vendredi 31 août 2012

Le Cardinal Martini

On apprend aujourd'hui le décès, à 85 ans, du Cardinal Carlo-Maria (Charles-Marie) Martini, ancien recteur de l'Institut Biblique Pontifical et de l'Université Grégorienne de Rome, ancien archevêque de Milan (le diocèse le plus important du monde). Ce Jésuite a passé sa vie à donner ou redonner goût à l'étude de la Parole de Dieu, que ce soit comme enseignant ou comme pasteur. Considéré comme "l'aile gauche" de la Curie pontificale, beaucoup auraient volontiers vu en lui le successeur de Jean-Paul II. On disait, non sans humour : "C'est un Martini rouge (couleur des cardinaux) qu'on verrait bien virer au blanc (couleur du pape)." Benoît XVI lui rend ce soir un bel hommage, sensible et fraternel. C'est un grand Monsieur qui s'en va (emporté par la maladie de Parkinson). Ses livres - beaucoup sont simples d'accès - sont là pour nous aider, comme il le souhaitait, à "manger la Parole", à nous nourrir du Christ grâce à la rumination des Ecritures.
Merci, cher Cardinal, pour tout cela...

mardi 28 août 2012

Libération conditionnelle, encore...

Ainsi donc, voici la justice rendue au plus haut niveau et Mme Martin est libre "sous conditions". C'était prévisible, c'est le droit belge en l'état, et il est conforme à ce que  promeuvent les législations européennes.
On comprend le désarroi des victimes, qui n'ont pas vraiment de décision  à faire valoir en ce genre de débat : mais, d'un autre côté, serait-il normal qu'une instance autre que neutre se prononce sur la culpabilité et sur la peine, comme sur l'exécution de celle-ci? Poser la question, c'est y répondre, et c'est du bon sens. Et y aurait-il des crimes tellement "horribles" qu'une juridiction d'exception devrait s'exercer pour les punir? Ici encore, poser la question, c'est y répondre : les juridictions d'exception n'existent que dans les dictatures.
J'ai regardé les reportages télévisés de ce soir (dégoûlinants de crétinerie et de partialité sur RTL, plus objectifs tout de même sur la chaîne nationale) : je constate que, même dans le chef des parents des victimes, la décision des Soeurs Clarisses n'est pas vraiment attaquée. On est plutôt stupéfait, comme l'Evangile  - écrit et vécu - nous conduit si souvent à l'être : sans voix, devant la générosité de femmes qui font confiance à leur intuition probablement maternelle et aussi, et d'abord, ecclésiale. Il ne faut désespérer de personne, et il ne coûterait rien de le dire, si on ne le mettait en oeuvre, un jour, concrètement, dans sa vie. Croyez-vous que ces femmes sont contentes des suites de leur générosité? Que ces vieilles moniales  recluses et discrètes aiment à se voir traquées par des curieux, des journalistes et des promeneurs cons comme les rues qui veulent leur hurler dessus en déversant sur elles leur bêtise analphabète?
Même les évêques, couillons comme toujours, sont restés discrets dans leur approbation : seul Monseigneur Jousten, évêque de Liège, a eu les mots d'admiration qui conviennent.
Comme cela fait du bien pourtant de voir ce que propose l'Evangile quand il est mis en oeuvre, cet accueil des exclus, des gens qu'on ne veut nulle part, cette confiance en l'homme, malgré tout...
Oh, oui, Mesdames, encore une fois, chapeau bas! Et canonisation à l'horizon!

lundi 27 août 2012

On nous ment...

