Je vis, ces temps-ci, environné de personnes malades, mourantes ou endeuillées. Comme beaucoup de mes confrères, une part importante de mon ministère consiste à écouter, accueillir et accompagner non seulement des souffrants, mais leur famille. Et à ouvrir dans ce qui semble a priori une impasse ou un échec, quelque chose comme une brèche, l'espérance de l'éternité.
Je dis cela tandis que je prépare - d'assez loin, il est vrai - avec des collègues de la Faculté de LLN, un colloque qui aura lieu dans un peu plus d'un an (novembre 2013), précisément consacré à l'éternité. Pourquoi ce thème? Sans aucun doute parce qu'il ne va pas de soi! Ni dans la vie courante, ni chez les philosophes ou les théologiens! Evidemment, il convient de recadrer le propos, de dire sans doute ce que n'est pas l'éternité (un temps infini : quelle horrible perspective!) L'éternité, c'est... Dieu ("L'Eternel", comme disent quelquefois des traductions de la Bible pour le nommer), déjà présent dans notre vie, dans notre temps, et qui l'ouvre à une autre dimension, dès ici-bas. Et probablement pouvons-nous en prendre conscience à certains moments-clés de nos existences : "lorsque l'enfant paraît", lorsqu'on souffre, lorsqu'on aime, lorsqu'on est malade, lorsqu'on va mourir, lorsqu'est mort quelqu'un d'aimé.
On la pressent, plus qu'on ne peut la décrire. Pourtant, on pourrait parler de la vie chrétienne comme d'une vie ordinaire mais ouverte à l'éternité, ouverte à cette dimension qui la questionne, qui la rajeunit aussi, qui la dynamise.
"Elle est retrouvée. Quoi? L'éternité" (Rimbaud)
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