jeudi 5 janvier 2012

Les tâches ingrates

La tempête a soufflé fort aujourd'hui sur la Belgique... et sur Enghien. La toiture de l'église décanale en a souffert : ardoises envolées, large brèche ouverte. C'est l'occasion pour moi de rendre hommage à ces "veilleurs de l'ombre" que sont les Fabriciens, c'est-à-dire les membres du "Conseil de Fabrique". Cette institution publique, créée par le Concordat de Napoléon, et qui se maintient chez nous où Eglise et Etat vivent encore sous ce régime concordataire (ce n'est plus le cas en France), gère pour l'essentiel les biens ecclésiaux que sont les églises et les presbytères, quand elle est en propriétaire. Les villes et communes ont l'obligation d'apporter leur concours à cette gestion (le bourgmestre est membre de droit), même quand elles ne sont pas propriétaires des bâtiments en question. Elles participent ainsi à l'entretien et à la sauvegarde d'un patrimoine religieux souvent remarquable du point de vue culturel.
Pour voir la différence : il suffit de constater l'état de déshérence dans lequel, faute de moyens, de nombreuses églises rurales de France sont laissées... Chez nous, le maintien du Concordat oblige les autorités publiques à s'inquiéter des biens de notre histoire, offerts à l'admiration de tous, croyants ou non. Dans ce doyenné d'Enghien et Silly, beaucoup d'églises sont de vrais bijoux qu'il serait scandaleux de laisser se dégrader...
Les Fabriciens ont une tâche ingrate : méconnus, ils veillent à l'intendance, ils calculent au plus juste des budgets qui permettent à ces biens patrimoniaux de rester debout et, si j'ose ainsi dire, "en bonne santé". De pareils bâtiments réclament une vigilance constante : entretien, protection, embellissement et... réparations, lorsque des événements surviennent comme les bourrasques de cette journée. Ces personnes étaient "sur le pont", aujourd'hui, fidèles au poste, attentives.
J'admire leur dévouement et je trouve ici l'opportune occasion de le leur dire!

2 commentaires:

  1. Pour arpenter chaque année le Chemin de St Jacques en douce France, nous sommes heureux de pouvoir visiter énormément de belles églises, la plupart ouvertes, bien entretenues, restaurées et accueillantes à la prière... Bien sûr, elles se trouvent le long de ces voies fréquentées par les pèlerins...
    Bonne année Deux Mille Douce, Monsieur le Doyen !

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  2. Cher Michel,
    c'est reposant quand un lecteur donne à la fois son objection et l'objection à son objection...
    Oui, bien sûr, certaines églises rurales françaises sont entretenues et ouvertes, par exemple sur le Chemin de Compostelle. Allez donc voir dans le Nord si proche, dans les diocèses de Cambrai ou de Lille, par exemple, les églises des petits villages : fermées, menaçant ruine, et pourtant, si l'on a la chance (rare) de se les faire ouvrir, magnifiques!
    Bon, à part ça, heureuse et sainte année à vous et aux vôtres!

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