vendredi 22 février 2013

Les anges herméneutes...

Comme les soirées sont contradictoires!
Je dois absolument achever pour la semaine prochaine la contribution à un livre d'hommage pour Adolphe Gesché (1928-2003), théologien belge majeur, que je n'ai jamais eu comme professeur, mais qui fut un confident. Il me faut écrire sur les rapports qu'il entrevoyait entre la théologie et la littérature, et il est vrai que j'avais autrefois réussi à le faire publier  avec mon ami Hector Bianciotti, l'écrivain et académicien décédé en juin dernier : cet article a paru et reparu, notamment dans A. GESCHé, Les mots et les livres, Cerf, 2004, pp. 139-146. Il y a beaucoup de choses à dire là-dessus, et Gesché a beaucoup apporté sur la question, alors je lis et relis, et j'espère bien profiter de dimanche après-midi pour avancer. C'est important. Comment faire quelquefois comprendre que "ces choses-là", qui semblent si abstraites, si lointaines, sont essentielles, alors que d'autres urgences nous assaillent, littéralement?

D'autres urgences : appris ce soir qu'un monsieur largement aidé par la paroisse depuis des années (notamment du point de vue logement), un monsieur que j'estime beaucoup parce qu'il a toujours essayé de "s'en sortir", un monsieur avec une petite fille qui grandit, enfin je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais la vérité est cruelle, que ce monsieur donc est encore rattrapé par ses dettes, malgré tous les processus de médiation. Et les dettes sont lourdes, comme sont lourdes les conséquences. Pour le moment, il n'y a pas de solution (l'argent ne tombe pas du ciel, comme ça, et du reste ce ne serait pas bon signe). Il faut prier, je crois vraiment que le prière ouvre des horizons, des perspectives.

Troisième assemblée synodale demain. Pourvu que tout ce chantier avance! Comme cela est nécessaire, comme cela est à la fois enthousiasmant et lourd, une assemblée qui essaie de se mettre d'accord! Si l'on n'écoutait que les médias, il "suffirait de" pour réformer l'Eglise! Tiens! Mais tenir compte de l'avis de tous, de la majorité (ce qui est un exercice démocratique : demain, en assemblée, nous allons voter des motions, avec des boitiers, comme au Parlement), c'est autrement difficile que d'écouter ceux qui crient le plus fort (à ce propos,  ma gueulante contre ce prêtre brabançon qui estime que, "inquiété" dans les affaires belges de pédophilie, le Cardinal Danneels devrait être interdit de conclave. Pour rappel : tout le monde peut "inquiéter" tout le monde de n'importe quoi, dans notre pays, mais tant qu'un citoyen n'est pas formellement condamné, il est innocent, sinon, par pitié, où irions-nous! Et je ne sache pas que Mgr Danneels ait jamais été condamné, même si l'on a, de façon fort légitime - vu ses anciennes responsabilités - fait des enquêtes à son propos.  Je commence à en avoir doucement marre des insinuations médiatiques qui, volontairement ou non, oublient cela. C'est indigne d'un Etat de droit.)

Enfin, et heureusement, avant d'aller au dodo, pour reprendre toutes ces émotions contradictoires : il y avait une heure sainte, ce soir, à la chapelle ND de Messines, et elle était belle, apaisante, nous nous sommes laissé aimer, dans le silence, par Celui qui ne cesse de donner sa Vie pour nous. Qui nous ressuscite. Là est le cœur de tout. Là on est à la fois pauvre (incapable de prier, de demeurer cinq minutes dans le silence du cœur) et riche d'une Présence qui s'offre sans retenue, sans contrainte. Comme j'ai aimé l'adoration, ce soir!

PS.
Pour le titre de ce post, eh bien cherchez! Et dites-moi, ça m'apprendra des choses. Je ne sais pas très bien pourquoi j'ai écrit "ça comme ça", mais je crois que c'est justifié. On verra!

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