jeudi 29 octobre 2020

Liberté, liberté chérie...

 J'écris ces lignes au soir d'une rude journée, une journée qui aura une fois de plus endeuillé la France et les Catholiques de France. Evidemment, nous condamnons tous la barbarie qui engendre ces drames - et comme Belge, et monarchiste, je ne vois pas de contradiction à redire ici mon attachement à la République laïque. Certes, le Royaume de Belgique est une monarchie, mais il est au fond une "monarchie républicaine" en laquelle le Peuple est le vrai souverain ("Tous les pouvoirs émanent de la Nation", stipule, je crois, notre Constitution, "tous les pouvoirs", c'est-à-dire aussi les pouvoirs du Roi.) Dans ce cadre, les citoyens sont libres, absolument libres, de confesser ou non une foi religieuse, dans des modes et des rites compatibles avec les choix des autres citoyens. Ce principe est incontestable, inviolable.

 Reste la question des modalités de cette liberté. Peut-elle s'exercer en choquant délibérément des convictions religieuses importantes, en les blessant volontairement? C'est la question du blasphème, souvent médiocre et médiocrement inspiré d'un humour simplement potache, mais dont les répercussions ne sont sans doute pas assez prises en compte : ne pas blesser autrui est sans conteste le premier soin qu'on lui doit - comme le disaient les anciens médecins, primum non nocere, "d'abord, ne pas nuire"... En encourageant la liberté de pensée, d'expression, de presse, etc., ne devrait-on pas mieux l'assortir d'une recommandation de ce type, "d'abord, ne pas blesser"?

 Cela vaut également, puisque tout nous arrive en même temps, pour le "reconfinement" probable qui va,  lui aussi, brimer pour un temps nos libertés d'association, de libre circulation, de culte, etc. La liberté, aussi vaste soit-elle en son principe, ne doit-elle pas toujours être accompagnée d'une recommandation : celle, ici encore, de "ne pas nuire", de ne pas faire du tort à l'autre?

Liberté, liberté chérie, je veux, comme disait le poète Eluard, "partout écrire ton nom", mais sans faire de toi une idéologie de plus -  c'est-à-dire, au contraire, avec prudence et respect.

1 commentaire:

  1. Bien d accord avec toi ne pas blesser autrui est primordial ce n'est qu ainsi qu on rendra le monde meilleur battons nous d abord pour que toutes les libertés soient respectées par tous les états,à commencer par chez nous caricaturons avec humour et respect

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