Un jeune homme de nos paroisses s'est donné la mort le week-end dernier. Un jeune homme brillant, intelligent, extraverti - mais qui souffrait de ce que la chanteuse Barbara appelait dans l'un de ses textes "le mal de vivre", cette dépression qui prend aux tripes la jeunesse et est plus forte que tout, emporte tout comme un tsunami intérieur. Je lirai demain, lors des funérailles, à la demande de la famille, quelques lignes de la lettre laissée par Benoît - tel était son prénom -, une lettre dans laquelle il veut déculpabiliser tout le monde : pas d'autre responsable, dit-il, que cette fichue maladie de l'âme, des nerfs et du corps tout ensemble. Il faut le remercier d'avoir voulu écrire cette absolution qui aidera les siens à traverser...
Il serait malséant de prêchi-prêcher je ne sais quelle nécessité d'un "retour aux valeurs religieuses" et gnani et gnana... malséant et nauséabond.
Je peux simplement dire que depuis lundi matin, annonce de son décès, je suis remué au plus profond de moi-même et blessé comme si cet enfant était l'un des miens. Je suis sûr qu'il est allé tout droit dans la paix auprès de Dieu même si le suicide n'est pas la meilleure manière, a priori, d'entrer dans l'éternité de l'Amour.
Et, quand même, je me pose aussi et une nouvelle fois la question d'un monde qui n'aide pas, mais alors pas du tout, ces grands jeunes à faire mûrir leur vie spirituelle, qui ne leur parle que de succès scolaires, académiques, financiers ou sentimentaux pour tout horizon existentiel. Il y a en tout être humain un désir d'autre chose, un désir d'Amour infini. Saint Augustin : Inquietum est cor nostrum, donec requiescat in te ("Notre coeur est inquiet - sans repos - tant qu'il ne repose pas en toi"). Qui propose et proposera une voie vers ce repos?
Que faisons-nous de notre foi?
Oh! Les questions qui se pressent à la porte du coeur...
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