jeudi 8 septembre 2011

Questions autour des patros

Réunis cet après-midi autour du Doyen Principal, nous nous sommes, entre doyens de la Région Pastorale, posé, au milieu d'autres, la question suivante : état des lieux des patros de nos paroisses.
La situation est variable, certes : nombre, qualité des activités, locaux, liens avec les responsables pastoraux, etc.
Il y a tout de même une constante : de façon assez générale, les liens avec les paroisses (au sens de "communautés célébrantes") sont assez distendus. Tous les doyens constatent une autonomisation des patros par rapport aux structures paroissiales - sauf pour les questions administratives ou de locaux. C'est une évolution générale, probablement inévitable, et qui touche du reste aussi un certain nombre d'autres mouvements d'origine paroissiale.
Une fois posé ce constat vient l'heure de l'évaluation : cette évolution est-elle a priori favorable à ces mouvements eux-mêmes? (Il ne s'agit certainement pas, dans le chef des doyens, de récupérer quoi que ce soit ou, pire encore, de "ramener des gens à la messe"! La messe n'est pas un lieu où l'on traîne des gens qui n'en ont pas envie!) Mais : à s'autonomiser pareillement de la vie communautaire, ces institutions - les patros en particulier - ne vont-elles pas progressivement perdre leur identité, ce qui faisait leur caractère distinctif par rapport à d'autres mouvements?
Certains confrères disent qu'ils préfèrent aujourd'hui investir, en matière d'accompagnement pastoral, dans d'autres lieux où l'on retrouve des jeunes qui eux, se veulent explicitement chrétiens et sont désireux de vie communautaire : ceux qui tournent autour des JMJ, par exemple, ou autour des "nouveaux mouvements". On peut comprendre, à l'heure où, de toute façon, il faut faire des choix.
J'ai proposé que, dans les mois ou les années à venir, on risque l'organisation d'une grande journée de débat là autour, entre nous, et avec tous ceux que la problématique intéresse. Ce n'est encore qu'une idée - elle semblait rencontrer l'assentiment de mes collègues. J'espère que, par ce biais ou par d'autres, on avancera dans la réflexion autour de ces questions importantes : il s'agit de préserver l'identité d'un "patrimoine humain", si j'ose dire, et de continuer à faire vivre la richesse d'une expérience spirituelle que les patros et d'autres mouvements paroissiaux ont portée très loin. Et qu'ils doivent, à mon avis, continuer à porter, sous une forme ou sous une autre.
Le débat est ouvert...

2 commentaires:

  1. Cher Monsieur le Doyen

    Touchy.... :-)

    N'y voyez pas la volonté de chercher les "coupables" à cette situation d'éloignement des Patros de la vie communautaire paroissiale, mais.... sont-ce les Patros qui s'éloignent des paroisses ou les paroisses qui s'éloignent des Patros ?

    1. Je crois profondément qu'il reste très important que nos curés "investissent", "s'investissent" dans nos Patros et ce, prioritairement par rapports aux autres publics "acquis" (JMJ ou autres....)Nos Patros accueillent souvent des jeunes moins favorisés socialement et...spirituellement... Il faut être prioritairement auprès des "pauvres" !

    2. Et, si je comprends bien que nos prêtres sont forts pris par les tâches journalières qui leur incombent (sacrements...) il faut alors favoriser une structure "adulte" solide autour des équipes d'animation (dirigeants, recrutées principalement dans le noyau paroissial.

    3. Même à 58 ans, je me réclame du Patro (je n'aime pas le terme "ancien"...).
    Votre idée de débattre du sujet sera certes bien accueillie...

    Merci d'avoir jeté le pavé dans la mare et de susciter ainsi la réflexion...

    Michel

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  2. Cher Michel,

    merci déjà pour ce commentaire.
    Les paroisses changent - un seul curé pour plus de dix clochers, et ce n'est pas fini! La tâche du prêtre responsable change, aussi : il doit d'abord assurer la communion de ces communautés primitives, pour qu'elles échangent entre elles leurs ressources financières et pastorales.
    La question est : dans ce contexte neuf, comment les mouvements d'origine paroissiale vont-ils trouver leur place? Et, d'abord, le souhaitent-ils?
    Vaste sujet...

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