samedi 17 juillet 2010

Saint Bernard, Marthe, Marie et... Lazare

Pour commenter l'épisode que nous entendons dans la liturgie de ce dimanche, et qui est extrait de l'évangile de Luc (Lc 10, 38-42), saint Bernard dans ses Homélies (en particulier, ses Homélies pour... l'Assomption, précisément parce qu'on lisait cet épisode évangélique dans la liturgie cistercienne pour cette fête) adjoint aux deux soeurs leur frère Lazare, que l'on rencontre dans l'évangile de Jean : tout le chapitre onzième du quatrième évangile raconte en effet, on le sait, la maladie, la mort et la résurrection spectaculaire de cet ami de Jésus. Saint Bernard propose d'interroger nos existences à la lumière de ce trio que nous portons tous en nous : Marthe, Marie et Lazare. En chacun de nous, dit-il, il y a un "Lazare" malade, mourant, mort bientôt, que Jésus doit venir ressusciter : c'est tout le thème du "vieil homme" qui doit mourir en nous pour que naisse "l'homme nouveau", ressuscité avec le Christ. Lazare en nous étant ressuscité, la reconnaissance de Marthe sa soeur devient telle qu'elle l'entraîne à une générosité presqu'excessive : elle en oublierait, à force de le servir, celui qu'elle veut remercier. Elle en oublierait de l'écouter vraiment, de lui ouvrir son coeur. Et elle irait même jusqu'à juger importune la démarche de sa soeur Marie qui, elle, prend le temps de s'arrêter, de s'asseoir aux pieds de celui qu'elle veut pour intime. Marie! Marie, c'est Marthe... qui serait amoureuse! Elle n'a d'yeux et d'oreilles que pour le Maître bien-aimé, elle sait qu'en lui est la source de Vie, celle qui a pu donner à son frère cette énergie qui l'a poussé hors de la tombe. Et elle ne veut plus que s'abreuver à cette source. Mais elle doit, sur cette terre du moins, et même si "elle a choisi la meilleure part", ne pas s'endormir : sa contemplation serait oisiveté si elle ne la relançait pas au service de son Seigneur et, à travers lui, des hommes et des femmes qui sont ses frères et ses soeurs sur cette terre!
Beau trio, en effet, pour évaluer notre condition chrétienne et son exercice quotidien.

1 commentaire:

  1. L'abbé De Staercke qui officiait dimanche à la cathédrale de Bruxelles observait en outre que Jésus n'établissait cette espèce de sainte hiérarchie que parce que Marthe se plaignait de sa soeur !
    Merci de mettre à notre disposition votre connaissance des mystiques.

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