On ne connaît pas l'Eglise. On la prend au mieux pour une chose désuète, au pire pour une Institution vieillotte qui ne mérite pas de survivre. On ne sait pas qu'elle est un Corps, le Corps du Christ. Qu'elle est une Présence, la Présence du Christ. Qu'elle est un Sacrement, le Signe efficace du Christ aujourd'hui.
Dans une série de réunions tenues cette semaine, et de tous ordres, j'ai vu de près cette ignorance. D'aucuns - ici, dans le doyenné, et certains exerçant des responsabilités financières importantes -, estiment que l'Eglise n'est pas leur affaire, que ses projets pastoraux ne les regardent pas, "du moment qu'eux ils gèrent bien ce qu'on leur confie", qu'ils n'ont pas à se soucier de "ceux qui mettent encore leurs mains dans des bénitiers" (sic), etc., etc. Méfiance sans doute compréhensible par certains côtés (l'Institution Eglise est loin d'être impeccable, évidemment), mais qui manifeste aussi une méconnaissance de son mystère et du service qu'eux-mêmes, ces responsables, rendent ou doivent rendre.
A l'autre extrémité, des crispations : des prêtres, ainsi frustrés de voir autour d'eux s'organiser - ou plutôt se désorganiser - la communion ecclésiale, se replient sur leur "pouvoir" sacramentel ou autre et, dans les petits domaines qu'on leur laisse encore, deviennent d'impériaux tyrans. C'est ridicule.
Le ciel est décidément orageux.
Et, pour dissiper les éclairs, une seule issue : parler, parler encore, trouver des lieux de concertation, de formation, de dialogue, de rencontre. Ne pas couper les ponts, ne rien casser. prendre du temps.
C'est évidemment usant, parfois, et pour tout le monde.
Mais c'est la seule voie évangélique...
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