Retour de quelques jours de retraite, je découvre le battage orchestré (car il n'y a pas d'autre mot) autour de la fondation souhaitée par la Reine Fabiola. Je suis éberlué par l'hypocrisie médiatique et politique qui provoque cette agitation...
Qui de vous, ou de ceux qui critiquent cette femme, possédant d'une part une fortune personnelle issue d'héritages familiaux (en l'occurrence, pour elle, ses parents et son époux) et touchant, d'autre part, une "pension" (je veux bien que la pension en question soit confortable, mais bon, la dame était Reine), qui donc, dirait à l'Etat qui lui verse sa pension (et en a librement fixé le montant, pour rappel) : bon, c'est trop, reprenez ça? Et qui, disposant donc par héritage d'un bien confortable, ne souhaiterait pas qu'il fût transmis selon ses vœux et de façon à payer le moins possible de droits de succession?
S'il faut verser à la Reine une rente moins importante, ce n'est pas à elle de le dire, mais à ceux qui la lui versent : les hommes et femmes politiques qui pour le moment hurlent avec les loups, mais sont incapables de régler entre eux la question.
S'il faut empêcher que des fondations soient faites, qui sont en effet plus économes en droits de succession, ce n'est pas à la Reine d'en décider, mais... aux mêmes hommes et femmes politiques, qui jugent, au Gouvernement fédéral, de ces questions.
Je trouve qu'on est dans une grande hypocrisie quand, d'un côté, on donne de l'argent à quelqu'un (sans qu'il l'ait réclamé, du reste) et que, d'un autre, on lui reproche de le recevoir; et quand on reproche également, à ce même quelqu'un, d'appliquer une loi qu'on est seul en pouvoir de changer, mais qu'on garde en l'état.
Alors on dit : elle devrait comprendre qu'elle a trop d'argent, dans cette période de crise, etc... Je répète : qui de nous, du Baron Frère au plus modeste des chômeurs, a spontanément envie de dire cela à celui qui le rémunère, s'il vous plaît? C'est tout de même culotté d'aller souhaiter cela de quelqu'un, alors qu'on ne le souhaiterait évidemment pas pour soi-même! D'autant, je le répète, que cette femme n'a jamais rien demandé, n'a jamais rien dit de la rémunération en question, et, puisqu'on la lui donne, en dispose, comme n'importe quel citoyen, de la façon dont elle l'entend. (Elle consacrerait même l'argent de la dotation royale à sa fondation, que cela ne me choquerait pas : chacun fait ce qu'il lui plaît de ce qu'il gagne, dans un pays prétendument libre!)
Qui plus est, les buts de la fondation projetée ne me semblent pas immoraux : de son patrimoine personnel (et il ne s'agit donc que de cela), vouloir aider des membres de sa famille, favoriser la mémoire de ce qu'on a été et de ce qu'on a fait, promouvoir les causes (en l'occurrence, généreuses) qui ont mobilisé votre vie et aider les personnes qui partagent la même foi que vous à grandir dans cette foi... cela ne me semble vraiment pas extravagant!
Alors... Faire, si j'ose dire - et voyez-y un sourire - porter le chapeau à Fabiola,
allons...
elle le fait déjà, et avec plus, infiniment plus d'élégance que vous, mesdames et messieurs les ministres qui pour l'instant vous gaussez, et mesdames et messieurs les journalistes qui n'aviez pour l'instant rien de mieux à vous mettre sous la dent!
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