On comprend les réactions des Chancelleries du monde occidental, européen ou américain : la répression des manifestations en Egypte a quelque chose d'une boucherie intolérable, c'est la guerre civile qui commence...
En même temps, j'ai aussi tendance à comprendre l'arrêt du processus dit "démocratique", la mise à pied du Président élu certes par une majorité, mais visiblement à la solde des "Frères Musulmans". Nous avons vu se dérouler des faits analogues en Algérie il y a quelque vingt ans, avec un même coup d'arrêt donné aux élections. Et, si l'on remonte plus haut dans l'histoire, l'accession de Hitler au pouvoir en Allemagne dans les années trente s'est déroulée au terme d'un processus prétendument démocratique.
Notez les réserves que j'émets : un processus "dit" démocratique, "prétendument" démocratique... C'est que la démocratie n'est pas seulement un comptage de voix et l'accession au pouvoir de la majorité arithmétique. Elle suppose aussi de cultiver des valeurs qui lui sont corrélatives : le respect des droits de l'homme, des minorités (ethniques ou religieuses), le désir de faire coexister pacifiquement les religions, le souci d'un enseignement pour tous, etc., etc. Dans les deux exemples que j'ai cités, et malheureusement en Egypte aujourd'hui, on en est loin...
Je comprends dès lors que l'on stoppe le processus électoral, celui-ci ne suffisant pas, seul, à garantir une vraie démocratie. Evidemment, que ce soit l'armée qui le fasse est un peu gênant : on la soupçonnera toujours de préserver ses propres intérêts! Mais qui d'autre? La "communauté internationale", ce n'est souvent qu'un mot, elle a peu de moyens de pression.
Attentons, voyons et... prions pour le peuple égyptien qui mérite mieux que cette catastrophe.
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