dimanche 31 octobre 2010

Tous saints

Donc, nous sommes tous saints.
Voilà le message de ce 1er novembre, bien différent des sorcières et des potirons.
Ah, entends-je se récrier les bien-pensants de tout poil, "que nenni"! "Nous serons peut-être saints un jour, si par nos mérites et nos vertus nous avons péniblement gagné un strapontin dans les sphères éthérées de la vie éternelle."
Faut-il leur rappeler, à ces culs-bénits, ce qu'étaient, par exemple, les "saints" de Corinthe, auxquels Paul l'Apôtre adresse deux lettres restées dans notre corpus canonique? La première surtout de ces missives nous apprend ce qu'ils étaient : des pas-grand-chose, des gens encore à moitié païens et fascinés par les idoles, des paroissiens divisés entre eux ("Moi, je suis partisan de Paul - Ah, non, moi, d'Apollos"), des gloutons et des ivrognes qui se goinfraient et se pintaient joyeusement la tronche pendant les messes (de ce point de vue, à Enghien du moins, je ne présume pas du reste, nous avons fait quelques progrès...), des incestueux (l'un au moins couche avec sa mère ou sa belle-mère, la traduction est incertaine, mais que ce soit l'une ou l'autre, Paul tout de même fait observer que c'est mal! On peut en effet penser que c'est une faute de goût). Et ils ne croient ni à la résurrection de
leurs morts, ni donc, stigmatise Paul, du Christ lui-même : ah! la belle équipe! Pourtant, ce sont "les saints" de Corinthe, ceux qui ont été baptisés et, par le baptême, sanctifiés, c'est-à-dire appelés à rejoindre dans et par le Christ, la seule sainteté qui vaille : celle de l'amour de Dieu.
Nous fêtons les saints en ce jour, et nous pensons aussi, le lendemain, à nos morts : ni les uns ni les autres ne sont des héros, mais des témoins de la foi, les premiers, lumineux et exemplaires dans leur humilité et les autres, innombrables, modestes et inconnus, chers à nos coeurs dans la "communion des saints", ces saints fragiles qui ont cru à l'amour. Comme c'est rassurant, de n'avoir pas à nous conformer à des modèles de vertu, mais à des pauvres qui se sont abandonnés à la miséricorde.

mardi 26 octobre 2010

Le bien ne fait pas de bruit

Il y a quinze jours environ, j'avais rendu visite à Anita et Pierre, un couple d'Enghien, parents de trois enfants. Depuis 29 ans (!) Anita était complètement paralysée, et ne communiquait plus avec son mari que par les yeux. J'avais été ému aux larmes par ce témoignage silencieux de patience, d'amour, de don de soi. En me reconduisant à la porte de la maison, et comme je m'émerveillais de son courage, Pierre m'avait simplement répondu : "Ah, évidemment, il faut avoir décidé une fois pour toutes de ne plus songer à soi."
Anita est, subitement, partie vers le Père samedi soir.
Je viens d'aller prier avec Pierre devant son corps délivré enfin de toute souffrance et de toute peur. Je me suis encore émerveillé de ces quelque trente ans - si mystérieux, le mystère d'un couple, le mystère de l'Alliance -, oui, trente ans de dévouement. "Il ne faut rien en dire, m'a murmuré Pierre. C'était bien normal."
Un jour, nous serons éblouis, nous qui sommes si prompts à traquer le mal ou à le dénoncer, par tout le bien inconnu qui s'est accompli dans le monde depuis les siècles des siècles, et que seuls les anges connaissent. Un jour, il ne restera que cela, il ne restera que l'amour.
Et, en attendant, comme il est vrai, ce vieux dicton de la sagesse populaire : "Le bruit ne fait pas de bien. Le bien ne fait pas de bruit."

