A la demande de mon collègue et ami Jean Leclercq, j'interviendrai ce lundi (si tout va bien : même si je suis décidé à ne plus voyager qu'en train à partir de ... cette nuit, pensons à la neige qui m'angoisse toujours!), j'interviendrai, donc, à l'Institut Supérieur de Philosophie, à Louvain, sur les liens entre foi, littérature et sexualité chez Julien Green. J'ai une admiration immense pour ce grand écrivain, né (de parents américains) et mort très âgé à Paris (1900-1998), et que j'ai eu la chance de rencontrer en 1989. Cet homme converti au catholicisme à la mort de sa mère (il avait 16 ans), a trouvé dans sa foi "nouvelle" et dans la littérature une manière de gérer son homosexualité qui était pour lui un épouvantable tourment. Pratiquement tous ses romans parlent de cela, d'une façon directe ou à peine détournée, et son "Journal" (publié de son vivant en Pléiade, ce qui est un fait unique) reste une mine de description de soi, de ses "états d'âme", qui le rend comparable aux textes de certains grands mystiques (Thérèse d'Avila) et, par ailleurs, donne des renseignements précieux sur le XXème siècle littéraire.
J'ai relu, pour lundi, quelques grandes oeuvres de Green (notamment le superbe Chaque homme dans sa nuit, roman de 1960, auquel j'ai pensé à donnant un titre à mon petit essai Un homme, la nuit, portant sur Nicodème). On est dans un monde éblouissant de vérité, de sincérité, et en même temps de foi dans ce que la foi révèle de terrible et de décisif au coeur de l'homme. Quand j'ai cinq minutes, au cours de la journée, je rédige mon texte pour lundi. Mais il y a tant à dire... Il faudra condenser, condenser...
Julien (né en réalité Julian) Green était de l'Académie Française (premier étranger - il était resté américain - à y avoir été admis). Il y avait succédé au non moins grand François Mauriac.
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