dimanche 6 avril 2014

Lazare, la mort et nous...

Avant-hier déjà, nous avons lu cette page de l'évangile de Jean lors de funérailles particulièrement pénibles : David, un jeune homme de trente ans, papa de deux petits bouts, fauché dans un accident de voiture... La révolte de la famille, toujours la même : "Dieu n'a rien fait, ne fait rien, n'est pas là, est absent, qu'est-ce que cette 'toute-puissance' qui n'empêche rien..." C'est la révolte des deux sœurs, Marthe et Marie : "Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort." Si Jésus, si Dieu étaient là, voulaient être là, voulaient avoir été là - mais le texte dit que Jésus n'a pas voulu être là au moment ultime de Lazare - alors mon frère, mon père, ma mère, mon enfant, ne seraient pas morts!"
Jésus n'est pas venu pour empêcher la mort - qui reste, toute cruelle qu'elle soit, nécessaire : pensez un peu à ce qui arriverait si on ne mourait pas!
Il est venu pour descendre dans nos tombeaux, ou nous faire descendre dans le sien, peu importe, lui à qui la puanteur même de la mort ne fait pas peur.
Cet épisode, qui n'en a pas l'air, est foncièrement baptismal : oui, il parle du baptême, de notre baptême, par lequel nous sommes descendus dans le tombeau du Christ, immergés que nous fûmes dans l'eau qui nous a engloutis, noyés, asphyxiés.
Il est venu pour, y étant descendu, nous tirer de nos tombeaux comme lui-même sera tiré du sien, pour resurgir avec lui, déliés comme Lazare de toutes les bandelettes qui nous entravent dans ce monde-ci, enfin capables d'aller et venir dans le monde des Vivants : "Déliez-le et laissez-le aller!"
Il aura fallu ce signe éclatant (et peu intéressant pour le pauvre Lazare qui va devoir "re-mourir", mais oui!) pour que nous prenions conscience du cœur de notre foi, tel qu'il l'exprime à Marthe : "Je suis, lui dit Jésus, la résurrection et la vie. Celui qui vit et qui croit en moi, même s'il meurt, il vit. Crois-tu cela?"
Question de scrutin, de choix décisif, tandis que, mis devant le Christ, devant sa puissance divine, sa puissance de Vie, la même question nous est posée.
Que répondons-nous, aujourd'hui?

Déjà vos tombes se descellent
Sous la poussée du Dieu vivant.
Regardez : Jésus y descend!

Appelez-le : il vous appelle.
Venez dehors! C'est maintenant

Le jour où la chair et le sang
Sont travaillés de vie nouvelle!

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