le 2 janvier dernier, si vous vous souvenez, je me permettais sur ce blog un petit résumé succinct de l'histoire centenaire de la "Grande Guerre" - sans aucune prétention scientifique, of course! Je rappelais les alliances et les nationalismes qui avaient conduit, en 1914, à la déflagration épouvantable de l'un des conflits les plus sanglants de l'humanité.
Bon.
Regardons l'actualité. Si l'histoire ne se répète pas, du moins peut-on constater qu'elle bégaie.
Même alliances, en partie religieuses. Mêmes empires (ou à peine changés). Mêmes
intérêts. Même désinformation. Mêmes idéologies, la touche du "nazisme" en plus dans les accusations russes contre les Ukrainiens (pour le simple motif que les nazis ont évidemment soutenu les nationalistes ukrainiens pendant la guerre de 39-45, parce que la Russie était leur ennemie héréditaire et que les nazis, par principe, soutenaient toujours tous les nationalismes. D'où : l'accusation russe actuelle faite à l'opposition ukrainienne d'être "un ramassis de fascistes et de nazis". Il faut dire qu'hélas il y en avait, mais minoritaires, parmi les insurgés. Et qu'évidemment la propagande russe les "utilise".)
La Russie a cautionné aujourd'hui l'envoi de troupes en Crimée : Sébastopol est pour elle un port ouvert sur "la mer chaude", et pratiquement le seul - comme en 1914. C'est une invasion d'un territoire qui est normalement indépendant et ukrainien.
Les USA menacent, l'ONU va être bloquée (la Russie est membre permanent du Conseil de Sécurité et votera un veto à toute résolution contraire à ses intérêts).
Encore une fois, les paons font la roue au mépris non tant des grands principes que des petites gens qui demandent simplement à vivre en paix et à ne pas connaître les horreurs d'une guerre qui serait, évidemment, mondiale une nouvelle fois et, on le devine, terriblement meurtrière.
L'Union Européenne a un rôle à jouer : elle est bien fragile pour le faire, préoccupée surtout de ses quotas agricoles et du rendement de ses banques.
Par pitié, que des voix s'élèvent, dans notre pauvre humanité, pour réclamer la paix du monde. Les jeunes générations de chez nous ne se doutent pas que la guerre est à leurs portes, elle vit exactement dans l'insouciance du Paris des "années folles".
Je n'entends pour l'heure que la voix de Rome, la voix du pape, qui dans son exhortation "Evangelii gaudium", maintes fois citée sur ce blog, a en quelque sorte anticipé les menaces et risques réels d'un primat stupide et égoïste donné à l'argent. Ce ne sont pas que des phrases et de bons sentiments : c'est la question de savoir comment nous voulons vivre, humanité du XXIème siècle, secouée par des volontés de mainmises et de monopoles, incapables de réguler par une meilleure justice distributive les flux et les migrations nécessaires des populations, et bêtement préoccupés de soucis nationaux. J'aimerais voir - et je vous en fais juges - qui, parmi ceux et celles qui se présenteront bientôt à nos suffrages, notamment pour les élections européennes, aborderont ces enjeux d'une meilleure justice distributive, seule capable de réguler les tensions internationales. Ceux-là seuls auront à mes yeux quelque crédit. Les autres, pfuit... On souffle dessus, ce n'est que du vent!
A bon électeur, salut!
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