrivons pas à former en Belgique un gouvernement de compromis, non pas pour des questions de langue ou de culture (ce qui serait encore noble), mais pour des questions de répartition d'impôts, les plus riches refusant obstinément de partager - nous nageons ici en plein égoïsme, que l'on baptise gentiment "responsabilité". Et on pourrait allonger la liste...
Nous pouvons bien dire : "Ah! Plus chrétien que moi, tu meurs! J'ai toujours pratiqué ma foi, moi, Monsieur...", Jean-Baptiste va nous répondre : "N'allez pas dire en vous-mêmes : 'Nous avons Abraham pour père'; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham." Nos appartenances institutionnelles, fussent-elles religieuses, n'y changeront rien : c'est de conversion que nous avons besoin, de changement de cap, de direction, chacun individuellement et tous ensemble. Sinon, nous resterons ce que nous sommes en train de devenir : du bois sec, des coeurs secs, des saletés, justes bonnes à foutre au feu...
Ah! Oui, il n'y a pas que l'hiver qui sera rude! L'Avent aussi!

vendredi 3 décembre 2010

La "Saint Eloi" des élèves du Collège

J'ai eu la joie, ce matin, de célébrer avec les élèves de l'enseignement qualifiant du Collège (essentiellement de futurs mécaniciens automobiles) la fête de Saint Eloi, leur saint patron. J'ai vu des jeunes fiers de devenir bientôt des professionnels de l'automobile, fiers de leurs compétences, heureux de pouvoir préparer et vivre, dans la diversité bien légitime de leurs convictions, ce moment de célébration, de pause. Ils avaient choisi les musiques, et avec leur professeur de religion, aussi les textes : un passage du début de la Genèse qui dit comment l'homme est convié par son travail à poursuivre l'oeuvre d'amour de la Création; et le retour du fils prodigue en Luc 15. Ils avaient préparé les intentions de prière. J'ai été impressionné par leur sérieux, leur envie de bien célébrer. J'ai eu la joie - une vraie joie de "père", après tout - de les bénir, de bénir leur vie commençante, leur travail qui approche, leurs espérances professionnelles et familiales...
Que du bonheur!