lundi 25 octobre 2010

Royaume de Dieu, Royaumes de la terre

Mauriac, dans les Mémoire intérieurs, évoque Saint-Simon et les erreurs par lui repérées, dans le règne de Louis XIV, en matière de politique religieuse, en particulier la Révocation de l'Edit de Nantes et la condamnation des Jansénistes. C'est que le grand roi voyait la religion comme un ciment social, qu'il était obsédé par le pouvoir, ignare en matière de foi chrétienne et mal conseillé en ce domaine. Mauriac : "Le pouvoir du confesseur sur un roi dévot et maître absolu de son royaume, nous voyons quel usage en a été fait et ce qu'il en a coûté à la religion et à la patrie. Louis XIV est mort tranquille : il s'est cru un défenseur de la foi, comme l'en assuraient le Père Tellier et Mme de Maintenon. Il est mort plus que tranquille au sujet de Port-Royal et de la Révocation. Il ne doutait pas que ce ne fussent ses meilleurs titres devant Dieu et qu'il rachetait, par des abjurations forcées et par des tombes violées, le scandale de ses adultères et de ses guerres, et le Palatinat nettoyé selon des méthodes dont la recette n'est pas perdue. Le vrai christianisme est bien innocent de ces impostures. Voilà ce que les hommes ont fait de la vérité dont ils ont reçu le dépôt et ce qu'ils continuent d'en faire par d'autres voies. Mais la vérité demeure, et Port-Royal dont il ne reste pas pierre sur pierre crie à jamais contre Versailles." (F. MAURIAC, Mémoires intérieurs, op. cit., pp. 498-9)
A toutes les époques, à la nôtre aussi, la tentation est grande d'utiliser la religion à des fins politiques, ou l'inverse, de confondre Royaume de Dieu et Royaume de la terre, en oubliant que le second jamais n'épuisera le premier. Le christianisme n'est pas une machine à fabriquer de l'ordre social, même s'il entend féconder profondément, par la semence du message évangélique, toute société et toute culture en lesquelles ils se propose comme une vie de conversion. Mais lorsqu'on oublie, volontairement ou non, cet écart, l'intolérance n'est jamais loin. La sécularité du monde, que la foi judéo-chrétienne porte au coeur de sa doctrine même, est la meilleure garantie pour se prémunir de ces excès - ils sont, hélas, toujours à nos portes!
Si nous n'apprenons pas à concilier cette sécularité et l'annonce de l'Evangile, nous serons des doctrinaires de la pire espèce, des idéologues et, rapidement, des salauds.

samedi 23 octobre 2010

Décapsuleur

Dans la rubrique "Rions un peu".

Un paroissien m'apprend que, en plus du conciliateur actuellement en piste pour régler la crise politique,
Sa Majesté le Roi aurait nommé Monsieur le Ministre Daerden (dont on soupçonne le penchant pour les boissons autres que l'eau claire)
"Décapsuleur".

N'en doutons plus : la crise est virtuellement finie!

Silence contre silence

Je reçois ce soir un courriel d'un moine ami - il me livre pour avis et commentaire les pages des prochaines méditations qu'il souhaite publier. C'est là, pour moi, un privilège indu, je suis bien conscient de n'être pas digne de pénétrer en premier dans l'univers spirituel aussi riche d'un priant. Dans la présente livraison, tout entière tournant autour de l'Incarnation et de l'Incarnation dans la chair du texte biblique, cet éloge de l'oraison, du face à face avec Dieu dans les ténèbres : "Silence contre silence", écrit-il. Le silence de Dieu. Le nôtre. Deux mystères, deux abîmes, deux mondes - et la rencontre, qui prend du temps, mais qui peu à peu éclaire tout de l'énigme.
Oh! Tenir! Tenir dans ce double silence, malgré ce double silence, malgré le bruit et les rumeurs en nous et dans le monde!
Oh! Tenir au mystère du silence.
A cet affrontement de nos silences, mon Dieu!

Un profond renouvellement de nos paroisses

Nous avons commencé hier soir un processus que l'on appelle dans le diocèse de Tournai "de renaissance", par allusion au célèbre épisode de la première rencontre entre Jésus et Nicodème dans l'évangile de Jean ("Tu dois renaître", dit Jésus à Nicodème, Jn 3). Un petit groupe "porteur" s'est constitué, représentatif des divers coins du doyenné, pour vivre ensemble une année de renouvellement en profondeur de notre vie paroissiale, aidé par deux délégués de l'évêché. Je suis heureux de voir comment ce démarrage s'est vécu dans un esprit de prière, d'ouverture de coeur et en même temps de disponibilité. Combien la volonté est grande de faire vivre nos communautés de façon durable dans un avenir de moyen et de long terme, pour que l'Eglise continue d'être un "sacrement", un "signe afficace" de l'amour de Dieu et du Christ dans cette bélle région du Hainaut, par la qualité de ses célébrations, la pertinence de son enseignement et la générosité de son service aux plus pauvres.
Je rends grâce encore une fois pour la qualité des chrétiens d'ici. J'en rends grâce à Dieu et eux, de tout coeur, je les remercie.

mercredi 20 octobre 2010

Mauriac, encore, le bonheur de l'Evangile

Je poursuis ma (re)lecture systématique du grand Mauriac, et suis pour le moment plongé dans les "Mémoires intérieurs", édités en 1959. L'écrivain, qui a alors environ 75 ans, souhaite rédiger des "mémoires", mais il le fait sur un mode original, non pas en racontant des souvenirs (qui eussent, dit-il lors d'interviews de l'époque, impliqué malgré eux des membres de sa famille ou d'autres proches), mais en rapportant ses lectures. Il est convaincu qu'un homme aussi se raconte en rappelant les livres et les auteurs qu'il a aimés ou du moins fréquentés. "Dis-moi ce que tu as lu, je te dirai qui tu es", voilà quelle pourrait être la clé de ce recueil.
Au ch. VIII, il rappelle avoir lu la traduction, par Julien Green, de La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, une méditation à la fois sombre et lumineuse, par le biais de la fiction, sur l'espérance chrétienne. L'obscurantisme pharisien y est dénoncé, et avec lui, les tentations récurrentes de réduire le christianisme à un conformisme moral et bêta, ligotant les consciences (on y revient!), et trop souvent hypocrite, ennemi du bonheur et de la liberté. Et le grand écrivain retient ceci de sa lecture, qui tout ensemble m'émeut et me stimule :
"Quel mystère! les hommes rejettent de l'Evangile ce qui, précisément, constitue la bonne nouvelle et qui devrait être le coeur du coeur de l'espérance humaine : ce pardon indéfiniment renouvelé, cette rémission des péchés attestée chaque fois que le Christ voit une créature à ses pieds: 'Tes péchés te sont remis.' D'où vient cette haine du bonheur? La Lettre écarlate nous permet de l'entrevoir : à la dure loi de Moïse, la théologie chrétienne, lorsqu'elle devient folle, substitue la sienne, non moins dure, non moins impitoyable, car c'est la même au fond."
(F. MAURIAC, Mémoires intérieurs, in Oeuvres autobiographiques, Pléiade, 1990, pp. 458-9).
Une fois de plus, tout est dit, et depuis plus de cinquante ans, rien n'a changé! On espère seulement que "la théologie chrétienne" ne devienne pas trop souvent "folle"...

mardi 19 octobre 2010

"Le Nom de la Rose"

Tout le monde se souvient, je pense, d'avoir lu ou d'avoir vu le roman (et le film tiré de ce texte) d'Umberto Eco : Le Nom de la Rose. C'est l'un des plus beaux romans de la deuxième moitié du XXème siècle, à la fois historique, initiatique, érudit, bien écrit, policier, etc.

J'avais toujours été intrigué par le vers mis en exergue du roman en question, et que voici tel qu'Eco le transcrit :

Stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus.

Ce qui peut se traduire "La rose ancienne n'est plus là, debout, que par son nom, et nous, les noms que nous tenons sont nus." (Bon, j'ai un peu augmenté la traduction, pour le confort de tous.) Il est à noter que cette citation donne son titre au roman : "Le Nom de la Rose."

Question : d'où cela vient-il? Qu'est-ce que cela veut dire?

Réponse, à trouver dans la littérature spirituelle du XIIème siècle, que je n'ai décidément pas fini d'apprendre à connaître. Un moine de Cluny, un certain Bernard de Morlaix, a en effet rédigé à cette époque un traité intitulé De contemptu mundi ("Le mépris du monde") dans lequel il rappelle la grandeur passée de Rome et le fait qu'à son époque cette ville qui fut le centre du monde ne règne plus en rien. Et il écrit ce distique d'hexamètres dactyliques (c'est le terme précis pour désigner ce genre de vers) :

Nunc ubi Regulus aut ubi Romulus aut ubi Remus?
Stat Roma pristina nomine, nomina nuda tenemus.

Ce que je traduis (avec la liberté rappelée ci-dessus) :

"Maintenant, où est Regulus, où est Romulus, où est Remus?
La Rome ancienne n'est plus là, debout , que par son nom, et nous, les noms que nous tenons sont nus."

