Certaines journées sont belles, bénies de Dieu.
Alors il faut le dire, et en rendre grâce!
A la messe, ce matin, nous avons prié pour l'élection du pape, et je trouvais que la prière était fervente. J'avais revêtu la chasuble rouge, pour l'invocation à l'Esprit : oh, que Dieu donne au monde, à ce monde difficile, tel que décrit hier sans complaisance mais avec tellement d'esprit, et finalement, d'espérance, par l'ancien Ministre Viseur dans nos Conférences de Carême, qu'il donne au monde, oui, un élan, enfin! Nous sommes tellement désespérés, tellement tristes!
J'ai ensuite reçu longuement un homme encore jeune, marié, père de famille, très préoccupé de sa vie spirituelle : et je trouvais que son approche, alors que c'est par ailleurs quelqu'un de très actif dans la vie professionnelle, était très juste, très droite, très intelligente - des années, me dit-il, qu'il n'arrive pas à trouver quelqu'un pour échanger avec lui à ce propos. En tous cas, nous, nous aurons parlé, et parlé vraiment de et sur l'essentiel, et nous nous sommes promis de nous revoir.
Le temps passait tellement vite avec lui que j'ai presque dû le mettre à la porte pour ne pas être trop en retard au déjeuner - chez des amis, avec leurs petits-enfants, avec leurs querelles de vieux (c'est-à-dire, de jeunes) amoureux, avec leur délicatesse : quel délicieux (à tous égards) moment d'humanité, de simplicité, de gentillesse. Comme c'est "cela", la vie, la vraie vie, comme je les remercie d'être ce qu'ils sont!
Deux autres rendez-vous plus tard, la télé s'agite et il faut aller faire sonner les cloches à l'église : Habemus papam!
Je ne sais pas encore qui est l'élu lorsque je rejoins des confrères avec lesquels un dîner était prévu de longue date, ici à Enghien - mon confrère tant apprécié le curé de Herne, mon "voisin" en quelque sorte avec lequel nous avons tant à partager, et Mgr Cosijns, le secrétaire de la Conférence épiscopale, qui a ses racines ici à Enghien, et qui est toujours pour moi d'une grande amitié, d'une grande délicatesse. La nouvelle tombe pendant le dîner : c'est Mgr Bergoglio qui est élu pape. Plutôt mal connu, on apprend vite (les réseaux, les i-phones, et compagnie, secrétaire de la conf. épiscopale aidant, qui est tout de même très branché sur le Vatican) toutes les qualités de cet homme. Tout ce qu'on finit par savoir du futur "François Ier" nous indique que c'est évidemment le meilleur choix : son passé et son présent d'archevêque des pauvres en Argentine, son prénom pontifical, son inclination profonde devant le peuple de Rome assemblé.
Certaines journées sont bénies.
Vraiment.
(PS. Je ne veux pas prétendre avoir été prophète. Mais : dimanche dernier, dînant avec mes confrères de cours d'ordination, au petit jeu de savoir quel prénom pontifical nous choisirions si nous devions être élus "papes", j'avais dit sans détour que le plus indiqué des prénoms serait "François". Mes confrères peuvent témoigner... Hein? Bon, maintenant, je me rendors et ne voudrais pas en tirer gloriole...)
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