dimanche 19 octobre 2014

Intellectuellement... malhonnête

Dans une interview accordée à une télévision néerlandophone, Monsieur De Wever a donc confirmé son soutien aux propos discutables des deux ministres NVA du Gouvernement, sur  la collaboration.
J'en retiens deux choses :
- l'histoire est remplie de collabos qui ont "eu leurs raisons", dit-il, et de citer, pêle-mêle, Ratzinger, Mitterrand et "le roi de Belgique qui a pris le café avec Hitler". Pour rappel : Ratzinger a été forcé, comme tous les Allemands de son âge, et à la fin de la guerre, d'entrer dans  les Jeunesses Hitlériennes; Mitterrand a certes été pétainiste au début de la guerre, mais il est ensuite devenu un grand résistant; le roi des Belges (et non "de Belgique", titre qui n'existe pas constitutionnellement pour des motifs précis) Léopold III a souhaité une rencontre avec Hitler pour traiter du sort des prisonniers de guerre. Je ne sache pas que tout cela ait grand chose en commun avec des personnes, flamandes ou wallonnes du reste - peu importe- qui ont décidé, par idéologie et profit personnel, de pactiser avec le nazisme. Le raccourci, de la part d'un historien comme Monsieur De Wever, laisse planer des doutes sur l'honnêteté intellectuelle de celui qui en est l'auteur...
- il faudrait, ajoute le même, oublier tout cela pour se consacrer aux tâches du présent. Là encore, on s'étonne de ce qu'un historien néglige volontairement la fonction de l'Histoire qui, pour reprendre une expression latine (elles sont chères, semble-t-il, au Bourgmestre d'Anvers qui en fait collection), est magistra vitae, "maîtresse de vie". Impossible, pour bien vivre le présent, d'ignorer le passé et de ne pas en dénoncer les errements!

     Mais voilà, inutile probablement  d'argumenter plus loin : le cynisme semble devoir l'emporter sur l'honneur, et les remarques, sans doute excessives dans leur tonalité,  de l'opposition, n'auront pour résultat que d'en rajouter une couche. Tant il est vrai, Monsieur De Wever, que  quidquid recipitur ad modum recipientis recipitur... Hélas!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire