dimanche 17 novembre 2013

"Tout sera détruit"

Comment concilier les paroles contradictoires entendues dans l'Evangile de ce matin?
D'un côté : "Tout sera détruit", dit Jésus en parlant du Temple de Jérusalem, mais aussi, et cela va de soi, de toute chose éphémère en cet Univers qui a commencé et qui finira : tout sera détruit, le Temple, certes, mais aussi nos autres constructions, religieuses ou non, intellectuelles ou non, familiales ou non, idéologiques ou non, littéraires ou non, culturelles ou non, artistiques ou non, etc., etc. : tout, tout, tout, et nous-mêmes avec. Diantre! Comment ne pas alors devenir nihilistes, comment ne pas croire ou penser que rien n'a de valeur de ce que nous faisons, puisque toute œuvre humaine est a priori vouée à la destruction? Et Jésus cite les causes réitérées de cette destruction : guerres, cataclysmes, persécutions...
D'un autre côté : "Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu." Autrement dit : tout ce que vous êtes est précieux, comme est précieux tout ce que vous faites dans le prolongement de ce que vous êtes vraiment.

Paradoxe?
Non, loi de la vie : notre monde est éphémère, et il faut nous le rappeler toujours, comme nous-mêmes nous le sommes. Mais l'amour que nous aurons mis à faire ce que nous avons cru devoir faire : beaux-arts, famille, soin d'autrui, communauté, l'amour que nous aurons mis à édifier le Temple éphémère, quel que ce soit ce Temple, cet amour-là, oui, il est éternel.

C'est en lui, en cet amour, qu'est la Vie - celle qui nous constitue vraiment. C'est en lui, pour poursuivre la méditation déjà esquissée sur ce blog en cette fin d'année liturgique, que se rejoignent le Temps et l'Eternité, en chacun de nous, qui est unique, comme dans l'Univers intégralement.

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