D'après les nouvelles officielles, à la veille du 21 juillet dernier, en Belgique, tout allait bien au point de vue économique.
On nous ment.
Le chômage ne baisse pas vraiment (en France, notre voisine et alliée, il vient d'augmenter d'un coup sec au mois de juillet : 41.000 chômeurs en plus, beau cadeau pour le nouveau Président et le nouveau Gouvernement).
La récession continue : en quarante ans, l'Europe du Nord a connu en moyenne 1% de décroissance économique toutes les décennies (passant d'environ 4,6 % de croissance au milieu des années 1960 à environ 0,4 % aujourd'hui quand tout va bien). Cela signifie que la croissance (et donc le confort de vie en augmentation : salaires en hausse, chauffage, maisons confortables avec salles de bain, voitures, vacances, restos, etc.) était un épisode décidément provisoire des "trente glorieuses" (sans doute dû à une récupération de la guerre, avec les boums immobilier, démographique, technique, etc., que cela a permis), et qui est aujourd'hui terminé. Il est probable qu'il faudra faire avec une longue décroissance, et les "signes de reprise" qu'on nous a fièrement exhibés autour de la Fête Nationale n'étaient, en gros, qu'une manière d'endormir le peuple pendant les vacances (le peuple qui, du reste, ne demandait pas mieux, il faisait chaud) : dormez braves gens, tout va bien!
La récession est tout de même bien installée. Nous sommes solidaires de l'Europe, élargie sans doute un peu trop vite pour des motifs de belle générosité, mais qui ne résistent pas à la réalité économique. Les pays du Nord (dont le nôtre) s'en tireront évidemment, non sans mal (plus de chômage, donc, plus de précarité encore, plus de misère au total), mais les pays du Sud (Italie, Espagne, Portugal, et évidemment la Grèce)? Et si se brise cette solidarité "nord-sud" pour des motifs économiques, l'Euro résistera-t-il, cette belle monnaie unique qui nous fait tant plaisir, mais qui n'est jamais, et ne peut jamais être, comme n'importe quelle monnaie, que le reflet de l'économie réelle? Et si l'Euro fout le camp, et si chacun reprend ses billes dans son coin, et si des pays dévaluent leur monnaie, et si, et si et si... voici revenue à court terme une misère qu'on n'ose imaginer, et que les jeunes de vingt ou même trente ans n'ont évidemment jamais connue et à laquelle ils ne pensent pas.
Soirée pessimiste? Non. Nous rentrons. Il faut faire les comptes, comme dans tout bon ménage.
La rentrée ne sera pas facile.
La solidarité, la fraternité, ont encore de beaux jours devant elles. Heureusement pour ce qu'elles permettent d'ouverture de soi. Dommage pour les écorchures que cela fait à ceux et celles qui rêvent d'épanouissement par l'argent.
Des conclusions pastorales?
Oui  : priorité dans nos budgets à des projets d'aide et de relèvement, de soutien à toutes les fragilités. Autant que je le peux, dans les asbl ou ailleurs dans le doyenné, je le rappellerai. Nous n'avons pas les moyens d'autre chose que de la solidarité et de la modestie.
Quant à notre formation chrétienne : c'est déjà décidé, les conférences du Carême 2013 porteront sur l'atttide des chrétiens, individuellement ou ensemble, en ces temps de crise économique. Concrètement, comment vivre, pour être mieux en phase avec les situations et des défis imposés par cette décroissance, et en même temps, avec notre foi chrétienne en ce qu'elle a de fondateur : dans le Christ, Dieu s'est fait pauvre, solidaire des pauvres, des laissés pour compte, des gens du bord des routes, et c'est à partir de là que vient notre seul enrichissement possible?
Bonne rentrée!

lundi 13 août 2012

"J'ai toujours fait confiance à la sainte Vierge"

Il est très difficile de parler sans excès de la Sainte Vierge, que l'excès soit du reste d'un côté ou de l'autre.
Ainsi donc,
- à ma gauche : les hypercritiques textuels et raisonneurs de tous temps, pour lesquels Marie n'était certainement pas vierge, sinon dans un sens supposé "spirituel" sans aucun lien avec la réalité matérielle, pour lesquels aussi le culte marial n'est qu'une resucée de cultes d'idoles féminines présents dans toutes les religions ou à peu près, etc., etc.
- à ma droite : les mariolâtres qui n'en ont jamais assez des litanies et des invocations, les partisans des "trois blancheurs" pour caractériser le catholicisme (la Vierge, le pape, l'eucharistie) et juger (et condamner, évidemment) à cette aune toute initiative qui se veut chrétienne, etc., etc.

