Je comprends que la conférence de presse de l'épiscopat, hier lundi à Bruxelles, à propos de la gestion des plaintes transmises à l'ex-commission Adriaenssens et après leur révélation vendredi, ait déçu beaucoup de monde. La décision des évêques n'a guère manifesté leur sens d'une séparation stricte des pouvoirs dans une démocratie comme la nôtre, et ce sur un point précis : l'évaluation de la prescription des faits. Il appartient au seul juge ou à la chambre du conseil de se prononcer sur cette prescription, et non au plaignant ou à un "centre" qui l'accueille. Serait-ce que les évêques craignent que certaines réputations de prêtres (même déjà décédés) soient mises à mal? Ou pire, que l'on demande réparation financière pour des faits anciens? On serait alors dans du glauque, et on ajouterait une faute à une faute.
C'est la justice civile, au départ, et elle seule, qui doit être saisie des faits dénoncés. Point.
Qu'un accompagnement spirituel, psychologique, canonique, etc., suive, bien sûr. Mais d'abord, laissons faire la justice et faisons lui confiance.
Ce point étant acquis, il ne faudrait pas non plus faire l'impasse sur les raisons profondes, souterraines, qui ont permis - hélas - ce carnage. Je suis d'accord avec Mgr Léonard pour ne pas lier systématiquement célibat et inclination à la pédophilie, bien sûr. Mais le profil psychologique des candidats au presbytérat mériterait tout de même d'être franchement revu : l'âge, par exemple, est un paramètre au moins aussi important que le célibat. "Je n'aime pas les 'jeunes prêtres' ", disait plaisamment le théologien orthodoxe Olivier Clément. Il signifiait par là que, à ses yeux, mieux valait ordonner un homme d'expérience, pourquoi pas marié en effet, ayant traversé vie professionnelle et familiale, plutôt qu'un jeune de trente ans bourré de théologie et de ... complexes.
On n'est pas au bout du chantier!
Oui, bien sûr, permettre l'ordination d'hommes mariés d'abord, puis, plus tard, de permettre aux prêtres de se marier.... Et puis, surtout, d'intégrer les femmes dans cette réflexion... Ne rien brusquer, bien sûr, mais y aller, sûrement !
RépondreSupprimerMichel