jeudi 10 mai 2012

L'importance de "nos" écoles

"Nos" écoles... les écoles catholiques! Vaste programme! Je les connais par coeur, figurez-vous, "nos" écoles, parce que je les ai fréquentées (sauf pour la maternelle et le primaire : là, je suis un enfant de la communale), puis parce que j'y ai enseigné (dans le secondaire) ou que j'y enseigne aujourd'hui ( à l'Université encore qualifiée de "catholique", à Louvain), enfin parce que je, depuis que je suis doyen d'Enghien, je contribue (à titre plus symbolique qu'autre chose, mais tout de même) à les "administrer".
Eh bien je vais vous dire : de ce que j'en vois et de ce que j'en vis, je les aime, ces écoles, parce qu'il me semble qu'à tous les niveaux d'étude, elles ont perdu leur arrogance passée ("Nous sommes les meilleurs, nous valons mieux que ceux d'en face", etc., etc., bref, des bêtises) et tentent de correspondre de plus en plus, de mieux en mieux, à leur mission : être signe de l'espérance chrétienne à travers la rigueur de leur enseignement. Je suis frappé par la qualité de leur accueil, par leur souci, souvent exprimé et vérifié, de s'inquiéter des petites gens, des élèves, des parents, des professeurs aussi, fragiles dans leur santé ou leurs capacités. Je suis frappé par leur droiture dans le jugement, lorsqu'il s'agit d'évaluer des élèves ou des enseignants, ou de traiter avec le personnel. Je suis frappé par la qualité bénévole de ceux et celles qui, comme administrateurs ou membres d'assemblées générales,  gèrent ces hauts lieux de savoir, de culture, d'éducation et d'intelligence. Je suis frappé par la volonté de ne pas rompre les liens originels de ces lieux avec l'Eglise qui les a engendrés - quels que soient les reproches, et légitimes souvent, que l'on puisse faire à cette Eglise d'hier et d'aujourd'hui. Il y a, dans le chef de bien des acteurs de ces établissements, une conscience plus ou moins vive, plus ou moins explicite, d'une identité et d'une spécificité chrétiennes qui ne se réduisent ni à de vagues "valeurs" morales, ni à des célébrations liturgiques ponctuelles, mais qui aspirent à donner à ceux et celles qui les fréquentent quelque chose de la foi, non pas d'un endoctrinement (Dieu merci, si j'ose dire!), mais de ce que la foi porte en elle d'élévation de l'être humain, de grandeur de l'homme. ("L'homme passe infiniment l'homme", disait Pascal).
Tous ces  élèves, directeurs, enseignants, parents, etc., ne vont pas à la messe? C'est entendu. Mais nos assemblées sont quelquefois tellement pénibles qu'on ne leur en veut pas une seconde : à nous, les "pratiquants" de pratiquer en effet en sorte que la "pratique" se donne pour ce qu'elle est, la respiration inévitable de nos vie spirituelles. Quelquefois je me dis que "nous y sommes", quelquefois... que nous en sommes loin! Et vraiment, c'est notre tâche à tous (et pas seulement au curé, hein, arrêtez de lui faire porter tout le poids de tout : il est trop bavard, ou pas assez, beau ou moche, chantant bien ou mal, intéressant ou pas à écouter, il devrait être plus ceci, et moins cela, et ne pas trop s'occuper de ceci mais plutôt de ça, et ainsi de suite... Et vous, vous vous êtes regardés?) Donc, pas tous "pratiquants", bon, mais tous de bonne volonté, et je crois, beaucoup "aimants".
Evangile de Jean, chapître 15, évangile lu dimanche prochain : "Pas de plus grand amour que de donner sa vie". J'ai le privilège de voir, dans "nos" écoles, et à tous niveaux, des gens qui donnent leur vie au quotidien. J'en ai vu ce soir, lors d'une assemblée générale de l'école paroissiale de Silly, de ces gens admirables qui ne comptent pas leurs heures et leurs fatigues pour faire pousser droit des gamins auxquels ils veulent donner le meilleur d'eux-mêmes, Evangile compris. Auxquels ils veulent donner leur vie, le meilleur de leur vie.
C'est pas beau, ça, c'est pas magnifique?
De tout coeur, de tout mon coeur de prêtre, je les embrasse!


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