Il est extrêmement difficile de se défaire, dans l'ordre de la foi, de mentalités mercantiles.
Un exemple : les offrandes de messe. Les sacrements sont gratuits, on ne les paie jamais (ce serait, pour parler très exactement, de la simonie, par référence aux Actes des Apôtres). Mais une offrande libre est toujours possible, et les conférences épiscopales font une estimation raisonnable de ce que peut être une telle offrande. Il est évident que, si quelqu'un vient demander qu'on célèbre une messe à telle ou telle intention, sans avoir de quoi faire la moindre offrande, la messe sera célébrée!
Certains comprennent cela comme au magasin : j'ai payé trois messes, donnez-moi ma marchandise. Et pas un centigramme trop peu, je vous prie, je repèserai chez moi, pour voir!
Autre exemple : lorsque j'étais responsable de la catéchèse dans le diocèse (et dans les diocèses francophones belges), j'avais insisté pour qu'on renonçât définitivement aux "cartes de messes" par lesquelles on essayait de "fidéliser", voire de "contrôler" les enfants : il fallait qu'ils fussent venus tant de fois à la messe pour "avoir droit" à leur profession de foi, confirmation, etc. Un jour, étant vicaire dominical chez un curé qui pratiquait de la sorte et désireux d'appliquer ce que je recommandais pour tout le diocèse (malgré ce curé, donc), j'ai répondu à une petite fille qui, accompagnée de sa grand-mère, me tendait sa carte de messe : "Donne-moi ta carte, je vais te la signer jusqu'à la fin de l'année, comme ça tu seras tranquille!" La tête de la petite-fille! Et de la grand-mère! Et du curé, quand je lui ai raconté la chose!
Mais bon, il faut quand même avancer dans l'accueil de la grâce et de sa gratuité, et tourner résolument le dos à nos marchandages, non? Dieu ne marchande pas avec nous. Il donne tout. Et c'est gratis. Vouloir monnayer cela, vouloir payer ce qui est gratuit, c'est désirer en devenir propriétaire. C'est insulter Dieu...
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