vendredi 8 janvier 2021

Le baptême de Jésus, et le nôtre

 Les solennités de la Nativité du Seigneur se terminent avec, ce dimanche, l'épiphanie non plus des Mages, mais du baptême de Jésus. Un événement qui n'est plus de l'enfance du Christ, mais qui concerne encore sa "manifestation", son "dévoilement" (et donc, étymologiquement, son "épiphanie") au monde. Nous voyons, en l'occurrence dans l'épisode tel que rapporté par l'évangéliste Marc, Jésus se plier au baptême de Jean : étrange, puisqu'il n'a nul besoin de ce baptême qui était de conversion, un baptême donné dans le Jourdain pour laver les péchés. Mais Jésus entre dans ce baptême pour en transfigurer, déjà, la signification : désormais, c'est en lui qu'à travers les eaux, tout disciple sera baptisé, plongé. En lui, c'est-à-dire dans la destinée qu'il assume à partir de ce moment, lui que le Père désigne comme "le Fils de sa joie", une destinée d'épousailles avec la condition humaine, jusqu'à l'acceptation de la mort injuste et cruelle, jusqu'à la résurrection de la chair assumée.

Notre baptême commence donc dans ce geste inaugural. Il est le sacrement qui nous unit intimement à la destinée du Christ, qui nous donne de traverser la vie, ses épreuves, ses contradictions, ses injustices, dans la même dynamique et main dans la main avec lui. Jusqu'à la résurrection de la chair. Le baptême, cette plongée dans la mort de Jésus - car pour les chrétiens, l'eau baptismale fait mourir, elle figure, comme disent les Pères, le tombeau du Christ - nous donne de remonter avec lui, de resurgir, de ressusciter. On comprend bien, ici, que la foi chrétienne n'est pas une morale, n'est pas un catalogue de "valeurs", comme on entend trop souvent le dire, mais qu'elle est un salut. Une traversée. Une reprise de souffle, une reprise dans le Souffle. 

Tous les jours, rendre grâce pour le baptême. Il ne nous protège de rien, il ne nous épargne rien des contradictions de l'existence. Mais quelle puissance de résurrection ne comporte-t-il pas!

1 commentaire:

  1. Voilà cette fois le mot puissance conjugué joyeusement, a contrario de ce sentiment qui peut envahir des automobilistes, en plus frustrés du 30km/h☺️

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