Où l'on voit qu'Umberto Eco, qui connaissait tout et donc aussi ces vers de Bernard de Morlaix, a changé une seule lettre : Roma est devenu rosa!
Où la question rebondit : pourquoi donc, sinon pour rappeler que, comme dit l'Ecclésiaste, "tout est vanité" et que tout disparaît, non seulement la Rome antique, mais même la rose "qui ce matin avait déclose sa robe de pourpre au soleil et a perdu cette vesprée les plis de sa robe pourprée et son teint au vostre pareil" (Ronsard). Des choses importantes, des êtres aimés, des réalites les plus solides en apparence et qui motivent nos vies, "ce que nous retenons, ce sont des noms, rien que des noms, des noms tout nus"!
Où la question rebondit encore : n'y aurait-il donc rien de solide, rien de sérieux, serions-nous livrés au "relativisme" si souvent dénoncé par le pape actuel?
Les mots ailés entre nous portent le souvenir des choses, leur trace et leur parfum - ils sont ce qui nous reste du monde aimé. Et ils ne sont pas rien : ils sont la présence même, la présence qui a consenti à la disparition, à la non évidence. Ils sont la lueur d'aube de la Résurrection.
Et voici le secret de la foi chrétienne : elle sait cela. Elle consent à cette disparition, à cette faiblesse d'être, à cet anéantissement, à cette "kénose" (pour reprendre le terme grec par lequel Paul la désigne dans sa Lettre aux Philippiens ) : le Christ lui-même est anéanti, parce que cet effacement est la trace de sa mise au service - de la mise au service de Dieu, qu'Il est - de tout humanité souffrante. Sans cela, point de véritable incarnation, point de véritable salut - nous serions dans une religion fière d'elle et péremtpoire, arrogante et assurée de son bon droit toujours. Une religion que nous ne voulons pas, qu'il faut dénoncer, parce qu'elle est celle d'un Dieu dont on souhaite être athée, dont on doit être athée. Le contraire du christianisme.

Stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus...

lundi 18 octobre 2010

Etre soi-même

Je reçois ce soir, retour de la réunion des doyens du diocèse autour de notre évêque, une lettre d'injures d'un paroissien. Il a été très choqué de mon précédent message dans ce blog, et surtout du mot "connerie" utilisé pour qualifier les propos de Mgr Léonard. Bon je veux bien que le mot était un peu fort, je veux bien le corriger en "bêtise" - sous ma plume, ce terme employé "à la française" n'avait aucune connotation injurieuse, je me reproche à moi-même, bien souvent, mes "conneries". Et j'ai par ailleurs beaucoup d'estime pour Mgr Léonard... Passons.
Cet incident donne lieu à une véritable lettre d'injures où tout est passé en revue : je suis, à la lecture de ce blog, "gauchiste" de la pire espèce puisque j'aime les vers d'Aragon, pourfendeur de l'Eglise, Franc-Maçon, traître, mauvais prêtre puisque je ne fulmine pas tous les jours contre, en bloc, les homos, l'avortement, l'euthanasie, etc. Ah oui : je suis aussi mal habillé : sur le marché, à Enghien, on ne me "reconnaît" pas comme prêtre.
J'ai répondu, gentiment, comme j'ai pu, à ce flot sans doute longtemps retenu.
Je réponds ici aussi, brièvement, ceci : le christianisme n'est ni une morale ni une idéologie. Il est un salut. Il ouvre à une liberté d'expression qui se moque du qu'en dira-t-on. Il fait foncièrement confiance au jugement de la conscience morale personnelle (enseignement récurrent depuis saint Paul en passant par St Thomas d'Aquin et la Constitution pastorale Gaudium et Spes, du Concile Vatican II, n°16 par exemple). L'Eglise n'est pas un lieu de matraquage des (bonnes?) consciences, mais un lieu d'accueil de la Parole de Dieu dans un continuel échange (courtois et même amusé quelquefois) d'opinions et d'idées. On y a le droit de dire son point de vue, et d'émettre des objections - cela fait partie de l'intelligence de la foi.
Jamais comme prêtre je n'accepterai de devenir un pion dans je ne sais quelle entreprise d'endoctrinement. Et jamais je ne renoncerai à être moi-même, avec mes défauts et mes qualités, pauvre serviteur de la Parole, certes, mais pas obligé de me couler dans un moule ou un conformisme quelconques. Je suis libre. Et je le resterai.

samedi 16 octobre 2010

Mgr Léonard et la justice immanente

Lors de sa conférence de presse, hier après-midi, notre bon archevêque de Malines-Bruxelles peinait un peu à trouver un exemple convaincant de "justice immanente" (la comparaison avec le tabac et le cancer du poumon étant disqualifiable : pourquoi une maladie serait-elle l'effet d'une "justice", fût-elle immanente? Personne n'est jamais coupable d'être malade, mais seulement victime, il n'y a pas de justice qui entre en ligne de compte en ce domaine, voyons, Monseigneur!)
Pourtant... s'il veut vraiment un exemple, l'actualité en donne un, qui le concerne :
un archevêque, par ailleurs bourré de qualités, écrit et répète une connerie.
Immédiatement, la presse, relayant les politiques et "l'intelligentsia" de son pays, lui tombe dessus et le traîne au poteau d'infamie.
Ca, c'est de la justice immanente, puisque la connerie en question était, en outre, profondément injuste.
CQFD.

jeudi 14 octobre 2010

La pauvreté augmente...

