dimanche 22 décembre 2019

Un dimanche à 105 ans...

Capté sur YouTube cette video incroyable :une (arrière)-grand-mère canadienne nous fait partager son dimanche, un dimanche vécu à 105 ans, dans la simplicité, la foi, le sourire, le bonheur de vivre.
Requinquerait le moral de mille dames déprimées parce qu'un peu âgées, tiens!
C'est comme ça qu'elles me plaisent, les vieilles!

mardi 10 décembre 2019

Progressiste? Conservateur?

Je suis de plus en plus agacé par les catégorisations (émanant souvent du monde politique) qui classent les personnes en "progressistes" ou "conservateurs". Parmi les premiers, cataloguez ceux et celles qui veulent, en vrac, une facilitation plus grande de l'avortement et de l'euthanasie, une accentuation de la laïcité "dure" de l'Etat, la féminisation des noms de fonction et, naturellement, l'écriture inclusive, la fin à moyen terme de l'école libre subventionnée, la privatisation complète du religieux et des religions, etc., etc. Tout cela, ce serait donc "le progrès". A la question de savoir pourquoi ce serait "le progrès", les réponses se font évasives… Il me semble être partiellement "progressiste", pour des raisons précises, mais avec des limites : l'avortement et l'euthanasie doivent, sans aucun doute, être encadrés par des lois - mais avec beaucoup de contraintes, car dans les deux cas il s'agit tout de même du respect de la vie humaine. Je suis partisan de la laïcité de l'Etat, évidemment, mais non pas si cette laïcité veut s'imposer comme la seule religion publique, car je crois au rôle social, et non seulement privé, des religions, dans leur diversité et dans le respect de l'Etat de droit. Je suis partisan d'une complète égalité de traitement, de salaire, de considération entre les femmes et les hommes, mais jamais au prix de massacrer la langue française avec des formules prétendument inclusives qui n'incluent rien du tout et sont du reste imprononçables.
Je suis aussi "conservateur", oui, sans aucun doute, et j'aime assez ça : car il me semble que certaines choses doivent être conservées. Je tiens par dessus tout aux formes extérieures de la politesse et du savoir-vivre qui, je crois, disent un degré de civilisation. Il me semble que certaines fonctions - les magistrats publics, gouverneurs, bourgmestres, échevins, doivent être honorés de leur titres, car cela correspond au respect que nous devons à leur charge et à leur responsabilité; et si l'on prend l'habitude de traiter ainsi les personnes publiques, on s'habituera à traiter avec la même considération les personnes privées, quelle que soit leur prétendue "position" sociale. Il faut pareillement respecter les enseignants et les médecins, les infirmiers et tous ceux qui, dans la société, nous offrent de nous faire grandir en intelligence et en santé, et de nous soigner quand les choses vont moins bien. Je crois aux vertus d'une école libre, car si l'Etat doit veiller à une certaine égalité de traitement entre tous les élèves et les étudiants, ce n'est pas à lui - sauf à devenir totalitaire - à s'arroger l'exclusivité de l'organisation des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire : laissons, comme le dit la Déclaration  Universelle des Droits de l'Homme de 1948, les parents choisir ce qui leur semble être le meilleur réseau d'enseignement pour leurs enfants. C'est leur droit, et l'Etat ne doit pas le leur ôter…
Bref, je ne me reconnaîtrai jamais dans ces catégories idéologiques et bêtasses qui tiennent à certains lieu de pensée : "progressiste" ou "conservateur", ça ne veut rien dire. Ou pas grand chose...

dimanche 1 décembre 2019

Les chrétiens, des "collapsologues"?

La mode est à la "collapsologie", entendez : il faut redouter, et attendre néanmoins, le "collapsus", c'est-à-dire l'écroulement de ce monde, puisqu'on n'est pas parvenu à faire reculer les causes des changements climatiques et de leurs suites redoutables, faute de bonne volonté. Il est trop tard : tout va périr, et en premier, l'humanité qui l'aura bien cherché en se voilant la face.
Ces prévisions alarmistes, les chrétiens les partagent-ils? Eh bien, quitte à surprendre, je dirais qu'en partie oui. Nous aussi, chrétiens, nous attendons la fin des temps, ou plus précisément la fin du temps et de l'espace, la fin de tous les Univers connus et inconnus. Car "elle passe, la figure de ce monde". De même que doit périr chaque individu, marqué sur cette terre par un espace et un temps finis, de même l'Univers entier doit disparaître.
De cette finitude, nous percevons déjà les signes avant-coureurs et, en effet, les bouleversements climatiques et leurs suites (disparition de certaines espèces animales et végétales, accentuation des migrations, etc.) sont à ranger parmi ces signes, qu'ils soient du reste provisoires ou non. L'événement biblique, sans doute largement mythologique mais peut-être basé sur un fait réel, du déluge - ainsi nous le rappelait ce matin l'évangile de Matthieu - était aussi l'un de ces signes, qui permit toutefois grâce à Noé, préfiguration du Sauveur lui-même, le renouveau du monde.
Une différence - de taille - avec les "collapsologues" est sans doute que, si les chrétiens attendent ainsi la fin des temps, ils ne la redoutent pas. Pour eux, elle correspond à l'avènement (l'avent) définitif du Christ et de son Règne de paix, de justice et de fraternité enfin victorieux de tout mal. Isaïe déjà, comme tout  le peuple juif, attendait avec confiance ce monde à venir où les épées seraient transformées en socs de charrue et les lances en faucilles, ce monde où "on n'apprendrait plus la guerre". Oui, heureusement qu'elle passe, "la figure de ce monde", car elle n'est pas si jolie que cela, figure défigurée, si l'on ose dire, par les violences, les égoïsmes, les replis sur soi, les génocides, les mépris de toutes sortes. Il ne faut pas souhaiter maintenir trop longtemps ce monde en l'état, car, en l'état, il est diablement - c'est le cas de le dire - marqué par le mal. Or, ce qui doit advenir, c'est un monde enfin débarrassé du mal.
Est-ce à dire qu'il faut se réjouir des bouleversements présents et à venir, qu'il ne faut rien faire pour les contrer, qu'il faut même les accélérer?
Non, telle n'est pas l'attitude prônée par Jésus. Face à l'écroulement inévitable, il implore : "Veillez!' Qu'est-ce à dire, sinon "discernez", faites la part de ce qui peut et doit périr et de ce qui doit demeurer. Soignez votre monde tant que vous le pouvez - c'est votre responsabilité - pour le remettre plus beau aux générations à venir, ôtez de son sein tant que vous le pouvez les scories du mal, apprenez à y vivre dès maintenant dans le respect de toute chose et de toute personne humaine, faites déjà croître ce Royaume nouveau remis entre vos mains. Hâtez ainsi sans crainte le retour de Celui qui vient, qui vient nécessairement, pour accomplir l'œuvre commencée en son premier avènement.
Nous voici, vous l'aurez compris, au cœur de la spiritualité du temps de l'Avent, temps liturgique magnifique qui n'est pas seulement une gentille préparation à Noël, mais une prise de conscience renouvelée et sereine de nos responsabilités les uns envers les autres, et envers notre monde.