jeudi 6 novembre 2014

"Les prêtres ne sont pas les aumôniers des catholiques"

Entendu deux fois, cette semaine, la formule que je reproduis ci-dessus, et prononcée par... notre évêque. Lundi et mardi, à Scourmont, devant les prêtres du diocèse ayant moins de vingt-cinq années d'ordination (je n'en suis plus - hélas - mais j'étais l'un des intervenants de la rencontre.) Et aujourd'hui, à la session de rentrée du nouveau "Conseil Presbytéral" (où j'ai été, soit dit en passant, ré-élu, et élu au Bureau, et élu encore modérateur, ce qui ne va pas allonger le temps que je dois à Enghien et à Silly, j'aurais franchement aimé pouvoir être débarrassé de tout cela, mais il paraît qu'il faut accepter : je suis quelquefois fatigué par ces surcroîts et surtout je ne veux pas que cela nuise à ce que je dois, comme curé, aux gens d'ici - bref.)
Etrange formule, donc, de notre évêque, mais à laquelle il tient, puisqu'il la répète : "Les prêtres ne sont pas les aumôniers des catholiques."
J'approuve entièrement.
Les prêtres sont ordonnés pour le monde, leur ministère apostolique est greffé à celui de leur évêque pour "les nations".
Certes, et surtout lorsqu'ils sont curés - chargés d'un "territoire" particulier - ils ont mission, si j'ose ainsi dire, de "faire tourner la boutique".  C'est leur devoir.
Mais ils se doivent aussi à tous, à l'écoute de tous, à l'empathie avec tous, les chrétiens et les pas chrétiens, les croyants et les pas croyants, comme on dit.
"Qu'allez-vous faire dans les confréries enghiennoises, on vous a vu à une rencontre du Football d'Enghien, ou dans des conférences littéraires à Paris...  Multipliez vos messes, plutôt, et f... nous  la paix avec le reste." Eh bien non. Dieu sait que j'aime Enghien et Silly, et leurs paroisses, et que je veux donner pour elles ma vie tout entière. Mais je veux aussi la donner pour la théologie et son enseignement. Et pour ceux et celles qui, ici ou ailleurs, ne fréquentent jamais nos paroisses - et ils ont certainement leurs raisons, et quelquefois leurs bonnes raisons.
Oui, je médite cette injonction répétée de notre évêque, et la trouve éminemment pertinente, et en consonance avec ce que réclame un autre évêque, celui de Rome, François : "Que l'Eglise soit en sortie!", dit-il. Qu'elle ne se racrapote pas sur elle-même!
C'est agréable de se savoir, par vocation, "en sortie". Agréable et exigeant.
Fatigant, aussi, à mon âge : l'autre soir, à la délicieuse et amicale soirée de la Confrérie de la "Double Enghien", je suis rentré chez moi après minuit - et la soirée était loin d'être terminée, mais j'ai prétexté auprès des organisateurs qui m'avaient invité le fait - véridique - que mon ange gardien, syndiqué, ne prend plus rien en charge après cette heure-là. Heureux moments, moments d'amitié, de gentillesse, de partage : nous sommes faits pour les gens, pour tout le monde, absolument tout le monde.
Oui, je comprends ce rappel de notre évêque...

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