Dit ce soir à ma nièce, qui relève doucement donc, de cette terrible septicémie (toujours à l'hôpital, mais bon, on a vraiment l'impression d'aller vers une guérison aujourd'hui) : "Les antibiotiques ont fait leur travail, certes. Mais la puissance de la prière aussi." Ma nièce, qui est une merveille d'humanité, est peu sensible à la foi chrétienne - elle l'est sans doute, comme beaucoup de jeunes femmes de son âge, à la "spiritualité" plus vague, plus diffuse. Elle me dit : "C'est quoi, cette puissance?" Réponse : "C'est agapè. C'est l'amour donné. Rien à voir avec la magie. C'est, par exemple et entre autres, l'amour de femmes que je connais bien, des religieuses cloîtrées, dont je sais qu'elles ont dit dans leur coeur à Dieu : Reprenez-moi, mais que cette femme - toi - vive. Et il n'y avait là rien de morbide, rien de "sacrificiel" au sens bêtement doloriste du mot : elles pensaient simplement être là pour cela. Parce que la vie ne vaut, en ce bas-monde, que d'être donnée. A ses enfants. A son conjoint. A ses paroissiens. A des inconnus, pour lesquels on prie parce que, vraiment, on veut "forcer le ciel". Parce que là est, au bout du compte, le seul bonheur de la vie sur la terre..."
Ma nièce n'a pas répondu.
Dans le secret de son lit d'hôpital, elle y pense, j'en suis sûr.
C'est sa réponse à la prière qui l'a entourée durant toutes ces semaines, et c'est aussi, déjà, une prière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire