dimanche 16 février 2014

Présence, accompagnement, optimisme...

Retour de Picardie, ce soir, où j'ai passé le week-end dans une famille amie : mémoire de Simon, un jeune garçon mort il y a onze ans d'une tumeur au cerveau, célébration "autour de lui" hier avec tous les siens (une centaine de personnes, tout de même!), joie de retrouver son Oncle Eric, ce midi, opéré mercredi dernier lui aussi gravement, mais debout, vaillant, combattant, joie, oui en tous les cas, joie de la retrouver,  cette famille qui traverse non sans peine mais sans amertume les aléas de la vie. Et - ils ne m'en voudront pas de le dire ainsi : joie simplement chrétienne, de ces jeunes gens qui ne cherchent ni ne trouvent dans la foi aucune  protection magique, mais l'occasion, simple, évidente pour eux,  d'une traversée originale, "espérante", de la vie - d'une vie qui ne ménage pour personne ses peines ou ses surprises.
Oh! Comme ce sont des amis, ceux-là, ceux dont j'ai béni les mariages ou les enfants que j'ai baptisés, comme j'aime les voir grandir dans la vie, être entreprenants, oser des choses, risquer l'existence, avoir l'audace d'y arriver... et en même temps, tout demander à Dieu, s'en remettre dans la foi. Quelle émotion ce midi d'entendre ces gamin(e)s de vingt ou vingt-cinq ans demander une prière avant le repas, parce que leur papa venait de rentrer de l'hosto, qu'il entamait sa convalescence et  que nous avions tous le bonheur de partager la table commune. J'ai quelquefois l'impression que ces gestes, ces demandes, sembleraient chez nous incongrus, désuets, alors que cette jeunesse est au "top" de l'intelligence, de la volonté d'entreprendre et de vivre une vie assumée (dans toutes sortes de domaines : le commerce, l'art dramatique, la création, tout ce qu'on veut mais... vivre!)
Quelle joie de vivre, en effet!
Comme tout cela est éloigné de tant de mesquineries, comme tout cela nous - et en tous les cas "me" - recadre dans l'accompagnement essentiel que nous nous devons les uns aux autres : nous encourager, nous soutenir, nous "soigner", et finalement, pour le dire d'un mot qui résume tout mais est tant galvaudé : nous aimer!
Le reste, les tracasseries quotidiennes - j'en ai une série sur l'agenda de la semaine ouverte aujourd'hui -, les petitesses d'esprit, et ce que j'appelle sur ce blog régulièrement les "conneries" des uns et des autres, en ce compris les miennes, n'ont aucune importance devant la page d'Evangile vivant qui a été lue devant moi, avec moi, ce week-end. Car l'Evangile n'est pas un texte figé dans les lignes d'un  Livre,  c'est le Verbe même, la Parole de Dieu, qui quelquefois vous est renvoyée avec tant d'audace dans la figure - par le Peuple de Dieu, à vous, le prêtre - que c'est vous - le prêtre - qui en êtes évangélisé. Ainsi, en effet, va la vie de l'Eglise : elle n'est hiérarchique qu'en apparence, puisque tout vient du cœur et que, dans le cœur, il n'y a pas de hiérarchie.
Heureusement!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire