Patrice de La Tour du Pin, encore, et comme cadeau de Pâques à emporter avec soi, jour après jour, en viatique :
Allez, chantez haut que tout renaît dans ces ténèbres,
Que tout y est repris qui se décomposait,
Que déjà c'est l'aurore intérieure!
Chantez que l'air glacé des approches de la mort
S'est mis à battre et se ranime!
Tressaillez, vous aussi, les hommes! suivez l'hymne,
Chantez les eaux perdues qui se sont retrouvées
Et le feu qui reprend à tous vos feux couverts :
C'est l'ombre elle-même qui brûle!
Chantez les cieux, les cieux immenses et cachés
Qui vont se déployer sur tous les univers!
Allez, vous ne perdrez pas pied
Sur la terre du Nouvel Homme :
Elle était promise, elle porte;
Pour avoir cru à la Parole,
Vous avez droit à la bénédiction
Qui monte des enfers.
Car notre Christ a béni cette nuit :
Transmettez le cantique des morts!
Ne restez pas ici, attendant qu'ils se lèvent!
Vous êtes en exercice de vie,
Suivez votre résurrection,
Annoncez ce qui s'accomplit!
(Une Somme de Poésie, III. Le jeu de l'homme devant Dieu. Texte définitif revu et corrigé par l'auteur, Gallimard, 1983, pp.248-249)
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