15 octobre 1991 - 15 octobre 2011 : vingt ans tout juste, aujourd'hui, que mon père est mort, au jour où l'Eglise célèbre Sainte Thérèse d'Avila. Il allait avoir, quelques jours plus tard, 81 ans, c'était un fils de paysans grand et droit, qui avait connu dans sa vie la terrible épreuve de la déportation (cinq années en Allemagne, comme prisonnier de guerre, et une petite fille - ma grande soeur, elle aussi décédée aujourd'hui -, née en 1939, et qu'il ne connaîtra que lors de son retour en 1945). C'était un homme de sagesse, de décision, de bon sens, qu'il s'agisse de sa foi, des affaires de sa famille ou de son village, où il était secrétaire communal, une fonction rurale alors de grande proximité.
Du jour de son décès, je retiens un geste : aphasique, et partiellement paralysé après un AVC, il avait devant nous, leurs enfants, caressé de sa main valide la joue de ma mère, avec une tendresse sereine qui, lorsque j'y repense, me fait encore monter les larmes aux yeux. C'est le plus beau geste que j'aie vu dans ma vie, une espèce de bénédiction.
Ensemble, souvent, nous avions ri, nous avions jeté joyeusement des pavés dans quelques grands jardins solennels (y compris ceux de la Sainte Eglise) dont il m'a appris à n'être jamais dupe. Je crois que c'est de cela surtout que je le remercie lorsque je prie pour lui, ou mieux avec lui, et spécialement en ce jour anniversaire de sa naissance au ciel, son dies natalis.
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