     Bref, dans les deux cas, vous voyez le genre.

     Je crois que le rapport de chaque baptisé à la Vierge Marie est pour chacun en son lieu le plus secret, le plus intime, qui est aussi le point le plus fort de son attachement au Christ. Que dès lors il est sans trop d'ostentation, sans en rajouter, dans la ferveur simple et sincère, dans le lien pudique d'un enfant à sa mère.  Je suis sensible au fait que les Ecritures restent volontairement discrètes à propos de la Mère de Jésus, discrètes et pourtant explicites sur son rôle (voir ce qu'en dit Marc, et spécialement à propos de l'effroi rapporté de Marie devant la première prédication de son Fils : "Sa mère et ses frères arrivent et le font appeler, tout en restant  eux-mêmes bien  à l'extérieur. Il y avait une foule assise autour de lui et on lui dit : ta mère et tes frères sont dehors, ils sont venus te rechercher...." Plus haut, l'évangéliste avait noté : "Les siens se disaient : il est complètement fou!", Mc 3, 31-32. 21) et sur sa présence. L'évangile de Jean, qui ne l'appelle que "la Mère de Jésus" et la cite seulement à deux reprises (à Cana, aux pieds de la croix) fait d'elle celle qui a invité son Fils a accomplir sa destinée, à offrir à tous le salut, à être la Mère non seulement de Jésus, mais de ce salut, et de l'incarnation continuée en chaque baptisé. Présence discrète mais essentielle, donc, comme en chacun de nous.

     En ces jours d'Assomption, je pense à ma mère, puisque je pense à "la" Mère. Et de ma maman, je retiens cette confidence sur sa foi (elle qui en était terriblement avare et parlait très peu de sa vie spirituelle). Ma mère avait connu la guerre, la privation de son mari (prisonnier pendant cinq ans en Allemagne), de gros ennuis de santé, et une vie où les dangers et les effrois avaient été bien présents. Elle était résolument optimiste, et l'est restée jusqu'à son dernier jour terrestre. Or, quand on lui demandait d'où venait cet optimisme, elle résumait ainsi sa vie de foi : "J'ai toujours fait confiance à la sainte Vierge."

     En ces jours d'Assomption, je n'ai pas d'autre souhait pour moi-même et pour ceux qui me lisent... Que nous puissions, simplement, faire confiance à la sainte Vierge.

     Bonne fête!

mercredi 8 août 2012

Ah! Les "Institutions"...

Il est souvent de bon ton de critiquer "les institutions" : politiques, judiciaires, religieuses, etc. Chez les chrétiens, chez les - ou "des"- catholiques, en particulier, on entend : "Ah, les institutions ne sont pas humaines, elles n'accueillent pas, elles ne comprennent pas, elles sont froides, impersonnelles, etc." Vous voyez la chanson, qui n'est pas une chanson fausse, certes. Les institutions quelquefois sont glaçantes, et insupportables, surtout à de certains moments de la vie, tristes ou joyeux, quand on voudrait, simplement et au contraire, de la "chaleur", par exemple lors des décès des proches,  ou dans le ravissement des naissances, des mariages et du reste!
Mais...
Réfléchissons, et pas d'abord en théologien ou en chrétien : les institutions ne sont-elles pas indispensables? Le mot s'apparente, remarquez-le, à "instituteur", ou, plus simplement, à "tuteur" : "ce (ou celui, celle) qui aide à grandir". A différer (je ne veux pas dire "changer", mais "éloigner les effets dans le temps") son émotion. A prendre des choses, des événements et des personnes une mesure plus globale.
Prenons un exemple, qui me concerne de près : si, dans nos douze paroisses, ici à Enghien et Silly, nous ne gérions pas de façon "institutionnelle" les demandes de toutes sortes qui nous arrivent (de rendez-vous, d'agenda, de baptêmes, de mariages, de funérailles, etc.), si nous n'avions pas pour cela un minimum de procédures, nous ne pourrions, et c'est bien simple, honorer aucune de ces demandes. C'est "l'institution" qui nous permet de rencontrer les personnes, de les faire grandir dans leur désir (par exemple, pour le baptême des petits enfants, de souhaiter  une formation minimale au sens du sacrement par lequel leur enfant va devenir chrétien - ce qui n'est pas rien!)
C'est le sens du secrétariat du doyenné, que je ne remercierai jamais assez pour son dévouement, son accueil, sa présence : en "première ligne", souvent, ces personnes sont à la fois le premier visage de l'institution, et aussi - c'est très important  - de l'écoute.
Mais vous me direz que, surtout dans l'Eglise, c'est l"Institution" avec un grand "I" qui rebute et fait peur. Mais... elle n'existe pas plus que dans nos paroisses! Partout, à Rome ou ailleurs, ce sont des hommes et des femmes avec lesquels toujours on peut dialoguer en se sentant accueilli et écouté. Et si on n'en a pas d'emblée l'impression, il faut revenir à la charge!
Allez!
Débarrassons-nous des idées toutes faites.
Prenons les choses et les personnes pour ce qu'elles sont.
Et les institutions pour ce qu'elles valent, et ce qu'elles permettent.
Et en avant!

