L'annonce faite hier par Mittal d'arrêter une grande partie de la production sidérurgique dans le bassin liégeois, évidemment, me consterne : voilà, une nouvelle fois, des milliers de personnes menacées dans leur emploi, leurs ressources, finalement leur dignité.
Le cynisme du dirigeant d'origine indienne est, à coup sûr, consternant : seule compte la logique économique.
Une question me reste, quand même, que je soumets à la sagacité d'analystes plus compétents que moi : le scénario n'était-il pas écrit? Les gouvernements successifs de la Région Wallonne et les syndicats - je dis bien les uns et les autres - n'avaient-ils aucun moyen d'anticiper? Ne sont-ils pas flanqués de conseillers et d'économistes capables de leur faire valoir que la sidérurgie en Région Wallonne était condamnée à court terme, non rentable, face à la concurrence, en Europe, de bassins ouverts sur la mer, et à la concurrence internationale (par exemple en Chine)? Pourquoi a-t-on maintenu de la sorte une industrie dont on savait sans doute qu'elle était, chez nous, vouée à disparaître? Pourquoi n'a-t-on pas pris la voie certes plus ardue mais sur le long terme plus efficace de la reconversion? Aveuglement volontaire? Maintien à tout prix de droits acquis? Illusion collective? Manque de recul des gouvernants?
Je ne sais pas. Et les responsabilités sont sans doute complexes, enchevêtrées.
Mais elles méritent d'être mises au jour.
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