J'entends dire un peu partout, en Belgique : "La crise économique présente, les soubresauts actuels du marché international, auront au moins ceci de bon : ils vont contraindre nos politiciens à former très vite un gouvernement."
Et je corrige, m'interrogeant : "Ceci de bon?"
Cela signifierait que les marchés dictent leur loi à la politique... Est-ce une victoire? Certes, je souhaite comme tout le monde en Belgique qu'un gouvernement soit rapidement mis en place, et que s'apaisent les querelles communautaires. Mais, si c'est sous la pression d'un diktat énonomique, cela ne me semble pas une chance!
Quel est-il, ce diktat? Celui, dit-on, des "marchés", c'est-à-dire des banques et des grandes entreprises aux mains d'actionnaires soucieux uniquement de gagner de l'argent. Ce diktat est celui du profit, du profit à tout prix, du profit sans morale, sans régulation (ou le moins possible : voyez comme il est difficile à des responsables politiques de très haut niveau, en Europe ou aux Etats-Unis, de "rassurer les marchés", comme on dit sur RTL-TVi).
Ce diktat est une dictature aujourd'hui mondiale, aseptisée, communément admise comme une religion de substitution devant laquelle on s'incline, que l'on vénère, que l'on adore, dont on ne songe même pas à contester l'autorité souveraine.
Cette dictature a ses prisons et ses parias : une très grande partie de l'humanité, à vrai dire, la plupart des habitants de l'Afrique sub-saharienne, de l'Asie, de l'Amérique du Sud, et maintenant (cela change, et donc fait aussi la une des gazettes et des JT : de l'Afrique du Nord, Egypte, Lybie, Tunisie, Maroc, etc.; et aussi - ô surprise! - de l'Europe : Angleterre, récemment .
A quand, chez nous? Mon avis : c'est pour bientôt.)
C'est que les gens - les jeunes, en particulier - commencent partout à se rendre compte qu'on les a floués, qu'on veut encore les flouer.
Ils ne demandent pas la lune, ces jeunes. Ils demandent - chez nous ou ailleurs - : un travail, un salaire suffisant pour faire vivre une famille, un accès convenable aux biens et aux services, une répartition un peu plus juste des richesses mondiales.
Ils n'ont pas tort.
Je n'ai jusqu'à présent, dans le concert des grands qui essaient de dire quelque chose de pertinent à propos de cette "crise" mondiale qui risque de "péter" (si vous me permettez l'expression) à tout moment : c'est une vraie bombe à retardement plus si retardée que cela, je n'ai, dis-je, dans ce concert de voix de toutes sortes, entendu qu'une seule personne, une seule, rassembler les considérations ci-dessus évoquées. Cette voix était celle du pape, dans l'avion qui le conduisait aux JMJ de Madrid.
Je ne suis pas "papolâtre". Pas du tout. J'ai pu, en d'autres temps, être critique, même.
Mais je note. C'est tout.
A bon entendeur...
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