Dans la conversion que le Carême ouvre en nous, dans cet ouvrage de vérité qu'il nous propose, il est un élément fondateur de l'oraison - je dis ceci à l'adresse de ceux et celles qui ont du mal avec la prière silencieuse : reconnaître ses torts. Reconnaître qu'on a pu avoir tort. Et le reconnaître comme un soulagement, puisque c'est un peu plus de vérité qui se fait en nous.
Je le dis à destination de tous, mais peut-être en particulier des familles : on vit tellement sur des préjugés tenaces, et plus encore lorsqu'on est proche les uns des autres, que c'est cela qui conduit à l'éclatement du foyer qu'on a voulu fonder dans l'amour. On pense que l'autre pense que, et qu'il a tort de le penser, bien entendu, et finalement, faute de temps pour se parler, pour s'expliquer, on vit sur des fantasmes qui deviennent des ressentiments. On ne voit pas le mal que soi-même ont peut ou on a pu occasionner, on est perché sur ses certitudes (je pense à cet homme qui, en France, fait la grève de la faim sur une grue - posture symbolique, c'est l'inconscient qui parle! - pour réclamer de voir son enfant : je ne connais pas le dossier, mais s'il n'a ni la garde ni le droit de visite, il y a peut-être quand même bien quelques "torts" de sa part, non?)
Que le carême soit un temps de vérité pour démasquer nos erreurs intimes, nos faux jugements, nos précipitations, nos manques de lucidité. Et quel soulagement de reconnaître, un jour, que le tort est de notre côté!
Marie Noël - citation de fin de dimanche, provision de bonne volonté pour la semaine :
"Quel repos, ah! quelle détente, dans un conflit, de s'apercevoir soudain qu'on a tort! Tout s'apaise d'un coup - c'est moi qui ai tort - tout s'arrange! Tandis que s'il fallait attendre la paix d'un autre..."
(Marie NOËL, Notes Intimes, p.208)
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