Il est souvent de bon ton de critiquer "les institutions" : politiques, judiciaires, religieuses, etc. Chez les chrétiens, chez les - ou "des"- catholiques, en particulier, on entend : "Ah, les institutions ne sont pas humaines, elles n'accueillent pas, elles ne comprennent pas, elles sont froides, impersonnelles, etc." Vous voyez la chanson, qui n'est pas une chanson fausse, certes. Les institutions quelquefois sont glaçantes, et insupportables, surtout à de certains moments de la vie, tristes ou joyeux, quand on voudrait, simplement et au contraire, de la "chaleur", par exemple lors des décès des proches, ou dans le ravissement des naissances, des mariages et du reste!
Mais...
Réfléchissons, et pas d'abord en théologien ou en chrétien : les institutions ne sont-elles pas indispensables? Le mot s'apparente, remarquez-le, à "instituteur", ou, plus simplement, à "tuteur" : "ce (ou celui, celle) qui aide à grandir". A différer (je ne veux pas dire "changer", mais "éloigner les effets dans le temps") son émotion. A prendre des choses, des événements et des personnes une mesure plus globale.
Prenons un exemple, qui me concerne de près : si, dans nos douze paroisses, ici à Enghien et Silly, nous ne gérions pas de façon "institutionnelle" les demandes de toutes sortes qui nous arrivent (de rendez-vous, d'agenda, de baptêmes, de mariages, de funérailles, etc.), si nous n'avions pas pour cela un minimum de procédures, nous ne pourrions, et c'est bien simple, honorer aucune de ces demandes. C'est "l'institution" qui nous permet de rencontrer les personnes, de les faire grandir dans leur désir (par exemple, pour le baptême des petits enfants, de souhaiter une formation minimale au sens du sacrement par lequel leur enfant va devenir chrétien - ce qui n'est pas rien!)
C'est le sens du secrétariat du doyenné, que je ne remercierai jamais assez pour son dévouement, son accueil, sa présence : en "première ligne", souvent, ces personnes sont à la fois le premier visage de l'institution, et aussi - c'est très important - de l'écoute.
Mais vous me direz que, surtout dans l'Eglise, c'est l"Institution" avec un grand "I" qui rebute et fait peur. Mais... elle n'existe pas plus que dans nos paroisses! Partout, à Rome ou ailleurs, ce sont des hommes et des femmes avec lesquels toujours on peut dialoguer en se sentant accueilli et écouté. Et si on n'en a pas d'emblée l'impression, il faut revenir à la charge!
Allez!
Débarrassons-nous des idées toutes faites.
Prenons les choses et les personnes pour ce qu'elles sont.
Et les institutions pour ce qu'elles valent, et ce qu'elles permettent.
Et en avant!
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