mardi 27 septembre 2011

Les Belges, pas si balourds que ça...

Depuis près d'un an et demi, les Belges ont pu passer - quelquefois à juste titre - pour les plus balourds des Européens : incapables de se doter d'un gouvernement fédéral, incapables de s'entendre.
Tandis qu'on semble s'acheminer vers le dénouement de cette longue crise, peut-on déjà en tirer quelques conclusions?
C'est sans doute possible...
D'abord, deux logiques s'affrontent dans ce pays, qui sont irréconciliables : le droit du sol (revendiqué par les Flamands), et le droit des gens (revendiqué par les Francophones). On retrouve cette opposition dans bien des parties du monde qui connaissent, pour ces motifs, des conflits quelquefois sanglants. Pris en eux-mêmes, chacun de ces principes est compréhensible : le droit du sol existe et mérite d'être respecté. Si vous allez habiter en Italie, vous serez priés de parler l'italien, vous mettrez probablement vos enfants à l'école en italien, vous recevrez vos courriers administratifs en italien, etc. C'est ce que réclament les Flamands pour les Francophones qui, même nombreux, habitent en... Flandre. Mais, d'un autre côté, lorsqu'une minorité devient significative (a fortiori lorsqu'elle devient... majoritaire), elle doit aussi être respectée.
Et donc, si l'on ne veut pas se faire la guerre, des compromis sont indispensables.
Le séparatisme, en effet, ne résoudrait rien : chaque logique (droit du sol, droit des gens) continuerait à fonctionner pour savoir comment on se partage le pays, et on se retrouverait à la case "départ".
Ensuite, pour accéder à l'idée même de compromis, il fallait, si j'ose ainsi dire brutalement, "virer" les extrémistes de ces deux logiques : les nationalistes de la NVA et les jusqu'auboutistes du FDF.
C'est donc fait, non sans un certain courage politique de la part de ceux qui ont accepté de "lâcher" ces extrémistes, au risque d'y perdre des plumes électorales, à savoir : le CDNV en Flandre et le MR dans la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Oh, il est probable que tout ne soit pas réglé. Mais les Belges, Roi en tête, ont (dé)montré une fois encore que la patience dans les négociations pouvait aboutir à une gouvernance que d'autres pays, plus idéologues, aux scrutains majoritaires conduisant nécessairement à une répartition bi-polaire de la vie politique (gauche-droite, voir la France) finiront peut-être un jour par nous envier...

1 commentaire:

  1. Une autre lecture est possible de la crise belge qui, du point de vue même des valeurs évangéliques s'écarterait plutôt de la volonté de réaliser à tout prix l'unité puisque celle-ci n'est pas fondée sur un contrat clair ni sur le respect de l'autre. Indépendamment du fait que, aussi, les chrétiens ne se sont pas toujours montrés très solidaires des difficultés de la Wallonie. Mais je propose de lire ceci qui illustre la position que je défends en premier lieu : http://www.larevuetoudi.org/nl/story/de-reconstructieve-stap-bij-jean-marc-ferry-vlaanderen-en-wallonië

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