"Une inscription était placée au-dessus de sa tête : Celui-ci est le Roi des Juifs."
L'évangile de la fête du Christ-Roi nous rappelle ce fait, anodin apparemment et dont pourtant la plupart de nos crucifix portent la mémoire dans des initiales étranges : INRI, Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum, "Jésus de Nazareth Roi des Juifs". La titulature est vraiment messianique, elle annonce que ce condamné exécuté est "Le Roi des Juifs", elle l'annonce probablement par dérision, mais pourtant elle dit la vérité : celui-là est le Roi tant espéré, tant attendu, le Messie de Dieu, le Sauveur...
Et c'est un païen qui l'a fait placer, Pilate, qui ne connaît rien à rien des prophéties juives, mais qui pourtant, sans le savoir, a été prophète : il a dit - et maintenu, car certains voulaient faire modifier l'écriteau - la vérité de Jésus.
C'est la première annonce du kérygme chrétien, bien avant celle de saint Paul dans la Première Lettre aux Corinthiens, bien avant la rédaction des Evangiles. C'est le plus ancien texte qui proclame la foi chrétienne, et il est signé d'un païen... Etonnons-nous!
Quelquefois, dans la Bible, ce sont les plus éloignés qui sont les meilleurs témoins, les meilleurs prophètes. Ainsi de Pilate : il est, tout païen qu'il soit, le seul dont le Credo chrétien (le Symbole de Nicée-Constantinople, que nous récitons chaque dimanche) porte le nom, avec Jésus et Marie ("Crucifié pour nous sous Ponce Pilate", dit le texte).
Probablement cela signifie-t-il quelque chose : ce ne sont pas toujours les gens du sérail qui sont le mieux inspirés. Les "extérieurs" ont de temps en temps de ces coups de génie - ou plutôt de ces coups d'Esprit Saint - qui leur font dire et reconnaître la vérité. Les "intérieurs" savent-ils les entendre?
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