mercredi 27 novembre 2013

Possibilité d'une euthanasie étendue aux mineurs

Une commission du Sénat vient donc d'adopter, aujourd'hui, un projet de loi visant à étendre aux mineurs d'âge la possibilité de demander et d'obtenir l'euthanasie, si certaines circonstances très précises sont réunies. Comme l'âge, dans cette hypothèse, n'est plus un critère discriminant, c'est "la faculté de discernement" qui sera évaluée par un psychologue : pourquoi pas, en effet, puisque pour des sujets également graves (la possibilité de "discerner" le Christ sous les espèces eucharistiques, ce qui n'est pas rien), l'Eglise catholique elle-même a décrété que l'âge de raison était sept ans, depuis un peu plus d'un siècle...
Mais tout de même, des questions subsistent, multiples, non débattues jusqu'au fond, sur le rôle des parents, sur la difficulté accrue en cas de divergences d'avis chez les parents (si ceux-ci sont séparés, par exemple), sur la réalité d'une souffrance qu'on ne saurait autrement soulager, sur la demande - qui doit venir de l'intéressé lui-même -  et,  évidemment,  sur ce fameux "discernement" dont certains seraient capables (et d'autres, non?)
Que l'on pose la question n'est pas un problème, au contraire : ça, c'est la démocratie, c'est la culture du débat pluriel, et je me réjouis d'appartenir à une société où toutes les questions peuvent et doivent être débattues.
Qu'on y réponde du point de vue législatif d'une façon probablement trop brusque, sans avoir d'abord bien évalué les demandes et les réalités de l'euthanasie pour des adultes (possible chez nous depuis onze ans), sans avoir été, semble-t-il, jusqu'au bout des enjeux dans les discussions au Sénat, cela me conduit hélas à penser que notre système politique peine à sortir d'une logique "pro" et "anti" cléricale à l'ancienne, où il y aurait des "progressistes" d'un côté et des "conservateurs" de l'autre. Cette logique-là est périmée, et fausse depuis le début - mais peut-être pas encore dans la tête de certains.
Bon.
Ce n'est qu'un projet de loi : restent l'assemblée plénière, le Parlement, le Gouvernement et le Roi.
Autant d'étapes législatives.
Et si on se reprenait, je veux dire, si on reprenait sagement les discussions en allant au fond des choses? Et, autant que faire se peut, sans parti-pris idéologique?

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