Lorsque saint Augustin commente l'épisode de la "femme adultère" qu'on lit aujourd'hui dans la liturgie catholique, il a cette formule pour résumer l'instant où, les accusateurs partis l'un après l'autre "en commençant par les plus âgés" (dit non sans ironie l'évangéliste), Jésus et la femme restent là, face à face : Relicti sunt duo, miseria et misericordia. "Ils sont restés à deux, la misère et la miséricorde". C'est l'un des plus beaux résumés que je sache de la foi chrétienne tout entière, dans ce regard, dans ce vis-à-vis seuls capables de nous remuer jusqu'au fond du coeur, de nous bouleverser, de nous convertir. Toujours la miséricorde est penchée sur notre misère, pour la délivrer d'une culpabilité légaliste qui la conduirait à la mort (la femme, sans elle, eût été lapidée) ou d'une légèreté qui l'enfermerait dans le recommencement sans fin de la faute("Va, et ne pèche plus désormais").
Le Christ nous libère, progressivement il nous désentrave et nous rend à une dignité joyeuse, magnifique.
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