Je viens de reconduire, ayant tenté de l'aider un peu, une dame qui me sollicitait pour une fin de mois difficile (nous sommes le 14 octobre : à son mari, à elle, à leur petite fille de six ans, il reste 170 euros pour terminer le mois). Je l'ai aidée comme j'ai pu - la paroisse peut boucher des trous, elle ne résoud pas les problèmes de fond. Nous somme jeudi : ce doit être la dixième personne qui me sollicite ainsi cette semaine, arguant que le CPAS ("Centre Public d'Action Sociale") ne les reçoit plus guère volontiers, et que - vérification faite pour cette dame, c'est vrai - elle n'a pas d'autre solution. Elle était d'ailleurs "honteuse" de venir à ma porte, ce qui est un comble : comme si on devait avoir honte, maintenant, d'être pauvre et de ne pas "y arriver"!
Je l'ai dit : la Paroisse aide comme elle peut, pas seulement en argent, mais quelquefois en logement, en nourriture, en aide scolaire.
Et pendant ce temps-là, on négocie des transferts de compétence en s'envoyant à la tête des noms d'oiseaux, paraît-il.
Merde!

jeudi 7 octobre 2010

Les perplexités d'Albert II selon Kroll...


En écho à mon précédent message sur la situation politique belge, voici comment Kroll, dans "Le Soir", se représente la perplexité du Roi!

Merci à Vincent qui me l'a envoyé - c'est tordant!

Mauriac, l'Eglise et la foi

Bonheur, ces jours-ci, de retrouver le Ce que je crois de Mauriac, lu il y a cent ans! Ce petit texte rédigé en 1962 - on venait de commencer la célébration du Concile Vatican II - n'a rien perdu de sa pertinence. Deux exemples :
- le premier, sur l'Eglise : "Je ne puis dire en vérité que j'aime l'Eglise catholique pour elle-même. Si je ne croyais pas qu'elle a reçu les paroles de la vie éternelle, je n'aurais aucune admiration pour ses structures, ni pour ses méthodes, et je détesterais bien des chapitres de son histoire." (F. MAURIAC, Oeuvres autobiographiques, Gallimard, Pléiade, p. 568).
- et le second, sur la raison profonde et souterraine de sa foi : "Moi aussi je crois à la lumière. Je nie le mystère auquel adhère le monde moderne, je nie l'absurde. Je me moque des miracles de la technique s'ils se déploient dans un cachot matérialiste, fût-il aux dimensions du cosmos. Il m'importe peu d'atteindre les planètes, si ce que la fusée téléguidée promène, est ce pauvre corps voué à la pourriture, ce pauvre coeur qui aura battu en vain pour des créatures, elles-mêmes poussière et cendre. 'C'est cette horreur qui crée votre foi...' Eh bien oui, c'est vrai : ce n'est pas la peur au sens où l'entendait le vieux Lucrèce qui enfante les dieux, mais l'horreur du néant, ou plutôt de son absurdité : l'être pensant ne consent pas à ne pas avoir été pensé, le coeur aimant ne consent pas à ne pas avoir été aimé." (Ibid., pp. 579-580)
Qui dit mieux?

dimanche 3 octobre 2010

De toute façon, il faut s'entendre...

Je ne sais pas vous, amis lecteurs, mais moi je suis un peu lassé des rebondissements dans la saga belge "Formation d'un gouvernement". Ce soir, ultimatum de la NVA : régionalisation de l'IPP (Impôt des Personnes Physiques) ou bye, bye... Ces rodomontades, ces dramatisations de week-end, ces effets de manche ont quelque chose de lassant et d'irresponsable. Oui, d'irresponsable, puisqu'on se dit que, de toute façon, Francophones, Flamands et Germanophones devront s'entendre. L'hypothèse même d'une scission du pays, quelquefois agitée et qui, de façon amusante, inquiète plus nos amis Français que nous-mêmes, n'arrangerait rien : de toute façon, pour se séparer, comme dans les ménages, il faut encore s'entendre (qui aura la garde du petit? - je veux dire, de Bruxelles?)
Bref, il serait grand temps que les responsables politiques élus arrêtent de nous prendre pour le public de leur mauvaise pièce. Eux, ils sont payés - cher - pour jouer, et ils jouent mal.
Remboursez!