Ce midi à Rome, le pape a annoncé qu'en octobre prochain il proclamerait "docteur de l'Eglise" sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179). Après Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux, Hildegarde rejoindra ainsi le club fermé des femmes docteurs de l'Eglise en Occident. Et cela, d'abord, me réjouit : cette femme, moniale bénédictine allemande, est admirable par son caractère indépendant (souvent en querelle avec des hommes d'Eglise de son époque) et sa science dont elle fit un art dans divers domaines qu'elle a conjoints, la théologie, la musique et... ce qu'on appellerait aujourd'hui, mais oui mes chers amis écolos, la phytothérapie!
Plus profondément, je me réjouis toujours de ce qu'une femme soit proclamée "docteur de l'Eglise", c'est-à-dire de ce que le Magistère romain (des hommes, donc...) annoncent qu'eux-mêmes et l'Eglise Universelle doivent désormais lire, écouter et entendre comme un "maître" celle dont les écrits constituent un patrimoine hors lequel une bonne intelligence de la foi n'est pas possible.
Cela n'a l'air de rien.
C'est assez énorme, c'est bien plus que d'accorder aux femmes l'accès au ministère presbytéral, c'est reconnaître à certaines d'entre elles (et à notre chère Hildegarde, aujourd'hui) une excellence dans la compréhension du mystère chrétien, que bien des évêques et des prêtres n'ont pas! Je dis ceci pour ceux et celles qui estiment toujours que l'Eglise est "misogyne" : ce n'est tout de même pas si mal, pour des misogynes, de s'en remettre à l'enseignement d'une femme...
Et cela nous invite à lire, relire et méditer les textes d'Hildegarde. J'imagine du reste qu'ils vont devenir bientôt plus accessibles, y compris en langue française...
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