lundi 3 février 2014

Au lendemain de la Chandeleur, une recette de joie : Evangelii gaudium/4

Avez-vous mangé des crêpes? Hier, c'était la Chandeleur, plus liturgiquement la "fête de la Présentation de Jésus au Temple", fête de la lumière du Christ dans nos ténèbres, fête de la joie. C'est que le vieux Syméon accueille dans ses bras l'enfant Jésus, la perpétuelle jeunesse de Dieu dans sa vie longue et usée par l'attente, et il clame avoir enfin vu "la lumière qui éclaire les nations". L'Esprit parlait par sa bouche : quelles que soient nos ténèbres - et elles ne manquent pas! - il nous revient de célébrer la lumière du Christ.
Alors, il faut manger des crêpes : car la crêpe figure le soleil qui serait venu dans nos assiettes, et, dans la foi catholique - où l'incarnation est très présente : Dieu, oui, mais dans la chair! - on aime que la foi passe dans les assiettes... Notez que, si cela n'a pas été fait, il n'est pas trop tard. En outre, les crêpes sont souvent l'occasion d'un repas festif, joyeux, convivial, qui correspond bien à la "joie de l'évangile" rappelée par le pape.
Pape qui dénonce au passage, chez les catholiques, la racine amère travestissant  le message évangélique et le transformant en son contraire, une racine qu'il appelle "la mondanité", ainsi décrite par lui - c'est au n°97 :

Celui qui est tombé dans cette mondanité regarde de haut et de loin, il refuse la prophétie de ses frères, il élimine celui qui lui fait une demande, il fait ressortir continuellement les erreurs des autres et est obsédé par l'apparence. Il a réduit la référence du cœur à l'horizon fermé de son immanence et de ses intérêts et, en conséquence, il n'apprend rien de ses propres péchés et n'est pas authentiquement ouvert au pardon. C'est une terrible corruption sous l'apparence du bien. Il faut l'éviter en mettant l'Eglise en mouvement de sortie de soi, de mission centrée sur Jésus-Christ, d'engagement envers les pauvres. Que Dieu nous libère d'une Eglise mondaine sous des drapés spirituels et pastoraux! Cette mondanité asphyxiante se guérit en savourant l'air pur du Saint-Esprit, qui nous libère de rester centrés sur nous-mêmes, cachés derrière une apparence religieuse vide de Dieu. Ne nous laissons pas voler l'Evangile!
 
 

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