Lundi dernier, nous avions notre rencontre "de rentrée" de l'EAP (Equipe d'Animation Pastorale) pour ce doyenné d'Enghien et Silly. Je considère qu'il s'agit là d'un changement capital dans la vie de nos paroisses, que d'avoir depuis un peu moins d'un an cette équipe qui gère avec moi toutes - je dis bien toutes - les affaires de nos communautés. J'entends ou je vois les rires sournois, les sous-entendus ("qu'est-ce que ça va changer?"), etc.
Il s'agit à mes yeux d'une révolution : ces laïcs - d'une moyenne d'âge relativement jeune, autour de la quarantaine - ont été élus par les communautés et, aussi, choisis par l'évêque. Ils bénéficient donc d'une double légitimité qui les associe étroitement à celle du curé-doyen et à sa mission. Aucune décision désormais ne sera prise sans eux, que ces décisions soient d'ordre pastoral, financier, stratégique, etc. Cela ne signifie nullement, bien entendu, que des initiatives plus anciennes, dans toutes sortes de domaines, ne doivent être poursuivies : elles ont porté, portent encore et porteront du fruit. Mais elles doivent être ressaisies dans une dynamique d'ensemble, dont cette fameuse "EAP¨" a désormais la responsbailité.
Je ne suis pas sûr que les paroissiens aient bien compris combien cela va les déranger. Beaucoup disaient, avant : il faut que les laïcs jouent leur rôle! Prennent des décisions! Eh bien c'est fait, mais avec une assise qui ne souffre plus contestation et qui, par delà des clans ou des rivalités personnelles,toujours possibles (nous sommes des êtres humains, prompts à l'affrontemement depuis Caïn et Abel) s'impose à tous. J'ajoute que, dans les circonstances prochainement à venir où le prêtre responsable sera encore géographiquement plus éloigné de ses paroisses, cette EAP constitue(ra) la seule autorité légitime, du point de vue de l'Eglise, en matière de vie paroissiale. Légitime, c'est-à-dire, reconnue par l'évêque. Les absl pourront bien arguer relever d'un croit commun (celui, précisément, des asbl), elles n'auront plus leur caution paroissiale que par le biais des EAP, ce qui est la moindre des choses!
A méditer, non?
"Les absl pourront bien arguer relever d'un croit commun (celui, précisément, des asbl),"
RépondreSupprimerEuh... que voulez-vous dire ?
Merci.
Michel
Cher Michel, je conçois que le raccourci de mon expression laisse perplexe. Voici donc : lorsque des réalités ou des biens d'Eglise sont gérés par le biais de la forme juridique d'asbl, le droit qui régule cette gestion est et restera évidemment celui des asbl - il n'y a pas de "droit de l'EAP", qui n'a pas de forme juridique. Mais l'EAP donnera ou ôtera sa caution "morale" (pastorale, paroissiale) à ces asbl, selon que celles-ci joueront ou non le jeu de la pastorale commune. Pour le dire encore autrement : il n'appartient pas aux asbl qualifiées de "paroissiales" de dire les orientations pastorales de la ou des paroisses; cela appartient à l'EAP. Pour le dire d'une troisième façon : à l'EAP, les orientations pastorales; aux asbl paroissiales, leur mise en oeuvre dans les formes juridiques habituelles des asbl.
RépondreSupprimerJe pense que cette manière de voir est du bon sens, du reste : lorsqu'une association, un groupe, etc., veulent être qualifiés de "paroissiaux", il convient qu'ils s'inquiètent de leurs liens avec la paroisse, dont la charge revient désormais non au seul prêtre responsable, mais à l'équipe de laïcs mandatés par l'évêque, après élections, pour exercer cette charge avec lui.
Est-ce plus clair?
OK... J'imagine que beaucoup vous liront et comprendront ainsi mieux... Il faudra, dès lors, rapprocher, tant que faire se peut, l'EAP des réalités "de terrain" vécues par les gestionnaires d'ASBL...Certains avaient cru comprendre que l'EAP voulait "mettre la main" sur les ASBL paroissiales: si je vous suis, là n'est pas le but mais bien de faire en sorte que les gestionnaires des ASBL se sentent intégrés au projets pastoraux de l'EAP...
SupprimerCher Michel,
RépondreSupprimeron ne saurait mieux dire... Les EAP ne veulent mettre la main sur rien du tout, elles n'en ont ni l'envie, ni la compétence (surtout lorsque, comme c'est le cas à Enghien, des asbl gèrent très bien ce qu'elles ont mission de gérer). Mais, comme vous dites, c'est le rapport entre les EAP et les asbl qui est vrai défi!