Une femme est en train de mourir, une femme de la paroisse que j'ai finalement peu rencontrée - je suis ici depuis trop peu de temps - et que pourtant je connais bien. Je vois son mari tous les jours ou à peu près, parce qu'il travaille beaucoup au service de nos communautés, au service de l'église; je sais son épouse malade depuis quelques longs mois; je l'ai visitée à l'hôpital et l'ai ointe de l'onction sainte; je l'ai vue quelques fois dans l'unité de soins où elle termine ces jours-ci, ces heures-ci, sa belle vie terrestre.
Toujours, j'ai été bouleversé, ému aux larmes, par la qualité de coeur de cette femme. Par sa simplicité devant la vie et devant la mort. Il n'y a là aucune grandiloquence, mais le témoignage de celle qui a tout compris du mystère de l'amour. La dernière fois que nous avons parlé, ensemble, j'ai prononcé sur elle la bénédiction et lui ai dit : "Ce que vous vivez là, c'est vraiment très important pour nous tous." Et elle : "Mais cela, je le sais, Monsieur le Doyen!" C'était dit presque dans l'humour, c'était en tous les cas de la joie - pas la joie rigolarde, la vraie joie, la joie spirituelle, la joie de se savoir infiniment aimé, même et surtout si tout semble vous lâcher, si la vie s'en va qu'on avait construite pas à pas avec un mari aimé et des enfants ô combien entourés.
Une vie laborieuse, droite, profondément enracinée dans la foi.
Nous sommes la veille du 15 août. Je ne connais pas la résistance humaine, personne ne la connaît. Mais je ne serais pas autrement surpris que la Sainte Vierge vienne la chercher demain.
Je prie. Pour elle. Pour les siens.
C'est qu'une mort d'une telle qualité est un événement majeur pour toute notre communauté.
Je demande que tout "se passe bien", certes.
Mais avant tout, je rends grâce pour le don de l'amour, qui est éternel.
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