mardi 28 août 2012

Libération conditionnelle, encore...

Ainsi donc, voici la justice rendue au plus haut niveau et Mme Martin est libre "sous conditions". C'était prévisible, c'est le droit belge en l'état, et il est conforme à ce que  promeuvent les législations européennes.
On comprend le désarroi des victimes, qui n'ont pas vraiment de décision  à faire valoir en ce genre de débat : mais, d'un autre côté, serait-il normal qu'une instance autre que neutre se prononce sur la culpabilité et sur la peine, comme sur l'exécution de celle-ci? Poser la question, c'est y répondre, et c'est du bon sens. Et y aurait-il des crimes tellement "horribles" qu'une juridiction d'exception devrait s'exercer pour les punir? Ici encore, poser la question, c'est y répondre : les juridictions d'exception n'existent que dans les dictatures.
J'ai regardé les reportages télévisés de ce soir (dégoûlinants de crétinerie et de partialité sur RTL, plus objectifs tout de même sur la chaîne nationale) : je constate que, même dans le chef des parents des victimes, la décision des Soeurs Clarisses n'est pas vraiment attaquée. On est plutôt stupéfait, comme l'Evangile  - écrit et vécu - nous conduit si souvent à l'être : sans voix, devant la générosité de femmes qui font confiance à leur intuition probablement maternelle et aussi, et d'abord, ecclésiale. Il ne faut désespérer de personne, et il ne coûterait rien de le dire, si on ne le mettait en oeuvre, un jour, concrètement, dans sa vie. Croyez-vous que ces femmes sont contentes des suites de leur générosité? Que ces vieilles moniales  recluses et discrètes aiment à se voir traquées par des curieux, des journalistes et des promeneurs cons comme les rues qui veulent leur hurler dessus en déversant sur elles leur bêtise analphabète?
Même les évêques, couillons comme toujours, sont restés discrets dans leur approbation : seul Monseigneur Jousten, évêque de Liège, a eu les mots d'admiration qui conviennent.
Comme cela fait du bien pourtant de voir ce que propose l'Evangile quand il est mis en oeuvre, cet accueil des exclus, des gens qu'on ne veut nulle part, cette confiance en l'homme, malgré tout...
Oh, oui, Mesdames, encore une fois, chapeau bas! Et canonisation à l'horizon!

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