mardi 10 décembre 2019

Progressiste? Conservateur?

Je suis de plus en plus agacé par les catégorisations (émanant souvent du monde politique) qui classent les personnes en "progressistes" ou "conservateurs". Parmi les premiers, cataloguez ceux et celles qui veulent, en vrac, une facilitation plus grande de l'avortement et de l'euthanasie, une accentuation de la laïcité "dure" de l'Etat, la féminisation des noms de fonction et, naturellement, l'écriture inclusive, la fin à moyen terme de l'école libre subventionnée, la privatisation complète du religieux et des religions, etc., etc. Tout cela, ce serait donc "le progrès". A la question de savoir pourquoi ce serait "le progrès", les réponses se font évasives… Il me semble être partiellement "progressiste", pour des raisons précises, mais avec des limites : l'avortement et l'euthanasie doivent, sans aucun doute, être encadrés par des lois - mais avec beaucoup de contraintes, car dans les deux cas il s'agit tout de même du respect de la vie humaine. Je suis partisan de la laïcité de l'Etat, évidemment, mais non pas si cette laïcité veut s'imposer comme la seule religion publique, car je crois au rôle social, et non seulement privé, des religions, dans leur diversité et dans le respect de l'Etat de droit. Je suis partisan d'une complète égalité de traitement, de salaire, de considération entre les femmes et les hommes, mais jamais au prix de massacrer la langue française avec des formules prétendument inclusives qui n'incluent rien du tout et sont du reste imprononçables.
Je suis aussi "conservateur", oui, sans aucun doute, et j'aime assez ça : car il me semble que certaines choses doivent être conservées. Je tiens par dessus tout aux formes extérieures de la politesse et du savoir-vivre qui, je crois, disent un degré de civilisation. Il me semble que certaines fonctions - les magistrats publics, gouverneurs, bourgmestres, échevins, doivent être honorés de leur titres, car cela correspond au respect que nous devons à leur charge et à leur responsabilité; et si l'on prend l'habitude de traiter ainsi les personnes publiques, on s'habituera à traiter avec la même considération les personnes privées, quelle que soit leur prétendue "position" sociale. Il faut pareillement respecter les enseignants et les médecins, les infirmiers et tous ceux qui, dans la société, nous offrent de nous faire grandir en intelligence et en santé, et de nous soigner quand les choses vont moins bien. Je crois aux vertus d'une école libre, car si l'Etat doit veiller à une certaine égalité de traitement entre tous les élèves et les étudiants, ce n'est pas à lui - sauf à devenir totalitaire - à s'arroger l'exclusivité de l'organisation des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire : laissons, comme le dit la Déclaration  Universelle des Droits de l'Homme de 1948, les parents choisir ce qui leur semble être le meilleur réseau d'enseignement pour leurs enfants. C'est leur droit, et l'Etat ne doit pas le leur ôter…
Bref, je ne me reconnaîtrai jamais dans ces catégories idéologiques et bêtasses qui tiennent à certains lieu de pensée : "progressiste" ou "conservateur", ça ne veut rien dire. Ou pas grand chose...

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