samedi 4 août 2012

Marilyn et nous...

Il y aura demain cinquante ans que Marilyn Monroe est morte, on ne sait toujours trop comment, à trente-six ans...
J'aime beaucoup cette femme, comme j'aime beaucoup tous les provocateurs du monde, non pour le plaisir d'aimer la provocation, mais parce que toujours derrière elle se cache une blessure qui focalise la nôtre, une blessure qui se raconte tandis que nous n'osons rien dire!
A son psychanalyste (qu'elle consultait et voyait beaucoup trop souvent), elle aurait confié : "La seule manière que j'ai eue d'être quelqu'un, ç'aura été d'être quelqu'un d'autre." Quel aveu terrible, qui dit à la fois la motivation de sa carrière d'actrice et sa quête éperdue, dans le don prostitué de son image, de son corps, de sa vie - avec quelle immense conscience du vide de tout cela!
Marilyn résume en elle l'angoisse de nos années d'après-guerre, elle les concentre et les réverbère comme une statue, la nuit, dans un parc, réverbère la lune et sa lumière nostalgique, pâle, brillante seulement pour les amants des ténèbres.
Cette femme a cherché qui elle était vraiment, et n'y est jamais parvenue. Elle voulait, pourtant, je le crois, la vérité sur elle, une vérité mangée par son enfance, par sa mère menteuse, par la vie difficile des Etats-Unis dans les années '20-'30. Personne ne l'a aidée, ni ses amants, ni son médecin, ni sa carrière, ni les drogues, évidemment. On s'est amusé de la "Bimbo", de la "star", président Kennedy (bon catholique, soit dit en passant), son frère Robert (ministre de la justice et intransigeant père de famille nombreuse! Ah! Les Kennedy, quelle clique!) en tête. On a abusé de la femme, et pour finir probablement maquillé son meurtre en suicide. Avant de la faire passer pour rien, pour une blondasse idiote, ce qu'elle n'était certainement pas.
La foi chrétienne devrait pouvoir répondre à tout cela - car elle est aussi une quête d'identité, à la lumière du Christ - au moins autant que la psychanalyse. Elle ne le fait pas toujours, et il est des personnes qui arrivent à s'apprivoiser eux-mêmes en-dehors d'elle, tandis que quelques bons catholiques vivent dans l'alinéation personnelle la plus parfaite, jouant ou sur-jouant leur personnage, imbus d'eux-mêmes, éperdus de vanité.
Parce qu'elle a été fragile et qu'elle l'a su, parce que personne ne l'a aidée, et qu'il n'y a pas eu un seul chrétien pour relever cette femme agenouillée auprès d'elle-même, hurlant une détresse que personne n'entendait,
Seigneur, toi qui l'a toujours aimée comme tu aimes chacun de nous, comme ton enfant,
Seigneur, pardonne à notre humanité,
prends pitié de nous!
Et vous, Marilyn, d'où vous êtes, enfin dans la paix, je l'espère,
aidez les plus fragiles d'entre nous,
aidez ceux qui comme les papillons de nuit viennent brûler leurs ailes
à nos lumières artificielles,
parce qu'ils n'en trouvent pas d'autre!

jeudi 2 août 2012

Michelle Martin, les Clarisses et saint Thomas d'Aquin

Plusieurs personnes me demandent ce que je pense de la libération conditionnelle de Michelle Martin et de son éventuel accueil chez les Soeurs Clarisses de Malonne, l'information de ces jours-ci dont se remplissent tous nos journaux papier et télé...
Je vais tâcher de répondre en utilisant la méthode de la...  Somme Théologique de saint Thomas d'Aquin, en exposant rapidement les arguments pour, les arguments contre et... en esquissant une synthèse. Ce qui pourrait donner ceci :

. Videtur quod (arguments favorables) :
     - la libération conditionnelle d'un détenu est prévue dans la loi et sa décision par un Tribunal d'Application des Peines où le débat est contradictoire constitue un progrès depuis, précisément, "l'affaire Dutroux";
     - dans une démocratie, il faut laisser à ceux qui en ont la responsabilité le soin d'appliquer la loi;
     - aujourd'hui, la loi ne prévoit pas d'autre recours à une décision du TAP que la Cour de Cassation, qui juge non sur le fond, mais sur la procédure;
     - ni la pression ni l'émotion populaires ne peuvent, sauf à léser gravement la démocratie, entraver le cours de la justice; en revanche, elles peuvent s'exercer à l'encontre des législateurs (Parlement fédéral) si l'on estime qu'ils ont insuffisamment fait leur travail; il ne peut en outre y avoir une justice d'exception même pour des personnes ayant commis des faits particulièrement horribles;
     - les religieuses Clarisses ne sont pour rien dans l'arsenal législatif décrit ci-dessus; leur décision de collaborer avec la justice est au contraire une décision courageuse pour des femmes âgées qui se trouvent elles-mêmes dans une situation précaire, mais qui voient là une occasion de concrétiser leur idéal évangélique. Elles ne sont pas responsables de la teneur de la loi, ni de la décision présente du TAP... Il est donc parfaitement stupide de les mettre en cause, de manifester devant chez elles ou de taguer les murs de leur monastère! Stupide et honteux...

. Sed contra (arguments contre) :
     - l'indignation populaire est à la hauteur de la gravité des faits, c'est l'évidence et focalise le malaise d'une population contre une justice qu'elle comprend mal et qui reste à ses yeux une espèce de "nébuleuse". Beaucoup d'efforts d'information, de clarification, etc., devraient être entrepris dans les écoles, par les médias, non seulement en ce qui concerne la justice et son fonctionnement, mais aussi les grandes institutions politiques ou sociales, dont beaucoup de nos concitoyens ignorent le fonctionnement et le bien-fondé (entre autres, les institutions religieuses, par exemple, ou la différence tellement élémentaire entre les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, qui sont au coeur d'un Etat de droit et doivent jouir d'une indépendance mutuelle absolue, etc.)
     - cette indignation est peut-être bien nécessaire en ce qu'elle peut mobiliser, à partir de la rue et si la pression reste sympathique, le pouvoir législatif pour qu'il examine la possibilité de changer la loi concernant la libération conditionnelle, s'il le juge opportun. C'est une question politique et non pas judiciaire, qui se décide d'abord dans les urnes et les campagnes électorales, éventuellement ensuite, donc, par la pression de la population dans la rue;

. En conclusion : s'il faut manifester, c'est devant le Parlement (ou du moins à côté, car juste devant, c'est interdit), et certainement pas devant le monastère des soeurs Clarisses de Malonne, qui ne sont pour rien ni dans l'existence de la loi, ni dans son application concrète concernant Michelle Martin. Elles ne sont "coupables" que d'ouvrir leur porte à quelqu'un que tout le monde refuse ailleurs. Cela me semble une "culpabilité" bien évangélique, et devant laquelle, pour ma part, je tire bas mon chapeau...