Je note avec bonheur que, quittant hier l'île de Malte après un voyage pastoral d'environ vingt-quatre heures, Benoît XVI a invité les autorités et la population à "ne pas refouler les immigrés clandestins" qui veulent se réfugier chez eux, et à leur assurer leurs droits. Le Saint Père a lié cette recommandation au rappel des racines chrétiennes de l'île.
Je crois que cette invitation vaut pour tous les peuples européens, trop frileux et trop injustes devant la grande question de l'immigration, qui est probablement le plus redoutable défi de nos civilisations en ce XXIème siècle. C'est un problème certes complexe et difficile, qui mérite d'être traîté de façon multidisciplinaire, mais l'appel de la doctrine sociale de l'Eglise, chez Jean-Paul II et Benoît XVI (voir Caritas in veritate) est clair : les biens de la terre sont à l'origine (une origine ontologique plus que chronologique) destinés à tous - c'est le principe de la "destination universelle des biens" proclamé depuis la Bible, les Pères et saint Thomas d'Aquin - et les personnes privées d'un accès suffisant aux biens de consommation indispensables à la vie ont le droit moral de venir les prendre là où ils sont. L'aide au développement peut et doit sans doute réguler ces flux migratoires, mais la venue chez nous de personnes de plus en plus nombreuses privées chez elles de droits élémentaires comme le droit à la nourriture, cette venue, donc, suppose chez les chrétiens que nous sommes des réflexes d'accueil et de partage. Là est la vérité de l'Evangile, et on remercie le Saint Père de nous le rappeler.
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